INTERVIEW EXCLUSIVE DE
CATHERINE LABOURÉ
La sainte
qui voulait voir Marie
ROME,
dimanche 1er janvier 2012
(ZENIT.org) – Et si Catherine Labouré, la sainte qui voulait voir
Marie, racontait dans une interview son histoire extraordinaire ?
C’est
l’idée originale de Sandra Toussaint qui, en s’inspirant du site de la chapelle
de Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse et du livret « Notre Dame de la
Médaille Miraculeuse. Prières et textes » (Éditions bénédictines,
avril 2007), a mis en forme ce dialogue imaginaire qui fait revivre les
événements de la Rue du Bac, à l’occasion d’un anniversaire… et de la fête de
Marie, Mère de Dieu.
Catherine Labouré - Bonjour à tous
Ce
31 décembre 2011 et nous fêtions le 135ème anniversaire de votre naissance au
Ciel. Comment avez-vous vécu ce jour-là ?
C’était
un grand moment. Quand je suis arrivée, tout le monde m’attendait : Jésus,
Marie, Joseph, Saint-Vincent-de-Paul et tous les autres. C’était la fête. Il y
avait des anges partout et la musique était magnifique !!!
Vu
la façon dont vous nous le racontez, cela donne envie d’y aller. Mais,
qu’avez-vous fait sur la terre pour que l’on se souvienne de vous 135 ans
plus tard ?
Moi,
je n’ai absolument rien fait. Ou plutôt pas grand-chose. J’ai seulement
fortement désiré voir la Sainte Vierge et aujourd’hui on m’appelle Sainte
Catherine Labouré.
Eh
bien racontez-nous tout !
En
fait, tout à commencé quand j’avais 24 ans. Je suis entrée au noviciat des
Filles de la Charité rue du Bac à Paris. J’aimais beaucoup Saint
Vincent-de-Paul. Je dois dire que c’était le prêtre de ma vocation.
Pour
me remercier d’avoir dit oui à la vie religieuse, le Seigneur m’a accordé la
grâce d’accueillir les reliques de Saint Vincent-de-Paul qui ont été transférées
dans notre chapelle le 25 avril 1830, soit quelques jours après mon
arrivée au noviciat. C’était comme s’il m’avait attendue pour s’installer dans
sa nouvelle maison.
Et
depuis ce jour-là, vous avez une relation d’amitié avec Saint Vincent-de-Paul !
C’est
plus que ça !!! Il y avait, et il y a encore ici, au Ciel, une grande
complicité, une grande intimité entre nous. Il m’a même montré son cœur durant
trois jours de suite. Je me souviens du deuxième jour. Il était rouge feu. Cela
voulait dire qu’il fallait allumer la charité dans les cœurs. Il me semblait
que toute la communauté devait se renouveler et s’étendre jusqu’aux extrémités
du monde.
En
voyant ce cœur, j’avais, moi-même le cœur brûlant d’amour.
Que
s’est-il passé le 18 juillet 1830 ?
En
fait, j’ai fait quelque chose de complètement fou que je ne conseille à
personne. J’ai avalé une petite relique de Saint Vincent-de-Paul. Je voulais
tellement voir la Sainte Vierge, que la veille de la fête de Saint
Vincent-de-Paul, avant de me coucher, j’ai avalé sa relique en espérant qu’il
prierait très fort pour que cette grâce me soit accordée par le Seigneur.
Et
puis ?
Et
puis, je n’en revenais pas. Durant la nuit à 23h30, un petit ange, ou plutôt
mon ange gardien, est venu me chercher pour m’amener à la chapelle. Il m’a dit
que la Sainte Vierge m’attendait à la chapelle.
J’avais
tellement envie de la voir, que je n’ai posé aucune question et je l’ai suivi
sur le champ.
Nous
sommes arrivés avant Elle. Quand Elle est apparue, dans un moment de panique,
j’ai couru auprès d’elle et je me suis agenouillée sur les marches de l’autel,
les mains sur ses genoux. Aujourd’hui encore, il m’est impossible d’expliquer
ce que j’ai ressenti à ce moment-là.
Que
vous a dit la Sainte Vierge ?
Elle
m’a dit comment je devais me comporter envers mon directeur spirituel, la
manière de me conduire dans mes peines… pour le reste, c’est un secret entre
Elle et moi.
Mais
elle m’a aussi dit que Dieu voulait me charger d’une mission. Que j’aurais
beaucoup de peine et je devrais la surmonter en pensant que ce serait pour la
gloire de Dieu. Elle m’a parlé de temps difficiles pour la France et de grands
malheurs pour le monde entier. Et cela, je devais le dire à mon directeur.
Et
puis Elle est partie.
Combien
de temps votre conversation a-t-elle duré ?
Je
ne pourrais pas vous le dire. C’était comme si le temps s’était arrêté.
La
Sainte Vierge est-elle revenue ?
Oui.
Elle est revenue, un soir où je désirais tellement la revoir. C’était le 27
novembre 1830.
Mais
cette fois, j’ai vu deux tableaux quand j’étais en prière. Ils étaient
magnifiques. La Sainte Vierge était belle. Une voix m’expliquait ce que cela
voulait dire.
Sur
le premier tableau que j’ai vu, elle tenait un globe doré, surmonté d’une
petite Croix, qui représentait le monde, la France et chaque personne en
particulier.
Sur
le deuxième tableau, il y avait des rayons qui jaillissaient de ses mains. Ces
rayons sont les grâces qu’Elle obtient pour les hommes. Et autour du tableau,
il y avait l’inscription « Ô Marie
conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
La
voix me dit ensuite qu’il fallait faire fabriquer une médaille sur le modèle du
deuxième tableau. C’est la fameuse médaille miraculeuse qui a fait des miracles
dans la vie de beaucoup de personnes et qui en fait encore.
Mais
qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas la médaille qui est miraculeuse, c’est
l’Amour de Jésus et de Marie. D’ailleurs, leurs deux Cœurs sont au dos de la
médaille.
Et
puis au mois de décembre, Elle est venue me dire que je ne la reverrais plus et
m’a encore montré le tableau de la médaille.
Catherine,
vous aimez beaucoup la Sainte Vierge…
Oh
oui ! Et je l’aime depuis mon enfance. Vous savez, à la mort de maman,
toute notre famille était plongée dans une profonde tristesse. Et moi je ne
pouvais pas vivre sans maman. Alors je suis montée sur une chaise pour
embrasser une statue de la Sainte Vierge et je lui ai dit « maintenant tu seras ma maman ».
Comment
avez-vous vécu le fait d’avoir été choisie par le Seigneur pour cette mission ?
En
fait, je ne cherchais qu’à obéir. J’ai fait ce que j’avais à faire,
c’est-à-dire tout raconter à mon directeur. C’est tout.
Vous
n’avez pas été connue de votre temps ?
Et
il n’en était pas question ! Après mon noviciat, j’ai été affectée à Reuilly où
je me suis occupée de personnes âgées tout le reste de ma vie. Mon cœur y est exposé.
Chère
Catherine, notre entretien touche à sa fin, que désirez-vous pour cette
nouvelle année 2012 ?
À vrai dire j’ai un vieux
rêve.
En
arrivant au Ciel, j’ai regardé vers la terre et j’ai réalisé que la médaille
s’était répandue miraculeusement dans le monde entier. C’était merveilleux !!!
Toutefois,
je dois avouer que j’étais, quand même, frustrée, et je le suis encore, par le
fait qu’au regard de la population mondiale, le nombre de ceux qui avaient reçu
la grâce de la connaître était bien minime.
C’est
alors qu’est arrivée mon amie Thérèse quelques années plus tard. Elle m’a dit
qu’Elle voulait faire pleuvoir des
pétales de rose sur la terre. Et moi, je lui ai répondu : « moi, je voudrais faire pleuvoir des
médailles miraculeuses comme la manne au désert ».
Oui,
c’est ce que je souhaite pour l’année 2012, une pluie de médailles miraculeuses
sur la terre.
Catherine,
merci. C’est sur cette belle espérance que nous nous quittons. Nous restons
bien sûr en contact dans la communion des saints. Très belle fête de votre
naissance au Ciel !
Merci
à vous.
Propos recueillis par Sandra Toussaint
À noter :
les apparitions ne sont toujours pas reconnues à ce jour, malgré que Catherine
ait été canonisée et que la Médaille Miraculeuse se distribue par milliers dans
le monde entier.
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