21 PRÊTRES
FRANÇAIS S'ADRESSENT À ROME :
« DONNEZ-NOUS
DES ÉVÊQUES SELON LE CŒUR DU PAPE »
Paix Liturgique
vous présente un document très significatif de l’esprit du « nouveau clergé », publié sur le blog
Osservatore Vaticano, le 27 mai dernier. Cet article reproduit une
supplique adressée par des prêtres français au Cardinal Ouellet, Préfet de la
Congrégation pour les Évêques, implorant Rome de nommer en France des évêques
correspondant à la « nouvelle donne » du catholicisme de notre pays.
Cette lettre est en train de faire le tour du
monde, car le problème est universel. Le blog italien Messa in
Latino l’a
reproduite avec un titre qui peut se rendre ainsi : « Très
Saint-Père, nous avons besoin de meilleurs évêques », sous lequel la
supplique circule dans la Curie romaine.
Paix liturgique est en somme spécialisée dans la question liturgique, qui
est au cœur du renouvellement du catholicisme, mais la pacification liturgique
voulue par Benoît XVI et la diffusion de la messe en sa forme
extraordinaire dépend prioritairement d’évêques favorables pour aller en ce
sens. Pour notre part, nous pourrions ainsi traduire l’esprit de cette demande
sacerdotale : « Très Saint-Père, nous vous en supplions, donnez à la
France des évêques d’esprit Motu Proprio ».
Voici l'article :
Osservatore Vaticano, le 27/05/11
Dans le contexte du sacre de Mgr Fonlupt et
des interrogations de fidèles dont nous nous sommes fait l’écho, nous avons
reçu le texte d’une supplique qu’un groupe de 21 prêtres français
adressent ces jours-ci au cardinal Ouellet, préfet de la congrégation pour les
évêques.
D’après ce que je sais de la situation du
catholicisme français, ces 21 auraient aussi bien pu être plusieurs dizaines,
mais l’animateur du groupe s’est volontairement limité pour envoyer rapidement
– et, en l’occurrence, avant le sacre de Mgr Fonlupt – cette supplique à Rome.
Qui sont ces prêtres ? De parfaits
représentants des « forces vives » du catholicisme français: ils sont
4 religieux, 2 membres d’instituts Ecclesia Dei, et 15 prêtres
diocésains. Certains ont été tout récemment ordonnés ; d’autres sont
prêtres depuis plus de 20 ans. Presque tous ont moins de 50 ans. En
un mot, ils sont représentatifs de la génération de la nouvelle évangélisation.
Ils ont vu le champ immense de la mission en France même et ne parviennent pas
à comprendre que les bureaux et les officines continuent à s’arc-bouter sur des
choix idéologiques d’un autre âge. Ils sont résolument favorables à la fin de
la guerre liturgique et à la « réforme de la réforme » et aussi
hostiles que possible aux interprétations néo-modernistes de Vatican II.
L’animateur de ce groupe - qui en est aussi le doyen - a délibérément choisi de
représenter cette « diversité » parmi les signataires.
Pour ma part, en recevant cette supplique, j’ai
instantanément songé à la supplique des séminaristes de Milan en février
dernier. Nous avions suivi cette affaire sans en parler pour éviter de jeter de
l’huile sur le feu, mais, à présent qu’elle est derrière nous, je peux bien
vous dire de quoi il s’agissait : quelques séminaristes du diocèse de
Milan ont écrit une supplique au Pape demandant la possibilité de se former à
la célébration du rite ambrosien. L’affaire engendra beaucoup de remue-ménage,
à la curie, au diocèse et au séminaire, à tel point que les « fautifs »
furent convoqués par le supérieur du séminaire et manquèrent de peu le renvoi.
C’est la raison pour laquelle j’ai moi-même
conseillé à l’animateur de ces 21 prêtres de ne pas solliciter de
séminaristes (car, en France, on ne se contenterait pas de la menace et il
serait trop bête de perdre des prêtres avant même leur ordination…). Et c’est
aussi la raison pour laquelle j’ai supprimé les signatures des 21 prêtres.
Nous, laïcs, pouvons librement prendre la parole ; il n’en va pas toujours
de même pour les clercs.
Pour soutenir cette supplique :
1°/ Vous pouvez la recopier et l’envoyer, avec
votre approbation, à la Nonciature apostolique à Paris – qui est,
naturellement, en première ligne pour les nominations épiscopales françaises à :
2°/ Et puis, n’hésitez pas à faire circuler
cette supplique [en la transférant grâce à votre carnet d’adresses
électroniques ou de vos « trombinoscopes » ou facebooks, comme on dit.
Plus nous serons nombreux à l’avoir lue, soutenue, diffusée, plus nous
obtiendrons rapidement des évêques adaptés à la nouvelle situation du catholicisme
français, capables de nous conduire pour la nouvelle évangélisation de la fille
aînée de l’Église !
Vini Ganimara
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À son Éminence le Cardinal Ouellet
Préfet de la Congrégation pour les Évêques
Éminence,
Nous voudrions vous faire part de l’incompréhension d’une large part des
prêtres et des catholiques de France concernant les nominations épiscopales
actuelles.
Dans notre pays, depuis trois ou quatre décennies, le catholicisme s’est
réduit et continue de se réduire dramatiquement (effondrement constant de la
pratique dominicale, du nombre des prêtres, des religieux, des catéchisés, des
vocations, etc.). Il n’est pas impossible que le Saint-Siège soit bientôt
contraint de transformer certains diocèses français en administrations
apostoliques, compte tenu du nombre dérisoire de leurs prêtres en activité.
Or, ce catholicisme malade n’est pas mort. Transformé par la terrible
épreuve de la sécularisation, il a encore – pour combien de temps ? – la
capacité de se revitaliser en son état de minorité : scoutisme, écoles
vraiment catholiques, mouvements, pèlerinages, communautés nouvelles multiples,
communautés traditionnelles jeunes et vivantes, nouvelles générations de
prêtres réellement missionnaires, séminaristes diocésains et nombreuses
vocations potentielles de type « génération Benoît XVI »,
possibilités liturgiques et vocationnelles offertes par le Motu Proprio Summorum Pontificum, jeunes
familles chrétiennes nombreuses, groupements très actifs de soutien à la vie.
Ce catholicisme-là veut tourner une page mortifère : abus liturgiques,
prédication désastreuse concernant la morale du mariage, complexe anti-romain
latent, pratiques sacramentelles déviantes (bénédictions de
« remariages » des divorcés remariés, absolutions collectives),
catéchèse douteusement catholique sur l’eucharistie, etc.
Dans ce contexte, les nominations épiscopales nous paraissent
inintelligibles. Bien des évêques de France sont en décalage croissant avec ce
nouveau catholicisme. Et c’est une immense déception de voir qu’une partie de
ceux nommés aujourd’hui même, sous le pape Benoît XVI, comme s’ils se
reproduisaient par cooptation, ont encore un esprit
« génération 68 » plus ou moins recentré, et que l’autre partie
est choisie, pour les besoins d’un consensus introuvable, parmi des hommes
d’une timidité réformatrice extrême.
Les prêtres, les religieux, les clercs que nous représentons désirent que
soit faite à l’adresse d’une société de plus en plus indifférente une annonce
claire de l’Évangile. Ils sont en outre animés d’un vrai désir de
réconciliation et de paix entre tous les catholiques de France, qui se savent
désormais largement minoritaires. Mais pour mettre en œuvre une nouvelle
pastorale, il faut choisir de nouveaux pasteurs. Il se trouve que les prêtres
de 50 à 60 ans qui ont un profil pastoral, psychologique et
intellectuel solide, répondant parfaitement aux besoins vitaux du nouveau
catholicisme français, sont désormais nombreux.
Éminence, le salut du catholicisme français dépend de la nomination d’évêques
qui répondront à ses besoins réels et à ses vraies attentes.
Nous exprimons à Votre Éminence notre profond et religieux respect, et La
prions de transmettre à notre Saint-Père le Pape l’expression de l’affection
dévouée et respectueuse de ses enfants fidèles, prêtres de Jésus-Christ.
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