Ni tapage ni mutisme : le Carême
Mercredi 17 février : pour les
chrétiens, début du Carême de 40 jours. Il se terminera à Pâques, fêté cette
année le dimanche 4 avril.
Les "3 P"
Le Carême, est dans l'année
chrétienne, le "temps fort" qui prépare à la fête de Pâques, fête de
la Résurrection du Christ. Mort pour les péchés des hommes, Il est ressuscité
pour nous permettre de participer au bonheur éternel. C'est le mystère pascal,
le noyau de la foi chrétienne.
Trois grands axes d'efforts sont
demandés aux chrétiens pendant le Carême :
prière : prendre plus de temps pour prier,
pénitence : voir et regretter ce qui est mal
dans leur vie, s'en détourner et s'en corriger,
partage : concrétiser l'ouverture du cœur aux
autres par des actes de solidarité.
Dans la discrétion
Le chrétien qui fait son Carême a pour
priorité de se désencombrer et de mieux servir Dieu.
Cependant… "évitez d'agir devant les hommes
pour vous faire remarquer" (Mt 6, 1).
Le chrétien n'a donc pas à se
préoccuper, au vu et aux oreilles de tout le monde, de prouver qu'il a
formellement respecté un rite… Il ne met pas la pression sur tout son entourage
pour le contraindre à faire comme lui.
Le Carême chrétien ne s'extériorise
pas à travers un bouleversement complet de la vie sociale.
Le Carême chrétien est un temps de
sobriété ; mais sans modifier les heures de repas et sans attendre pour manger
que la nuit soit tombée. Et le Carême n'est surtout pas un moment où l'on mange
plus et mieux !
Le Carême chrétien est un Carême
continu. La nuit, comme le jour, c'est aussi le Carême !
Pas de rupture de jeûne soir après
soir. Seuls les dimanches sont hors Carême.
Le Carême chrétien laisse la nuit au
sommeil. Si on ne dort pas la nuit, comment pourra-t-on, pendant la journée,
bien faire son "devoir d'état", professionnel ou familial ?
Mais sans se
dérober
Etre discret ne consiste pas à ne rien
faire et à ne rien dire.
L'Eglise demande un effort commun et
visible à tous les catholiques :
- deux jours de jeûne, le mercredi des
Cendres et le Vendredi Saint,
- abstinence de viande les sept
vendredis du Carême.
C'est le minimum imposé ! Chacun est
invité à compléter, mais librement. Dans notre société de consommation effrénée
et d'individualisme éhonté, les occasions ne manquent pas d'adopter une manière
de vivre basée sur la sobriété et la solidarité.
Etre discret, de plus, ce n'est ni
renoncer à s'expliquer ni vouloir à tout prix effacer toute visibilité.
Entre tapage et mutisme, les chrétiens
ont un espace pour une tranquille affirmation autour d'eux qu'ils sont… en Carême.
Etienne Péléant – 16 février 2010