Tout changer ! comme à la révolution Française : Il faut effacer le Christ et Son Église...

Par Mgr Jean-Michel di Falco-Léandri, évêque de Gap et d’Embrun

Source : "Valeurs actuelles"

Changer le genre

Ces temps-ci, la France regorge d’académiciens en herbe qui veulent changer le sens des mots. Avec bien sûr pour but de changer les esprits.

Si l’Académie française est une institution souvent critiquée par certains qui la trouvent désuète et vieillotte, je m’étonne de voir que de plus en plus de nos contemporains et de nos politiques veulent s’en attribuer les pouvoirs en voulant changer certaines appellations ou en donnant un nouveau sens aux mots.

L’exemple le plus actuel est bien entendu celui du mot “mariage” qui doit changer de définition. Une lourde tâche pour les éditeurs de dictionnaires qui devront retrouver dans leurs archives le dossier “mariage”, non modifié depuis des siècles, pour l’actualiser.

Ce changement en entraîne d’autres et nous savons déjà que, dans certaines écoles, les cendriers en plâtre ne sont plus préparés pour la fête des Mères ou des Pères mais bien pour la fête des Parents. Suivant ce courant, une députée de la majorité a proposé récemment de renommer l’école maternelle, à l’appellation trop restrictive à son goût, en “première école”. Pour rester cohérent, je propose à mon tour de ne plus appeler les nounous “assistantes maternelles” mais “assistantes des parents” ou, afin d’anticiper le cours des choses, “assistantes de la ou des personnes ayant légalement la charge de l’individu de moins de 18 ans”.

Même le brillant Jacques Attali s’y met. Il propose que les jours fériés ne soient que laïques. Ceux dont les noms ont une connotation religieuse, Toussaint, Noël, Pâques, etc., reçoivent des noms laïques. “Fête des Enfants” pour Noël, “fête de la Liberté” pour Pâques. Attention, M. Attali, cette “fête de la Liberté” a toujours un sens religieux puisque vous êtes bien placé pour savoir que la fête de Pâque pour les juifs est celle de la liberté, la libération du peuple hébreu et sa sortie d’Égypte. À mon humble avis, l’acte le plus laïque serait tout simplement de supprimer tous les jours fériés à référence religieuse.

Si en France nous ne pouvons plus utiliser le mot “mademoiselle” et que le plan de rigueur s’appelle désormais le redressement productif, nos amis allemands n’ont rien à nous envier. En effet, un membre de la majorité allemande a suggéré il y a deux mois de changer le genre de Dieu. Le mot Dieu étant actuellement masculin, der Gott, il serait plus juste et plus égalitaire selon ce politique qu’il devienne neutre, das Gott.

Si tout le monde se met à réformer les noms communs, je souhaite, par mesure d’originalité, réformer les noms propres, en commençant par les noms des villes. Il y a quelques jours, je devais me rendre dans une commune nommée Saint-Jean. À mon grand étonnement, mon GPS me proposait quelque deux cents villes portant ce nom. Je n’ose même pas vous parler des communes dont le nom commence par Sainte-Marie ou Saint-Nazaire… Dans un État républicain et laïque comme la France, le fait d’être entouré par tant de saints est, disons-le, carrément insupportable. Le pire est que ces saints figurent sur la carte d’identité des habitants de ces villes. Le risque d’amalgame entre une image pieuse et une carte d’identité est alarmant !

Si j’aborde ce sujet avec humour, il n’en reste pas moins grave et sérieux. Si retoucher les photos relève du mensonge, alors manipuler les mots et les définitions l’est également. Cette manipulation est une tactique bien connue pour semer le doute, la confusion, et faire passer en douceur ce que l’on n’accepterait pas en temps normal. J’invite donc les responsables politiques de notre mère patrie, que dis-je de notre terre patrie, à réviser l’étymologie de certains mots et, forts de ces connaissances, ils pourront peut-être un jour faire partie de cette institution dont ils convoitent tant le pouvoir : l’Académie française.

J’allais oublier : savez-vous ce que disait ce grand écrivain chrétien qu’était Georges Bernanos ? « Quand je n’aurai plus qu’une paire de fesses pour penser, j’irai l’asseoir à l’Académie française. » En ce moment, il est à craindre qu’il n’y ait plus assez de fauteuils.

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