France : le
refus du mariage homosexuel n'a rien à voir avec l'homophobie
Une réflexion de Mgr Le Saux, évêque du Mans
ROME, mardi 30 octobre 2012 (ZENIT.org) – « Refuser
le mariage homosexuel n’a rien à voir avec l’homophobie », explique Mgr
Yves Le Saux, évêque du Mans,
dans ce communiqué à propos du projet de loi français sur le
« mariage » entre personnes du même sexe et l’adoption d’enfants.
Communiqué de Mgr Le Saux
La société française est traversée par les questions autour du projet de la
loi visant à élargir le mariage aux couples homosexuels. Beaucoup pensent que
c’est une évolution inéluctable face à laquelle il faut faire preuve d’esprit
d’ouverture. Il est impossible à l’Église de ne pas réagir face à un tel
projet. En réalité, on touche à un pilier fondamental de notre société.
La position des évêques de France est connue et claire. Bien sûr, je
partage totalement la position de mes frères dans l’épiscopat. L’Église ne
réagit pas d’abord pour des raisons religieuses mais pour des raisons d’ordre
anthropologique. L’union durable d’un homme et d’une femme pour fonder une
famille n’est pas l’invention d’un type particulier de société, mais est profondément inscrit dans la nature humaine.
Vous le savez, dès que l’on veut avoir un débat ou une réflexion sur le
sujet, nous sommes accusés d’homophobie. Ainsi, pour ne pas passer pour
homophobe, nous sommes tentés d’éviter le débat. Refuser le mariage homosexuel
n’a rien à voir avec l’homophobie. Nous pouvons avoir un grand respect pour les
personnes homosexuelles, tout en contestant le fait que le couple homosexuel
soit présenté par l’État comme un modèle social, au même titre qu’un couple
marié. Nos propos sur le sujet ne doivent et ne veulent en rien être méprisant
ou blessant pour les personnes concernées.
Est en préparation aussi la loi sur l’adoption d’enfants par des couples de
même sexe. Au nom de la non discrimination, l’intérêt de l’enfant, dont on
présume de façon totalement acritique qu’il n’est pas lésé par l’absence d’un
père ou l’absence d’une mère, est absent du débat public. Le projet de loi
interdit d’emblée à l’enfant d’avoir un papa et une maman. Et cela n’est pas
considéré comme une discrimination.
Derrière ces propositions, il y a la théorie du « genre ». Il
s’agit de faire passer l’idée selon laquelle la différence sexuelle n’est que
de l’ordre du biologique et ne concerne donc pas l’identité de la personne,
chacun pouvant choisir son orientation sexuelle indépendamment de son sexe. Il
serait par conséquent interdit, car considéré comme conditionnement, de donner
à un garçon des repères éducatifs masculins, et à une fille des repères
éducatifs féminins, au nom de la liberté individuelle toute puissante
affranchie vis-à-vis de la nature.
Ces questions sont fondamentales. Nous ne pouvons pas faire des choix
superficiels.
L’Église réclame un vrai débat, un vrai dialogue sur ces sujets, et de ne
pas être écartée uniquement à cause de ce qu’elle pense. Ces projets sont
présentés comme une attente de la société sans aucune consultation réelle des
citoyens.
Je ne peux qu’inviter tous à réfléchir, à se mobiliser pour un véritable
débat, sans violence, avec charité et délicatesse. Il s’agit d’un service à
rendre à nos frères et sœurs en humanité.
Mgr Yves Le Saux,
Évêque du Mans
--