02 mai 2014
Récemment, une religieuse réfugiée en France, sœur
Raghida, a témoigné lors de la nuit des témoins
de l'AED. Son témoignage
est une profession d'espérance, mais donne un éclairage cruel sur cet aspect
peu commenté de la guerre civile syrienne.
Les chrétiens particulièrement ciblés
La Syrie déchirée n'est plus le pays sur qu'elle était
auparavant pour les chrétiens. La ville de Maaloula a été prise successivement
par les forces loyalistes et les rebelles. Ces derniers ont commis des crimes
particulièrement cruels sur les habitants, du seul fait de leur religion. Le récit de Sœur Raghida
parle de lui-même.
"Si vous voulez des exemples, à Maaloula, ils ont
crucifié deux jeunes gens parce qu’ils n’ont pas voulu dire la chahada [la profession
de foi musulmane - ndlr] Ils disent « alors, vous voulez mourir comme
votre maître en qui vous croyez. Vous avez le choix : soit vous dites la
chahada, soit vous êtes crucifiés ». Et bien non, on sera crucifié. Il
y en a un qui a été crucifié devant son papa. On a même tué son papa.
Ce qui s’est passé par exemple à Abra, dans la zone
industrielle, dans la banlieue de Damas. Au fur et à mesure où on entrait dans
la ville, on commençait à tuer les hommes, les femmes et les enfants. Et après
le massacre, on prenait les têtes et on jouait au foot avec leurs têtes.
La détresse des chrétiens d'Orient
Le patriarche Grégoire III dénonçait
ce 25 avril « l’indifférence criminelle avec laquelle le monde occidental,
sous le faux prétexte de défendre la démocratie, continue d’assister à ce
spectacle de destruction » tout en soutenant en sous main les rebelles. La
destruction de la ville n'a pas été faite pour des raisons militaires, mais
bien dans la seule volonté de détruire et de piller.
La Syrie continue de s'enfoncer dans la violence
quotidienne. Alors que l'élection présidentielle est prévue dans un mois, les
attentats se multiplient. L'issue de la fin de la guerre semble de plus en plus
incertaine et lointaine.
"Moi, j'ai pleuré"
Lors de la messe qu’il a célébrée vendredi 2 mai en
la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, au Vatican, le pape a confié avoir
pleuré lorsqu’il a appris que des jeunes chrétiens avaient été crucifiés :
« Moi, j’ai pleuré lorsque j’ai appris par les médias » la nouvelle
« des chrétiens crucifiés dans un certain pays non chrétien », a dit le
pape au cours de son homélie.
F. de L.
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