La cathédrale de
Créteil est bondée ce dimanche après-midi pour la cérémonie dite de
« l’appel décisif ». Pour 117 adultes, il s’agit, après deux
années de préparation, de l’ultime étape avant le baptême. Entourés de leurs
parrains et marraines, les nouveaux convertis signent un registre puis
reçoivent une écharpe violette, symbole de leur désir de conversion.
« C’est la première fois que nous avons autant de
monde », se félicite le père Christian Mazars, responsable du
catéchuménat. L’an dernier, ils étaient trente de moins. Le diocèse n’a pas
vraiment d’explication à cet engouement.
Ahmed, 43 ans, est éducateur spécialisé. Comme tous les
autres, cet homme d’origine algérienne recevra le premier sacrement de l’Église
la veille de Pâques. « Mes parents étaient musulmans, mais j’ai été élevé
dans un orphelinat tenu par des sœurs », confie-t-il. A l’adolescence, il
s’est d’abord tourné vers l’islam. Benjamin d’une fratrie de huit enfants, il
n’a osé parler qu’à une seule de ses sœurs de sa conversion au catholicisme.
« Je ne sais pas vraiment comment cela serait perçu par les autres membres
de la famille », explique-t-il.
Une dizaine de musulmans se sont convertis hier
Comme lui, ils sont une dizaine de musulmans à avoir décidé de
changer de religion. « Ces conversions entraînent souvent des conflits
avec les proches, reconnaît Christian Mazars. Une femme juive me disait qu’elle
pensait ne plus jamais revoir sa sœur à cause de sa conversion. C’est triste et
en même temps, cela montre la force de leur engagement. » Pour d’autres,
le choix du baptême a été moins douloureux. Christophe, 26 ans,
électricien à Joinville, n’a pas eu d’éducation religieuse. Il a commencé à se
tourner vers l’Église pour son mariage. La noce a été annulée, mais il a
poursuivi sa préparation. « Lorsqu’on se fait baptiser petit, c’est une
décision des parents. Là, c’est totalement différent, il s’agit d’une démarche
personnelle. »
Laurie, 20 ans, caissière à Sucy, a elle aussi été élevée dans une famille d’athées. « Mon grand frère s’est converti du jour au lendemain à l’islam sans qu’on sache vraiment quel a été le déclic. Nous avons commencé à en parler tous les deux. C’est comme ça que je me suis intéressée aux religions et que j’ai été séduite par Jésus. » « Il y a en fait autant de raisons d’entrer dans l’Église qu’il y a de candidats au baptême, analyse Jacques, 58 ans, secrétaire administratif à Villejuif. Souvent, cela ne s’explique pas en deux mots. Il s’agit bien souvent d’un long cheminement personnel, parfois après une rencontre ou un événement. »
21 février 2010
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