LA VIE DE L’APÔTRE SAINT PHILIPPE - fêté le 3 mai

Philippe signifie bouche de lampe, ou bouche des mains ou bien il vient de philos, amour, et uper, au-dessus, qui aime les choses supérieures. Par bouche de lampe, on entend sa prédication brillante ; par bouche des mains, ses bonnes œuvres continuelles ; par amour des choses supérieures, sa contemplation céleste.

Saint Philippe, Apôtre, après avoir prêché vingt ans en Scythie, fut pris par les païens qui voulurent le forcer à sacrifier devant une statue de Mars. Mais aussitôt, il s’élança de dessous le piédestal un dragon qui tua le fils du pontife employé à porter le feu pour le sacrifice, deux tribuns dont les soldats tenaient Philippe dans les chaînes, et son souffle empoisonna les autres, à tel point qu’ils tombèrent tous malades. Et Philippe dit : « Croyez-moi, brisez cette statue, et à sa place adorez la Croix du Seigneur, afin que vos malades soient guéris et que les morts ressuscitent. » Mais ceux qui étaient souffrants criaient : « Faites-nous seulement guérir, et de suite nous briserons ce Mars. » Philippe commanda alors au dragon de descendre au désert, pour qu’il ne nuisit à qui que ce fût. Le monstre se retira aussitôt, et disparut. Ensuite Philippe les guérit tous et il obtint la vie pour les trois morts. Ce fut ainsi que tout le monde crut. Pendant une année entière il les prêcha, et après leur avoir ordonné des prêtres et des diacres, il vint en Asie dans la ville de Hiérapolis, où il éteignit l’hérésie des Ébionites qui enseignaient que JÉSUS-CHRIST avait pris une chair fantastique. Il avait là avec lui deux de ses filles, vierges très saintes, par le moyen desquelles le Seigneur convertit beaucoup de monde à la foi. Pour Philippe, sept jours avant sa mort, il convoqua les évêques et les prêtres, et leur dit : « Le Seigneur m’a accordé ces sept jours pour vous donner des avis. » Il avait alors 87 ans. Après quoi les infidèles se saisirent de lui, et l’attachèrent à la croix, comme le Maître qu’il prêchait. Il trépassa de cette manière heureusement au Seigneur. À ses côtés furent ensevelies ses deux filles, l’une à sa droite et l’autre à sa gauche. Voici ce que dit Isidore de ce Philippe dans le Livre de la Vie, de la naissance et de la mort des saints(*) : « Philippe prêche JÉSUS-CHRIST aux Gaulois ; les nations barbares voisines, qui habitaient dans les ténèbres, sur les bords de l’océan furieux, il les conduit à la lumière de la science et au port de la foi ; enfin, crucifié à Hiérapolis, ville de la province de Phrygie, et lapidé, il y mourut, et y repose avec ses filles. » Quant à Philippe qui fut un des sept diacres, saint Jérôme dit, dans son martyrologe, que le 8è des ides de juillet, il mourut à Césarée, illustre par ses miracles et ses prodiges ; à côté de lui furent enterrées trois de ses filles, car la quatrième repose à Éphèse. Le premier Philippe est différent de celui-ci, en ce que le premier fut Apôtre, le second diacre ; l’Apôtre repose à Hiérapolis, le diacre à Césarée. Le premier eut deux filles prophétesses, le second en eut quatre, bien que dans l’Histoire ecclésiastique on paraisse dire que ce fut saint Philippe, Apôtre, qui eut quatre filles prophétesses : mais il vaut mieux s’en rapporter à saint Jérôme.

(*) Eusèbe, Histoire ecclésiastique, I. III, c. XXXI.

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