Lettre ouverte du Père Daniel Ange « aux auteurs, acteurs
et
promoteurs de Golgota Picnic »
« Nous devons
subir en silence les absurdités de ceux qui dénigrent, déforment, ridiculisent
nos convictions… Faudrait-il se laisser égorger en silence ?
(Pierre Claverie, évêque d’Oran, assassiné le 1.09.96)
Le site
internet de France Catholique a publié le 22 novembre 2011 une
« Lettre ouverte aux auteurs, acteurs et promoteurs de Golgota
Picnic » du Père Daniel Ange, le fondateur de Jeunesse Lumière. Si l’intitulé ne cite que de Golgota
Picnic, le pluriel « auteurs » – alors que l’immonde pièce
n’en comporte qu’un –, le Père Daniel Ange englobe dans son texte
d’autres spectacles christianophobes et leurs « promoteurs » qui ne
se trouvent pas tous dans les milieux officiellement antichrétiens… En voici
quelques extraits choisis. D.H. J’ose être franc avec vous. Permettez-moi
quelques questions. Je le fais au nom d’un grand nombre. Pourquoi ? Mais
pourquoi donc ce déchaînement de christianophobie ? Ce besoin irrationnel
de détruire le christianisme par le biais de la dérision, du cynisme, de
l’ironie.
Peut-être n’est-ce pas du tout
votre intention explicite. Peut-être n’en n’avez-vous pas conscience. Mais que
vous le vouliez ou non, vos œuvres sont tellement provocantes qu’une multitude
en est heurtée, blessée, bouleversée. Des chrétiens bien sûr, toutes églises
confondues, mais aussi des croyants d’autres religions et simplement des hommes
et des femmes, souvent non croyants, mais qui gardent encore un certain sens du
respect, de l’honnêteté, de la dignité humaine. Et même des artistes, qui
savent encore ce que signifie l’art.
Non et non ! On ne peut faire
tout passer sous ce label. Cessons de prostituer la beauté.
La plupart sont des gens simples,
des pauvres, des petits, qui en tant que tels méritent encore un plus grand
respect. Pourquoi, mais pourquoi ainsi les blesser dans ce qu’ils portent de
plus intime, de plus profond, de plus vrai en eux-mêmes ?
Le saviez-vous ? Pour nous,
pour une multitude, la personne de Jésus est ce que nous avons de plus précieux
au monde. Il est tout pour nous. Il a transformé notre vie, illuminé notre
existence, transfiguré nos souffrances. Il est Celui qui a livré sa vie pour
nous ouvrir à tout jamais la Vie après la mort, nous donner ce Ciel dont vous
vous moquez, mais qui demeure notre unique avenir. Un jour, vous le saurez…
lorsque vous frapperez à la porte…
En attendant, ne prenez pas trop de
risque d’en louper l’entrée faute de visa.
Qu’avez-vous contre cette personne
qui ainsi vous questionne ?
Je vous le demande :
qu’avez-vous contre Lui ? Quel mal vous a-t-il fait ? Pourquoi cette
haine viscérale contre Quelqu’un qui n’a été que bonté, douceur, tendresse,
totalement donné aux autres, ne faisant que du bien, qui n’a jamais eu des tas
de concubines, n’a jamais violé ni massacré. Au contraire, préférant être
Lui-même tué, tout innocent, plutôt que de tuer ! Ou plutôt qui a tué en
son propre cœur la haine, la jalousie, l’orgueil, bref – tous ces péchés qui
provoquent 90% de la souffrance dans le monde. Qui a partagé tout de mon
existence, toutes mes souffrances, qui a connu l’exil, le rejet, la calomnie,
la prison par pur amour de … toi et moi, pour te, me permettre après la mort –
qui vient si rapidement – une éternité de bonheur.
Si vous le tournez en dérision,
soyez logiques : moquez-vous aussi des malades, réfugiés, détenus. Jetez
de la merde sur un agonisant, sur un enfant (que Lui-même a été).
Vous voyez, si ce qu’il y a de plus
sacré au monde pour des milliards de croyants de par le monde (leur fondateur
de religion) n’est plus respecté, alors c’est bien simple : plus rien ne
sera sacré, intangible, inviolable. Ni l’enfant en son état de zygote, ni la
personne âgée en état de parkinson, ni un gosse qui sanglote, ni une maman qui
voit –impuissante- mourir son petit, ni l’homme qui n’a que la rue pour maison.
Allez-y, moquez-vous d’eux tous ! Peut-être n’y aura-t-il aucune réaction
dans le peuple, tellement nous sommes blasés, amorphes, anesthésiés. (…)
Mais demeure cette question :
Pourquoi de fait est-ce si souvent Jésus votre cible préférée ? Pourquoi
vous questionne-t-il à ce point, vous dérange-t-il tellement ? Serait ce
qu’inconsciemment il vous interroge, vous pose des questions secrètes, vous
rejoint au plus intime. Vous en semblez obsédés, pourquoi ? Oui, pourquoi ?
D’ailleurs, vos caricatures du
Christ nous posent une autre question : S’il est si méconnu, si travesti,
si peu connu sous son vrai jour, serait-ce en partie notre faute, à nous qui
nous disons ses propres frères. Nos existences seraient-elles trop peu
transparentes à son visage, béni entre tous ? L’aurions-nous nous-mêmes
défiguré, trahi, renié par nos comportements, nos attitudes, nos actes, si
souvent peu conformes à son Évangile ? Si Jésus est pour nous, non pas le symbole,
mais la Personne même de l’Amour encore si peu aimé, c’est sans doute que nous,
ses pauvres disciples, ne l’aimons pas encore. (…)
Certains clament leur très légitime
indignation en manifestant publiquement devant théâtres ou salles d’expo. Sans
doute certains sont-ils excessifs car excédés par ce déferlement
christianophobe. Au moins, admirez leur courage juvénile. Dans leurs condamnables
débordements, écoutez le cri de leur cœur. Ils ont le mérite d’au moins réveiller
une certaine apathie chez trop de baptisés qui, par fausse pudeur, sont lâches
et n’osent pas réagir, terrorisés qu’ils sont par l’opinion médiatique.
Si vous écoutiez vraiment ceux qui
veulent dialoguer paisiblement avec vous, comme je le fais ici, si vous teniez
compte de leurs plaintes, ils ne devraient pas en arriver là. Autant
n’avons-nous aucun droit aux armes, autant avons-nous tous les droits aux larmes.
Bref, nous récusons la violence, mais exprimons notre souffrance.
Et franchement, dites-le moi :
leur possible violence, n’est-elle pas réplique à la violence de vos scènes, de
vos propos contre cet Innocent incapable de se défendre Lui-même ? Violences
extrêmes oui, car elles violent la conscience, la foi de tant de vos frères en
humanité. Et très spécialement les enfants. Avez-vous mesuré le traumatisme qu’éprouve
un enfant catholique, protestant, évangélique, orthodoxe à la vue de tels spectacles,
de telles affiches ? Un enfant dont le seul crime est d’aimer ce même
Jésus que vous blasphémez.
Si nos Églises, en leurs
différentes instances hiérarchiques, réagissaient comme un seul homme,
calmement mais fermement, de telles manifestations n’auraient pas de raison d’être.
Mais devant le silence, ou simplement l’extrême prudence il ne reste à certains
que ce langage : descendre dans la rue. Se faire voir. Espérer se faire
enfin entendre. Puisque toutes les autres plaintes sont méprisées. (…)
Et voilà qu’en nos pays dont la foi
chrétienne a été le liquide amniotique, nous voilà aussi la cible de votre
méprisante arrogance. Cela me fait penser aux affiches-caricatures sur les
Juifs… L’avant-persécution commence par la dérision. La dérision n’est pas
anodine. Elle cristallise le mépris et la haine et ouvre dans l’inconscient des
foules la porte à une possible persécution. Le passage de la représentation
symbolique (une pièce de théâtre, une affiche..) à l’acte réel (un pogrom, un
lynchage) est si vite franchi !
Et vous les artistes qui y jouez, y
figurez, j’ose espérer qu’au moins l’un d’entre vous soit touché par les
paroles même du Christ que vous prononcez ou entendez. Je pense à ces dernières
aroles : ses ultimes, donc son testament, sachant que toutes paroles de mourant
sont considérées comme absolument sacrées. Par tout homme ayant simplement le
sens de l’humanité. (…)
Et maintenant, je me risque à
m’adresser à vous, les autorités françaises et européennes qui participez au
financement de telles œuvres, avec notre argent, nous vos fidèles contribuables.. Comment avez-vous pu faire cela, sachant – au moins
devinant- combien vos propres concitoyens en seraient choqués. Auriez-vous
oublié par hasard qu’aujourd’hui encore, des millions de Français sont chrétiens.
C’est de la religion largement majoritaire dans ce pays dont vous avez la responsabilité.
(Auriez-vous oublié les propos si nets du Président de la République voici
quelques mois au Puy ?) Combien de manifestations antichrétiennes
avez-vous ainsi subventionnées ?
Auriez-vous pris le risque de financer des scènes
blasphématoires de l’Islam ou du Judaïsme ? (…)
Et vous, les responsables
politiques qui laissez faire sans avoir le courage
d’intervenir, je vous pose la question : votre stratégie politique, qui
donc vise-t-elle ? Avez-vous pensé au retentissement de tels procédés sur
les croyants d’autres religions.
Un musulman bien né, un juif
honnête ne peut être qu’horrifié de la manière dont on traite Celui qui est
sacré pour un milliard et demi de personnes sur la planète ? Soyez au moins
cohérents : pour ne pas faire de discrimination, faites les mêmes
caricatures pour Abraham, Moïse, David, et surtout… pour Muhammed… Répondez-moi :
pourquoi vous n’osez pas le faire ? Simplement parce que vous avez peur
des bombes. Vous vous avez raison, car vous leur feriez 1% de ces scènes, vous
les auriez, les grenades ! Mais les gentils cathos, ces bonnes poires, ça
se laisse faire, ça ne réagit pas, c’est mou sinon amorphe, donc aucun risque.
Allons-y ! Vraiment, j’admire votre courage ! (…)
Pour qui donc roulez-vous ?
Vous voulez vraiment saper le christianisme, le marginaliser de la vie sociale
et finalement arriver à l’éradiquer ? Mais – par-là même, vous êtes en
train de faire le lit de l’Islamisme intolérant qui précisément est une réaction
contre notre décadence morale occidentale, notre rejet de toute éthique et de tout
valeur transcendante. Le meilleur pare-feu à cette galopante radicalisation
islamiste est justement de lui couper l’herbe sous les pieds, en favorisant au
contraire ce christianisme d’où nous viennent les droits de l’homme, la dignité
de la personne, la promotion de la Femme, la justice sociale, le respect du
petit et du pauvre, le sens de la vie, l’état de droit.
Serez-vous vraiment contents lorsqu’on
lapidera vos filles sur la place de la Concorde le vendredi soir ? Et que
vos épouses confinées, reléguées à la maison devront porter la burka ?
Peut-être alors vous commencerez à regretter ce bon christianisme que vous semblez
vomir.. au moins renier, tel un ado crisant contre ses parents. Cessez d’être
des adolescents en rébellion !
Sachez-le : s’il n’y a plus
rien de sacré, plus aucune instance supérieure, plus aucune valeur de
référence, plus aucune transcendance : alors nous sommes livrés pieds et poings
liés aux caprices idéologiques de n’importe quel dirigeant, aux diktats de n’importe
quel lobby grassement financé par les pouvoirs publics, n’importe quelle dictature.
Il n’y a plus qu’à attendre de nouveaux Hitler, Mao, Staline. Leur ennemi n° 1 à
tous les 3 : l’Église de Jésus. Leurs résistants courageux à tous
les 3 : les croyants.
Mais qui a fini par l’emporter ?
L’Église. Car on ne construit pas indéfiniment une société, une nation sur du
mensonge et de la dérision. La Beauté qui habite le cœur de l’homme finit pas
l’emporter. (…)
C’est une cascade non stop depuis
des décennies. Trop, c’est trop ! Nous existons ! Respectez-nous !
Pitié pour nos larmes amères, nos
cris étouffés, nos cœurs meurtris !
Laissez-nous souffler ! On
n’en peut plus ! (…)
Source : France
Catholique (site internet)
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