LES DÉMOLISSEURS
Prophétie d'Anne-Catherine Emmerich pour notre temps
Je
vis différentes parties de la terre : mon guide me nomma l’Europe
et me montrant un coin sablonneux, il me dit ces paroles remarquables :
Voici
Il
me montra ensuite un point plus au nord, en disant :
- Voilà
Les
habitants étaient d’un orgueil inouï. Je vis qu’on armait et qu’on travaillait
de tous les côtés. Tout était sombre et menaçant.
Je
vis là saint Basile et d’autres encore. Je vis sur le château aux toits
étincelants, le malin qui se tenait aux aguets.
Comment
alors ne point reconnaître la cathédrale saint Basile sur la place Rouge, à
Moscou ? Ses toits étincelants :
les huit coupoles en bulbes recouvertes de faïence polychrome ? Une cathédrale ? Non un château, un
monument profane. Désaffectée, l’église est devenue Musée de l’histoire
Je
vis que parmi les démons enchaînés par le Christ, lors de sa descente aux
enfers, quelques-uns ont été déliés, il n’y a pas longtemps et ont suscité
cette secte. J’ai vu que d’autres seront relâchés de deux générations en deux
générations. (19 octobre 1823)
Enfin, le monde allait commencer ! Sous lui se
levèrent des hommes porteurs de lumières. Et
le siècle reçut le beau nom de Siècle
des Lumières....
Je vis, avec leurs
terribles conséquences, les mesures que les propagateurs des lumières prenaient, partout où ils arrivaient au pouvoir et
à l’influence, pour abolir le culte divin ainsi que toutes les pratiques et les
exercices de piété, ou pour en faire quelque chose d’aussi vain que l’étaient les grands mots de "lumière",
de "charité", "d’esprit", sous lesquels ils cherchaient à
cacher à eux-mêmes et aux autres le vide désolant de leurs entreprises ou Dieu n’était pour rien..
Mon
guide me conduisit autour de toute la terre : il
me fallut parcourir sans cesse d’immenses cavernes faites de ténèbres et où je vis un immense quantité de
personnes errant de tous côtés et
occupés à des oeuvres ténébreuses. Il semblait que je parcourusse tous les
points habités du globe, n’y voyant
rien que le monde du vice.
Souvent
je voyais de nouvelles troupes d’hommes tomber comme d’en haut dans cet
aveuglement du vice. Je ne vis pas que rien s’améliorât... Il me fallut rentrer
dans les ténèbres et considérer de nouveau la malice, l’aveuglement, la
perversité, les pièges tendus, les passions vindicatives, l’orgueil, la
fourberie, l’envie, l’avarice, la discorde, le meurtre, la luxure et l’horrible
impiété des hommes, toutes choses qui pourtant ne leur étaient d’aucun profit,
mais les rendaient de plus en plus aveugles et misérables et les enfonçaient
dans les ténèbres de plus en plus profondes. Souvent j’eus l’impression que
des villes entières se trouvaient placées sur une croûte de terre très mince
et couraient risque de s’écrouler bientôt dans l’abîme.
Je
vis ces hommes creuser eux-mêmes pour d’autres des fosses légèrement
recouvertes : mais je
ne vis pas de gens de bien dans ces
ténèbres, ni aucun, par conséquent tomber dans les fosses. Je vis tous ces méchants comme de grands
espaces ténébreux s’étendant de côté et d’autre ; je les voyais
pêle-mêle comme dans la confusion tumultueuse d’une grande foire, formant divers groupes qui s’excitaient au mal et
des masses qui se mêlaient les unes aux autres ; ils commettaient
toutes sortes d’actes coupables et chaque péché en entraînait un autre. Souvent, il me semblait que je m’enfonçais
plus profondément encore dans la nuit. Le chemin descendait une pente escarpée ; c’était quelque chose d’horriblement effrayant et
qui, s’étendait autour de la terre
entière. Je vis des peuples de toutes les couleurs, portant les costumes les plus divers et tous plongés dans ces
abominations.
La
pente escarpée est une image qui convient fort bien à ce phénomène aujourd’hui
si sensible de l’accélération de l’histoire.
Souvent
je me réveillais pleine d’angoisse et de terreur ; je
voyais la lune briller paisiblement à
travers la fenêtre, et je priais Dieu en gémissant de ne plus me faire voir ces
effrayantes images. Mais bientôt il
me fallait redescendre dans ces terribles espaces ténébreux et voir les abominations qui s’y commettaient. Je me trouvais
une fois dans une sphère de péché tellement horrible que je crus être dans l’enfer
et que je me mis à crier et à gémir. Alors mon guide me dit : "Je suis près de toi, et l’enfer ne peut pas être là où je suis"
Il
me sembla voir un lieu très étendu qui recevait davantage la clarté du jour. C’était
comme l’image d’une ville appartenant à la partie du monde que nous habitons.
Un horrible spectacle m’y fut montré. Je vis crucifier Notre Seigneur
Jésus-Christ. Je frissonnais jusqu’à la moelle des os : car
il n’y avait là que des hommes de notre époque. C’était un martyre du Seigneur
bien plus affreux et bien plus cruel que celui qu’il eut à souffrir des juifs
Ce
que
Je
vis là avec horreur un grand nombre de gens de ma connaissance, même de
prêtres. Beaucoup de
lignes et de ramifications partant des gens qui erraient dans les ténèbres
aboutissaient à cet endroit. (Le lieu de la nouvelle crucifixion)
Le corps mystique est en agonie sur toute la terre....En vérité, c’est Jésus lui-même que l’on insulte et
que l’on opprime à travers ses pauvres restes de sainteté vécue.
Je
vis une foule innombrable de malheureux opprimés, tourmentés et persécutés de
nos jours en
plusieurs lieux, et je vis toujours qu’on maltraitait par là Jésus-Christ en
personne. Nous sommes à une époque
déplorable où il n’y a plus de refuge contre le mal : un épais nuage de péché pèse sur le monde entier, et je vois des homme faire les choses
les plus abominables avec une tranquillité et une indifférence
complètes.
Je vis tout cela dans
plusieurs visions pendant que mon âme était conduite à travers divers pays sur toute la terre.
Le
péché n’est point chose nouvelle. Mais la nouveauté est dans le péché qui ne se
sait plus péché .... Que sera-ce quand le Mal sera lui-même sera érigé en
religion ? Le temps de l’Antéchrist, si
clairement annoncé dans
Je
vis de nouveaux martyrs, non pas du temps présent (1820), mais du temps
à venir.
J’ai
vu des gens de la secte secrète saper sans relâche la grande Église...
Et
j’ai vu près d’eux une horrible bête qui était montée de la mer. Elle avait une
queue
comme celle d’un poisson, des griffes comme celles d’un lion, et plusieurs
têtes qui entouraient comme une couronne une tête plus grande. Sa gueule était
large et rouge. Elle était tachetée comme un tigre et se montrait très
familière avec les démolisseurs. Elle se couchait souvent au milieu d’eux
pendant qu’ils travaillaient ; souvent aussi, ils allaient la trouver dans la caverne où elle se
cachait quelquefois.
Anne-Catherine,
cette ignorante, n’avait sans doute jamais lu l’Apocalypse dont pourtant, elle voit la bête du chapitre XIII... L’Empire qui venait d’asservir l’Église Napoléon
s’emparant du Pape ....Plus tard l’on verra les impérialismes allemand et russe, si semblables et si contraires,
vouloir étendre leur hégémonie à l’univers.
Mais quand viendra le dernier, le Prince de ce monde, sans doute
voudra-t-il, pour que son emprise soit totale, dominer sur les âmes comme il
régnera sur les peuples, nouveau Dieu sur la
terre.
Pendant ce temps, je
vis ça et là, dans le monde entier, beaucoup de gens bons et pieux, surtout des ecclésiastiques, vexés, emprisonnés
et opprimés, et j’eus le sentiment qu’ils deviendraient un jour des martyrs.
Comme
l’Église était déjà en grande partie démolie, si bien qu’il ne restait plus
debout que le choeur avec l’autel, je vis ces démolisseurs pénétrer
dans l’Église avec la bête.
Quand la bête
demeurait dans sa "caverne"; elle commandait de l’extérieur. Les ouvriers
d’iniquité parmi lesquels de nombreux
prêtres, se rendaient auprès d’elle, recevaient ses ordres et les exécutaient
dans l’Église. Ainsi parvinrent-ils, patiemment à la détruire pierre à pierre.
Mais
voici, l’enceinte étant tombée, que
La femme enceinte, mais c’est la femme en proie aux
douleurs de l’enfantement que nous montre l Apocalypse. Qu’est-elle
donc ? La Vierge Marie ? Oui
Marie ; mais Marie, non pas ici
Mère de Jésus -la tête- mais Marie, Mère des membres : l’Église
donnée et perdue en Marie…
Je
vis l’Église de saint Pierre et une énorme quantité d’hommes qui travaillaient
à la renverser, mais j’en vis aussi d’autres qui y faisaient des
réparations.
Des
lignes de manoeuvres occupés de ce double travail s’étendaient à travers le
monde entier et je fus étonnée de l’ensemble avec lequel tout se
faisait. Les démolisseurs détachaient de gros morceaux ; c’était particulièrement des
sectaires en grand nombre et avec eux des apostats.
Ces gens, en faisant leur travail de destruction, semblaient suivre certaines prescriptions et une certaine règle : ils portaient des tabliers blancs bordés d’un
ruban bleu et garnis de poches, avec
des truelles fichées dans la ceinture. Ils avaient d’ailleurs des vêtements de toute espèce ; il se trouvait parmi eux des hommes de
distinction, grands et gros avec des
uniformes et des croix, lesquels,
toutefois ne mettaient pas eux-mêmes la main à l’ouvrage, mais marquaient sur
les murs avec la truelle, les places où il fallait démolir. Je vis avec horreur qu’il y avait aussi parmi eux des
prêtres catholiques.
Déjà
toute la partie antérieure de l’église était abattue ; il
n’y restait plus debout que le sanctuaire avec le Saint-Sacrement.
J’ai vu l’église de Saint-Pierre :
elle était démolie, à l’exception du choeur
et du maître-autel (10 septembre 1820).
J’eus
encore le tableau des démolisseurs s’attaquant à l’église de saint Pierre ; je vis encore comment, à la fin, Marie étendit son manteau
au-dessus de l’église et comment les ennemis de Dieu furent chassés.
Mai
1823 - J’ai eu de nouveau la vision de la secte secrète sapant de tous côtés l’église
de saint Pierre. Ils travaillaient avec des instruments de toute espèce et
couraient ça et là, emportant des pierres qu’ils en avaient détachées. Ils
furent obligés de laisser l’autel, ils ne purent pas l’enlever. Je vis profaner et
voler une image de Marie.
Je
me plaignis au Pape et lui demandais comment il pouvait tolérer qu’il y ait
tant de prêtres parmi les démolisseurs.
Je
vis à cette occasion pourquoi l’Église a été fondée à Rome ; c’est
parce que c’est là le centre du monde
et que tous les peuples s’y rattachent par quelques rapports. Je vis aussi que Rome restera debout comme une île,
comme un rocher au milieu de la mer, quand
tout, autour d’elle, tombera en ruine.
Si toutes
les lois naturelles et surnaturelles ne sont pas aujourd’hui totalement ruinées,
elles sont cependant largement fissurées, certaines ne paraissant plus tenir
que par miracle.
Lorsque
je vis les démolisseurs, je fus émerveillée de leur grande habilité. Ils
avaient toutes sortes de machines ; tout se faisait suivant un plan ; rien ne s’écroulait de soi-même. Ils ne faisaient
pas de bruit ; ils faisaient attention
à tout ; ils avaient recours à
des ruses de toute espèce, et les
pierres semblaient souvent disparaître de leurs mains.
Quelques-uns d’entre
eux rebâtissaient ; ils détruisaient ce
qui est saint et grand et ce qu’ils édifiaient n’était que du vide, du creux, du superflu. Ils
emportaient les pierres de l’autel et en faisaient un perron à l’entrée.
L’OBSCURCISSEMENT DE L’ÉGLISE
Je
vis l’Église terrestre, c’est-à-dire la société des fidèles sur la terre, le
troupeau du Christ dans
son état de passage sur la terre, complètement obscurcie et désolée.
Je
vis les manquements et la décadence du sacerdoce, ainsi que leurs causes. Je
vis les châtiments qui se préparent.
Les serviteurs de l’Église
sont si lâches ! Ils ne font plus
usage de la force qu’ils possèdent dans le sacerdoce.
Ah ! Si
jamais les âmes réclament ce qui est leur dû par le clergé qui leur occasionne
tant de pertes par son incurie et son
indifférence, ce sera quelque chose de terrible !
Ils
auront à rendre compte pour tout l’amour, toutes les consolations, toutes les
exhortations, toutes les instructions touchant les devoirs de la
religion, qu’ils ne nous donnent pas, pour toutes les bénédictions qu’ils ne
distribuent pas, quoique la force de la main de Jésus soit sur eux, pour tout
ce qu’ils omettent de faire à la ressemblance de Jésus.
Je
vis des reliques jetées à l’aventure et d’autres choses du même genre.
Et
c’est ainsi que me fut montré que pour une infinité de personnes qui avaient
bonne volonté, l’accès aux sources de la grâce du coeur de Jésus se trouvait
empêché et fermé par la suppression des exercices de dévotion, par la
clôture et la profanation des églises.
J’ai
eu une vision touchant les fautes innombrables des pasteurs et l’omission de
tous leurs devoirs envers leur troupeau.
Je
vis beaucoup de bons et pieux évêques, mais ils étaient mous et faibles et le
mauvais parti prenant souvent le dessus.
Tout
cela m’a fait connaître que la récitation de la généalogie de Notre Seigneur
devant le Saint-Sacrement, à
Je
vis dans une ville, une réunion d’ecclésiastiques, de laïques et de femmes,
lesquels étaient assis ensemble, faisant bonne chère et se livrant à des
badinages frivoles, et au-dessus d’eux, un brouillard obscur qui aboutissait à
une plaine plongée dans les ténèbres. Au milieu de ce brouillard, je vis Satan
siéger sous une forme hideuse et, autour de lui, autant de compagnons qu’il y
avait de personnes dans la réunion qui était au-dessous. Tous ces mauvais
esprits étaient continuellement en mouvement et occupés à pousser au mal cette
réunion de personnes. Ils leur parlaient à l’oreille et agissaient sur eux de
toutes les manières possibles. Ces gens étaient dans un état d’excitation
sensuelle très dangereux et engagés dans des conversations folâtres et
provocantes. Les ecclésiastiques étaient de ceux qui ont pour principe "Il
faut vivre et laisser vivre. Il ne faut pas à notre époque affecter de se tenir
à part ni faire le misanthrope : il faut se réjouir
avec ceux qui se réjouissent".
Comme
il
(Satan) parlait de son droit et que ce langage me surprenait
beaucoup, je fus instruite que réellement il acquérait un droit positif
quand une personne baptisée qui avait reçu par Jésus-Christ le
pouvoir de le vaincre se livrait au contraire à lui par le péché
librement et volontairement.
Je
vois une quantité d’ecclésiastiques frappés d’excommunication, qui ne semblent
pas s’en inquiéter ni même le savoir. Et pourtant, ils sont excommuniés, quand
ils prennent part à des entreprises, qu’ils entrent dans des associations et
adhèrent à des opinions sur lesquelles pèse l’anathème. Je vois ces hommes entourés
d’un brouillard comme d’un mur de séparation. On voit par là combien Dieu tient
compte des décrets, des ordres et des défenses du Chef de l’Église et
les maintient en vigueur quand même les hommes ne s’en inquiètent pas, les
renient ou s’en moquent.
Il
me fut montré que les païens d’autrefois adoraient humblement d’autres dieux qu’eux-mêmes.
Leur culte (à ces païens) valait mieux
que le culte de ceux-ci qui s’adoraient eux-mêmes en mille
idoles et ne laissaient aucune place au Seigneur parmi ces idoles.
Je
vis combien seraient funestes les suites de cette contrefaçon d’Église. Je la
vis s’accroître, je vis des hérétiques de toutes les conditions venir dans
la ville (Rome).
Cette
affirmation de l’homme dans l’Église a eu pour conséquence de réduire
Je
vis croître la tiédeur du clergé local, je vis un grand obscurcissement se
faire.
Alors
la vision s’agrandit de tous côtés. Je vis partout les communautés catholiques
opprimées, vexées, resserrées et privées de liberté. Je vis beaucoup d’églises
fermées. Je vis de grandes misères se produire partout. Je vis des guerres et
du sang versé. Je vis le peuple farouche, ignorant, intervenir avec violence.
Cela ne durera pas longtemps.
Je
vis le secours arriver au moment de la plus extrême détresse.
L’ÉGLISE DES APOSTATS
Je
vis l’Église des apostats prendre de grands accroissements. Je vis les ténèbres
qui en partaient se répandre alentour et je vis beaucoup de gens délaisser l’Église
légitime et se diriger vers l’autre, disant : "Là
tout est plus beau plus naturel et mieux ordonné".
Je
vis des choses déplorables : on jouait, on buvait,
on bavardait, on faisait la cour aux femmes dans l’église, en un mot on y
commettait toutes sortes d’abomination. Les prêtres laissaient tout
faire et disaient la messe avec beaucoup d’irrévérence. J’en vis peu qui
eussent encore de la piété et jugeassent sainement les choses. Tout cela m’affligea
beaucoup.
Alors,
mon Époux céleste m’attacha par le milieu du corps comme lui-même avait été
attaché à la colonne et il me dit : "C’est ainsi que l’Église sera
encore liée, c’est ainsi qu’elle sera étroitement serrée avant qu’elle
puisse se relever".
Il
(mon Époux céleste) me montra aussi dans des tableaux innombrables la
déplorable conduite des chrétiens et des ecclésiastiques, dans des sphères de
plus en plus vastes s’étendant à travers le monde entier et où mon pays était
compris C’était un tableau immense et indiciblement triste qu’il est impossible
de décrire. Il me fut aussi montré qu’il n’y a presque plus de chrétiens dans l’ancien
sens du mot. Cette vision m’a remplie de tristesse.
Je
vis dans l’avenir la religion tombée très bas et se conservant seulement par
endroits dans quelques chaumières et dans quelques familles que Dieu a
protégées aussi des désastres de la guerre.
12
septembre 1820 - Je vis bâtir une église étrange et au rebours de toutes
les règles. Le choeur était divisé en trois parties, dont chacune était
plus haute que l’autre de quelques degrés. Au-dessous était un sombre
caveau plein de brouillard.
….Sur
la première partie je vis traîner un siège
Il
nous est dit plus loin que ce siège est celui du prédicateur.
....Sur la seconde, un bassin plein d’eau. L’eau seule paraissait avoir quelque
chose de sanctifié
Tous
les sacrements ayant été rejetés ou profanés, seule demeurerait l’eau du
baptême, en sorte que tous les "chrétiens
", quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, pourraient entrer dans cette église.
....Sur la plus élevée une table.
Symbole
de ce que voudrait faire de l’eucharistie :
un simple repas communautaire ?
Tout
dans cette église, était obscur, à contre-sens et sans vie : il
n’y avait que dérision et que ruine.
Toute
l’Église sera-t-elle réduite à cette église ? Non Dieu merci ! L’Église authentique demeure :
Je
vis dans le voisinage une autre église où régnait la clarté et qui était
pourvue de toute espèce de grâces d’en haut. J’y vis les anges monter et
descendre, j’y vis de la vie et de l’accroissement....
Pourtant
l’Église traditionnelle (toute imparfaite et obscurcie qu’elle soit,
pour ne point savoir la lumière qui l’attend) était comme un arbre plein de sève
en comparaison de l’autre qui ressemblait à un coffre plein d’objets inanimés.
Celle-là était comme un oiseau qui plane, celle-ci comme un dragon de papier,
avec une queue chargée de rubans et d’écriteaux, qui se traîne sur un chaume au
lieu de voler. Je vis que beaucoup des instruments qui étaient dans la nouvelle
église, comme par exemple des flèches et des dards, n’étaient rassemblés que
pour être employés contre l’église vivante.
Ils
pétrissaient du pain dans le caveau d’en bas ; mais
il n’en résultait rien et on travaillait en pure perte.
Je
vis aussi de hommes aux petits manteaux ("aux petits manteaux ecclésiastiques" a déjà
précisé Anne Catherine) porter du bois devant les gradins où se trouvait
le siège du prédicateur, allumer du feu, souffler de toutes leur
forces et se donner une peine extrême, mais tout cela ne produisait qu’une
fumée et une vapeur abominables.
Ces
clercs, "théologiens", Au lieu du
feu de la charité qui embrase et de la lumière de la foi qui
éclaire, ils ne produisent qu’une suffocante fumée; ils ne prient ni n’adorent.
Mais on les voit, par contre, animés d’une
autre sorte de flamme : l’ardente et bouillonnante fureur des
fanatiques…
Alors,
ils firent un trou dans le haut avec un tuyau au-dessus, mais la fumée ne
voulait pas monter et
tout restait plongé dans une obscurité où l’on étouffait.
12
novembre 1820 - Je voyageais à travers une contrée sombre et froide et j’arrivais
dans la grande ville (Rome). J’y vis de nouveau la grande et singulière église
qu’on y construisait ; il n’y avait là, rien qui fut saint ; je vis cela de la même manière que je vis une oeuvre catholique,
ecclésiastique, à laquelle travaillent en commun des anges, des saints et des
chrétiens; mais ici le concours était donné sous d’autres formes plus
mécaniques.
Je
ne vis pas un seul ange, ni un seul saint coopérer cette oeuvre. Mais je vis
beaucoup plus loin sur l’arrière-plan, le trône d’un peuple sauvage armé d’épieux,
et une figure qui riait et qui disait : "Bâtis-la aussi
solidement que tu voudras, nous la renverserons.
Une église
souterraine, une église dans l’Église, s’y insinuant comme le ver dans le
fruit, la nouvelle église des ténèbres où l’on y mine et y étouffe la
religion si habilement qu’il ne reste à peine qu’une centaine de prêtres (à
Rome, sans doute) qui ne soient pas séduits. Je ne puis dire comment cela se
fait,
mais je vois le brouillard et les ténèbres s’étendre de plus en plus. Cependant, il
y a 3 églises dont ils ne peuvent s’emparer : ce
sont celles de :
- Saint-Pierre
- Sainte-Marie Majeure
- Saint-Michel
Ils
travaillent continuellement à les démolir mais ils n’en viennent pas à bout.
Tous travaillent à démolir, même les ecclésiastiques. Une grande
dévastation est proche.
Je
vis beaucoup d’abominations dans un grand détail ; je
reconnus Rome et je vis l’Église opprimée
et sa décadence à l’intérieur et à l’extérieur.
Je
vis une verte prairie (c’est un des symboles de l’Église : les
frais pâturages où le troupeau est conduit sous la houlette des bons
pasteurs) beaucoup de gens parmi lesquels il y avait des savants,
se réunir à part
Ils
sont ceux déjà que dénonçait saint Paul, qui viendront dans les derniers temps,
quand les hommes, lassés d’une vérité si constante, seront avides de
nouveautés.
... et il apparut
une nouvelle église dans laquelle ils se trouvèrent rassemblés. Cette église était
ronde avec une coupole grise et tant de gens y affluaient que je ne comprenais pas comment l’édifice
pouvait les contenir tous. C’était comme un peuple entier.
Cependant, elle (la
nouvelle église) devenait de plus en
plus sombre et noire (elle n’était
au commencement que grise) et tout ce qui s’y faisait était comme une vapeur
noire. Ces ténèbres se répandirent au-dehors et toute verdure se flétrit ;
plusieurs paroisses des environs furent
envahies par l’obscurité et la sécheresse et la prairie, à une grande distance, devint comme un sombre marécage.
Je
vis alors plusieurs troupes de gens bien intentionnés courir vers un côté de la
prairie où il y avait encore de la verdure et de la lumière.
Je ne puis trouver de
termes pour décrire l’action terrible, sinistre, meurtrière, de cette église.
Toute verdure se desséchait, les arbres mouraient, les jardins perdaient leur
parure. Je vis, comme on peut voir dans une vision, les ténèbres produire leur
effet une grande distance ; partout où
elles arrivaient, s’étendait comme une corde noire. Je ne sais pas ce que
devinrent toutes les personnes qui étaient entrées dans l’église. C’était comme
si elle dévorait les hommes :
elle devenait de plus en plus noire, elle
ressemblait tout à fait à du charbon de forge et s’écaillait d’une
manière affreuse.
Après cela (après
la vision horrible de l’église noire) j’allais,
guidée par trois anges, dans un lieu
verdoyant (donc, où la saine doctrine n’a pas été contaminée) entouré de murs,
grand à peu près comme le cimetière
qui est ici devant la porte.
Ces
murs : la mystérieuse barrière que Dieu met au mystère d’iniquité afin qu’il
ne puisse attenter à celui que Jésus, à travers Pierre, a dit devoir à jamais
préserver ? Ce minuscule enclos parait désigner le noyau des chrétiens
demeurés fidèles au Pape.
J’y
fus placée comme sur une banquette élevée. Je ne sais pas si j’étais vivante ou
morte, mais j’avais
une grande robe blanche.
Assurément
elle est morte, car vêtue de la robe des élus. Aussi, il semble, en ces temps d’extrême petitesse de l’Église authentique, Anne
Catherine sera peut-être portée à la gloire des autels (canonisation en
2004), mais surtout, grâce à sa position élevée, sera-t-elle devenue très
visible. C’est que Dieu, dans sa Providence, l’avait réservé pour ces heures
dangereuses.
Le
plus grand des trois me dit : "Dieu soit loué ! Il
reste encore ici de la lumière et de la verdure". Alors, il tomba du ciel, entre moi et l’église noire,
comme une pluie de perles brillantes et de pierres précieuses
éblouissantes.
Les grâces, figurées
par les perles, et les lumières, signifiées par les pierreries éblouissantes, sont les fruits que porteront, aux jours
opportuns, les souffrances d’Anne-Catherine, consenties dans la compassion, ainsi que les révélations qu’elle
reçut concernant le soir des nations.
Et
l’un de mes compagnons (l’un des 3 anges) m’ordonna de
les recueillir. Telle vient, à son heure, la rétribution de la justice, et la
munificence de Dieu
Puis
ils me quittèrent. Je ne sais s’ils partirent tous ; je
me souviens seulement que, dans la grande
anxiété que me causait l’église noire, je n’eus pas le courage de recueillir
les pierres précieuses. Mais lorsque
l’Ange revint à moi, il me demanda si je les avais recueillies et je lui répondis que non ; sur quoi il m’ordonna de le faire tout de suite.
Les jours d’iniquité de l’église noire étant venus, il
semblerait que les avertissements et les enseignements
contenus dans les visions dussent être, comme à nouveau rendus
publics.
Alors,
je me traînais en avant et je trouvais encore trois petites pierres avec des
facettes taillées comme des cristaux. Elles étaient rangées par ordre : la
première était bleue, la seconde d’un rouge
clair, la troisième d’un blanc brillant et transparent. Je les portais à mes
deux autres compagnons qui étaient plus petits que le premier, et, tout en
marchant ça et là, ils les frottèrent
les unes contre les autres et en firent jaillir les plus belles couleurs et les plus beaux rayons de lumière qui se
répandirent partout.
Là
où ils arrivaient, la verdure renaissait, la lumière et la vie se propageaient.
Je vis aussi d’un côté l’église ténébreuse se dégrader.
Elle n’est donc pas anéantie, mais amoindrie. Ceci
semble indiquer un temps de transition, où décroît la
ténébreuse dérision.
Puis,
tout à coup, une très grande foule se répandit dans la contrée verdoyante et
éclairée, se dirigeant vers une ville lumineuse.
La sainte cité
Jérusalem, victorieuse de la triomphante Babylone !
Tout y est (dans cette fausse église) foncièrement
mauvais ; c’est la communion des
profanes. Je ne puis dire combien
tout ce qu’ils font est abominable, pernicieux et vain. Ils veulent être un seul corps en quelque autre
chose que le Seigneur. Il s’est formé
un corps, une communauté en dehors du corps de Jésus qui est l’Église :
une fausse église sans rédempteur, dont le mystère est de n’avoir pas de
mystère.
C’est
lorsque la science s’est séparée de la foi qu’ont pris naissance cette Église
sans Sauveur, les prétendues bonnes oeuvres sans la foi, la communion des
incrédules ayant les dehors de la vertu, en un mot l’anti-église dont
le centre est occupé par la malice, l’erreur, le mensonge, l’hypocrisie, la
lâcheté, les artifices de tous les démons de l’époque.
J’eus
une vision où je vis les autres dans la fausse église, édifice carré, sans
clocher, noir et sale, avec un comble élevé. Ils étaient en grande
intimité avec l’esprit qui y règne. Cette église est pleine d’immondices, de vanités, de sottise et
d’obscurité. Presque aucun d’eux ne connaît les ténèbres au milieu desquelles
il travaille. Tout y est pur en apparence : ce n’est que du vide. Elle est pleine d’orgueil et de présomption, et
avec cela destructrice et conduisant au mal avec toute espèce de beaux dehors. Son danger est dans son innocence apparente.
Ils
font et veulent des choses différentes : en certains
lieux leur action est inoffensive ; ailleurs ils travaillent à corrompre un petit nombre de
gens savants, et ainsi tous viennent ensemble aboutir à un centre, à une chose
mauvaise par son origine, à un travail et à une action en dehors de
Jésus-Christ pour lequel seul toute vie est sanctifiée et hors duquel toute
pensée et toute action restent l’empire de
la mort et du démon.
Je
me trouvais dans un navire tout percé et j’étais couchée au fond, à la seule
petite place qui fut encore intacte : les gens
étaient assis sur les deux bords du navire. Je priais continuellement
pour qu’ils ne fussent pas précipités dans les flots ; cependant ils me maltraitèrent et me donnèrent des coups de pieds. Je voyais à chaque
instant le navire au moment de couler
et j’étais malade à mourir.
Non, ce n’est pas là le vaisseau de Pierre, car le
pilote, le Pape, n’y est point…
Enfin,
ils furent forcés de me conduire à terre où mes amis m’attendaient pour me
mener dans un autre endroit.
Hélas,
ils périront les abusés, dans l’instant même où "le petit reste "pénétrera
dans l’enclos de Jérusalem, là où pousse l’arbre
de vie, qui porte douze fois des fruits, les donnant une fois par mois,
et dont les feuilles servent à la guérison des nations, Ap 22, 2
Je
priais toujours pour que ces malheureux débarquassent aussi mais à peine
étais-je sur le rivage que le navire coula à fond et aucun de ceux qui y
étaient ne se sauva, ce qui me remplit de tristesse. Dans l’endroit où j’allais,
il y avait une grande abondance de fruits.
Quand
je regardais au-dessous de moi, je vis très distinctement, à travers un crêpe
de couleur sombre, les erreurs, les égarements et les péchés innombrables des
hommes, et avec quelle sottise et quelle méchanceté ils agissaient contre toute
vérité et toute raison. Je vis des scènes de toutes espèces : je
revis le navire en détresse, portant ces
hommes convaincus de leur immense mérite et admirés aussi bien par d’autres, passer près de moi sur une mer dangereuse et je m’attendais
à chaque instant à le voir périr. Je connaissais parmi eux des prêtres et je
souffris de grand coeur pour les
aider à venir à résipiscence.
Je
vois tant de traîtres ! Ils ne peuvent pas souffrir qu’on dise : "cela va mal". Tout est bien à leurs yeux pourvu qu’ils puissent se glorifier avec le monde !
LE PAPE TRAHI
Je
vis le Pape en prières ; il était entouré de faux amis qui
souvent faisaient le contraire de ce qu’il
disait.
Je
vis le saint Père dans une grande tribulation et une grande angoisse touchant l’Église.
Je le vis très entouré de trahisons.
Ils
veulent enlever au pasteur le pâturage qui est à lui ! Ils
veulent en imposer un qui livre tout
aux ennemis ! (alors saisie de colère, je levais le poing en disant)
Coquins d’allemands !
Attendez ! Vous n’y réussirez pas !
Le pasteur est sur un rocher ! Vous prêtres, vous ne bougez pas ! Vous dormez et la bergerie brûle par tous les
bouts ! Vous ne faites rien !
Oh, comme vous pleurerez cela un jour !
La
deuxième prophétie parait s’appliquer à des événements d’une gravité jusqu’alors
inconnue. Parce que le Pape refuse à entrer dans le tourbillon dévastateur,
mais qui se veut novateur, les pasteurs de perdition s’en prennent au Suprême
Pasteur.
Je
vis que, dans certains cas d’extrême détresse, il (le Pape) a des visions et
des apparitions.
Quant à ceux qui
récusent aujourd’hui le Pape, craignons qu’ils ne soient demain les premiers à acclamer le Ravisseur qui s’introduira dans
LE PROTESTANTISME
Je
vis, sous l’image de plusieurs jardins formant un cercle autour de moi, les
rapports du Pape avec les évêques. Je vis le Pape lui-même sur son trône,
placé comme dans un jardin. Je vis dans divers jardins, les droits et les
pouvoirs de ces évêques et de ces évêchés, sous forme de plantes, de
fleurs et de fruits, et je vis des rapports, des courants, des influences,
comme des fils ou des rayons allant du siège de Rome aux jardins. Je vis sur la
terre, dans ces jardins, l’autorité spirituelle du moment : je
vis en l’air, au-dessus d’eux (dans l’avenir), l’approche de nouveaux évêques.
Ainsi, par exemple, je vis dans l’air, au-dessus d’un jardin où se trouvait le sévère supérieur (l’évêque d’alors, sévère parce
que ferme dans la foi), un nouvel évêque avec la crosse, la mitre et tout le
reste. Je vis autour de lui des
protestants qui voulaient le faire descendre dans le jardin, mais non avec les
conditions que le Pape avait exigées.
Pour
qu’un évêque catholique soit entouré de protestants, il faut que bien des
barrières aient été renversées …
Ils
cherchaient à s’y glisser par toute espèce de moyens : ils
bouleversaient certaines parties du jardin
où y jetaient de mauvaises semences. Je les vis tantôt dans un endroit, tantôt
dans un autre, cultiver, ou laisser
en friche, démolir et ne pas enlever les décombres, etc. Tout était plein de pièges et de ruines. Je les vis
intercepter et détourner les voies qui allaient au Pape.
Une
étape pourtant -sans doute la dernière- ne parait pas avoir été franchie :
Je
vis ensuite que, quand ils introduisaient l’évêque de la manière qu’ils s’étaient
proposés ; il était intrus, introduit contre la volonté du
Pape et qu’il ne possédait pas légitimement l’autorité spirituelle.
Je
vis, à ce que je crois, presque tous les évêques du monde, mais un petit nombre
seulement parfaitement
sain.
Ceci,
vraisemblablement, lors de la grande Tribulation.
Je
vis tout ce qui tient au protestantisme prendre de plus en plus le dessus, et
la religion tomber en décadence complète.
II
y avait à Rome, même parmi les prélats, bien des personnes de sentiments peu catholiques
qui travaillaient au succès de cette affaire. Je vis aussi en Allemagne des ecclésiastiques
mondains et des protestants éclairés manifester des désirs et former un plan pour la
fusion des confessions religieuses et pour la suppression de l’autorité papale. Et ce plan avait, à Rome même, des fauteurs parmi les
prélats
Ils
bâtissaient une grande église étrange et extravagante ; tout
le monde devait y entrer pour s’y unir et y posséder les mêmes droits ;
évangéliques, catholiques, sectes de toute espèce :
ce devait être une vraie communion des
profanes où il n’y aurait qu’un pasteur et un troupeau. Il devait aussi y avoir un Pape mais qui ne posséderait rien et serait salarié. Tout était
préparé d’avance et bien des choses étaient déjà faites ; mais à l’endroit
de l’autel, il n’y avait que désolation et abomination.
PROFANATION DE L’EUCHARISTIE
Je
vis bien souvent Jésus lui-même cruellement immolé sur l’autel par la
célébration indigne et
criminelle des saints mystères. Je vis devant des prêtres sacrilèges, la sainte
hostie reposer sur l’autel comme un enfant
Jésus vivant qu’ils coupaient en morceaux avec la patène et qu’ils martyrisaient
horriblement. Leur messe, quoique accomplissant réellement le saint sacrifice,
m’apparaissait comme un horrible assassinat.
La
dévotion au Saint-Sacrement tomberait tout à fait en décadence,
Je
vois les ennemis du Saint-Sacrement qui ferment les églises et empêchent qu’on
l’adore, s’attirer un terrible châtiment. Je les vois malades et au lit de la
mort sans prêtre et sans sacrement.
L’ANARCHIE DANS L’ÉGLISE
Il
n’y a qu’une Église, l’Église catholique romaine ! Et
quand il ne resterait sur la terre qu’un seul catholique, celui-ci
constituerait l’Église une, universelle, c’est-à-dire catholique, l’Église de
Jésus-Christ, contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas.
C’est
quelque chose de très grand, mais aussi quelque chose d’impossible sans la
vraie lumière, sans la simplicité et la pureté, que de vivre selon la foi de
cette sainte Église.
Je
vois chez tous, même chez les meilleurs d’entre eux, un orgueil effrayant, mais
chez aucun l’humilité, la simplicité et l’obéissance. Ils sont terriblement vains
de la séparation dans laquelle ils vivent. Ils parlent de foi, de lumière, de
christianisme vivant ; mais ils méprisent et outragent la sainte Église dans laquelle seule il
faut chercher la lumière et la vie.
Ils
se placent au-dessus de tout pouvoir et de toute hiérarchie ecclésiastique et
ne connaissent ni la soumission ni le respect envers l’autorité
spirituelle. Dans leur présomption, ils prétendent mieux comprendre toutes
choses que les chefs de l’Église et même que les saints docteurs. Ils
rejettent les bonnes oeuvres et veulent pourtant posséder toute perfection, eux
qui, avec leur prétendue lumière, ne jugent nécessaires ni obéissance,
ni règles de discipline, ni mortification, ni pénitence. Je les vois toujours s’éloigner
de plus en plus de l’Église, et je vois beaucoup de mal provenir d’eux.
Aucun
égarement n’amène des conséquences aussi désastreuses et n’est aussi difficile
à guérir
que cet orgueil de l’esprit par suite duquel l’homme pécheur prétend arriver à
la suprême union avec Dieu sans passer par le chemin laborieux de la pénitence,
sans pratiquer même les premières et les plus nécessaires des vertus
chrétiennes et sans autre guide que le sentiment intime et la lumière qui est
censée donner à l’âme la certitude infaillible que le Christ opère en
elle.
Ces
"éclairés" je les vois toujours dans un certain rapport avec la venue
de l’Antéchrist, car eux aussi, par leurs menées, coopèrent l’accomplissement
du mystère d’iniquité.
I - LES DÉMOLISSEURS (suite)
JÉSUS !
JÉSUS ! JÉSUS !
Est-ce donc le temps de l’Antéchrist ?
Le
Christ pour nous ! Le Christ en nous !
Ne nous étonnons donc pas que ce pestilentiel mysticisme
- soit éclos dans le marais puritain protestant
contre le Pape.
Ils
avaient rejeté tout jugement de l’autorité légitime de l’Église, qui seule, a
reçu son pouvoir de Dieu, qui seule a mission pour pouvoir décider de la vérité
ou de la fausseté de ces sortes de manifestations intérieures ; ils s’étaient
mis au-dessus des règles de la foi et des commandements divins et avaient, par là, renversé
toute barrière qui eu pu préserver ces infortunés de ce mal dont l’influence
désastreuse faisait lever comme une semence
de malédiction partout où ils portaient leurs pas.
Il en est de cette prolifération de sectes à l’approche
du second avènement ce qu’il en fut lors du premier :
Il
(Jésus) leur parla des différentes sectes religieuses qui existaient
alors et qu’il leur représenta comme des sépulcres blanchis et pleins de la
corruption la plus affreuse.
Elle vit la cessation du sacrifice (eucharistie) à l’époque de l’Antéchrist.
27
juin 1822 - J’ai eu un pénible travail à faire dans une église (symbolisant ici l’Église)
où
l’on avait, par crainte d’une profanation, caché et muré le Saint-Sacrement
dans un pilier où l’on disait la messe en secret dans un caveau au-dessous de la
sacristie. Je ne ‘ puis dire où cela se passait : l’église était très
vieille et j’avais une frayeur mortelle que le sacrement ne fut exposé à un
danger. Alors mon conducteur m’exhorta de nouveau à prier et à demander
toutes mes connaissances des prières pour la conversion des pécheurs et
surtout pour que les prêtres aient une foi ferme : "car des
temps très difficiles approchent" : les non-catholiques cherchent
par tous les moyens possibles à disputer et à enlever à l’Église tout ce qui
est de son domaine. La confusion deviendra de plus en plus grande.
L’HÉDONISME ET
...Enfin on dépouille le christianisme de ce en quoi tout
chrétien se doit d’être configuré au Christ : le sacrifice dont la plénitude et le terme fut
C’était
le
temps
où dans les chaires des professeurs comme dans celles des prédicateurs :
On
gardait le silence sur
Ce
n’était pas seulement pour les incrédules et les ennemis de Dieu qui
combattaient la sainte Église avec toutes les armes de la violence et de
la ruse que
LA GRANDE TRIBULATION :
J’ai
eu encore une vision sur la grande tribulation, soit chez nous, soit dans des
pays éloignés. Il me semblait voir qu’on exigeait du clergé, une concession
qu’il ne pouvait pas faire. J’ai vu beaucoup de vieux prêtres et quelques
vieux franciscains qui toutefois ne portaient pas l’habit de leur ordre
et notamment un ecclésiastique très âgé, pleurer bien amèrement (12
avril 1820)
J’en
vis d’autres, parmi lesquels tous des tièdes, se prêter volontiers à ce qu’on demandait d’eux.
Je
vis les vieux, qui étaient restés fidèles se soumettre à la défense
avec une grande affliction et fermer leurs églises. Je vis beaucoup d’autres
gens pieux, paysans et bourgeois, s’attacher
à eux : c’était comme si l’on se divisait en deux partis, un bon et un mauvais.
LE ROSAIRE, ARME DU COMBAT ESCHATOLOGIQUE
Comme
les propagateurs des lumières portaient une haine toute spéciale à la dévotion du rosaire, l’importance
de cette dévotion me fut montrée dans une vision d’un sens très profond.
Après
cela, Anne-Catherine
fit la description du Rosaire ;
mais il fut impossible au Pèlerin de reproduire
ses paroles, elle-même, à l’état de
veille, D’Espagne, Anne-Catherine est transportée en Irlande, ne pouvant bien
exprimer ce qu’elle avait vu…Les divers AVE MARIA étaient des étoiles formées
de certaines pierres précieuses sur lesquelles les Patriarches et les ancêtres
de Marie étaient figurées des scènes qui se rapportaient la préparation de l’Incarnation
et de
J’arrivais
chez saint Pierre et saint Paul (Rome) et je vis un
monde ténébreux plein de détresse, de confusion et de corruption.
Je
vis le saint Père dans une grande tribulation et une grande angoisse touchant l’Église.
Je
vis l’Église de saint Pierre qu’un petit homme portait sur ses épaules. Il avait
quelque chose de juif dans les traits du visage. La chose semblait très dangereuse.
Marie se tenait debout sur l’Église du côté du Nord et étendait son manteau pour la protéger.
Le
petit homme paraissait succomber. Il paraissait être encore laïque et je le
connaissais.
Les
douze apôtres que je vois toujours comme de nouveaux apôtres devaient l’aider à
porter
son fardeau : mais ils venaient un peu trop lentement. Il paraissait
au moment de tomber sous le faix, alors enfin, ils arrivèrent tous, se
mirent dessous et plusieurs anges leur vinrent en aide. C’était
seulement le pavé (les fondations) et la partie postérieure de l’Église (le choeur et l’autel),
tout le reste avait été démoli
par la secte et par les serviteurs
de l’Église eux-mêmes.
Ils
portèrent l’Église dans un autre endroit (que le Vatican ?) et il me sembla que plusieurs
palais tombaient devant eux comme des champs d’épis qu’on moissonne.
Quand
même il ne resterait qu’un seul chrétien catholique, l’Église pourrait
triompher de nouveau.
Il se pourrait aussi que dans ce pressentiment d’une
église des ténèbres, laquelle aurait supplanté la véritable
église, ou bien même se serait implantée en son lieu, un Pape -ou plutôt,
en la conjoncture, un anti-Pape- ait été installé
Lorsque
je vis l’Église de saint Pierre dans son état de ruine et comment tant d’ecclésiastiques
travaillaient, eux aussi, à l’oeuvre de destruction, sans qu’aucun d’eux voulut
le faire ouvertement devant un autre, j’en ressentis une telle affliction que
je criais vers Jésus de toutes mes forces, implorant sa miséricorde. Alors je vis
devant moi mon époux céleste sous la forme d’un jeune homme et il me parla
longtemps. Il dit, entre autres choses, que cette translation de l’Église d’un
lieu à un autre signifiait qu’elle paraîtrait en complète décadence,
mais qu’elle reposait sur ces porteurs et qu’elle se relèverait
avec leur aide. Quand même il ne resterait qu’un seul chrétien catholique, l’Église
pourrait triompher de nouveau, car elle n’a pas son fondement dans l’intelligence
et les conseils des hommes. Il me montra alors comme quoi il n’avait jamais manqué de
personnes priant et souffrant pour l’Église. Il me fit voir tout ce que lui-même avait
souffert pour elle, quelle vertu il avait donné aux mérites et aux travaux des martyrs et
comment il endurerait de nouveau toutes les souffrances inimaginables s’il lui
était possible de souffrir encore. Il me montra aussi dans des tableaux
innombrables la déplorable conduite des chrétiens et des ecclésiastiques,
dans des sphères de plus en plus vastes s’étendant à travers le monde
entier et où mon pays était compris, puis il m’exhorta à persévérer dans
la prière et la souffrance. C’était un tableau immense et indiciblement
triste qu’il est impossible de décrire. Il me fut aussi montré qu’il n’y a
presque plus de chrétiens dans l’ancien sens du mot, de même que tous les juifs
qui existent encore aujourd’hui sont de purs pharisiens, seulement encore
plus endurcis que les anciens : il n’y a que le peuple de Judith en Afrique qui
ressemble aux Juifs d’autrefois. Cette vision m’a remplie de tristesse.
L’ORAGE
Je
vis
un grand orage venir du Nord. Il s’avançait en demi-cercle vers la ville à la
haute tour (Vienne) et il s’étendit aussi vers le couchant. Je
vis au loin des combats et des raies de sang dans le ciel au-dessus de plusieurs
endroits, et je vis approcher des malheurs et des misères infinies pour l’Église.
J’ai
vu sur cette ville (Rome) de terribles menaces venant du Nord.
Je
vis le sacrifice d’Isaac sur le mont Calvaire. Le derrière de l’autel était
tourné au Nord : les patriarches plaçaient toujours ainsi l’autel parce
que le mal était venu du Nord.
Ô
ville, ô ville (Rome) De quoi es-tu menacée ? L’orage est
proche. Prends bien garde ! Mais j’espère que tu resteras inébranlable.
Je
vis Rome dans un état si déplorable que la moindre étincelle pouvait mettre le
feu partout. Je vis
Un
jour, étant en extase, je m’écrias à haute voix en gémissant : "Je vois
l’Église complètement isolée et comme tout à fait délaissée. Il semble que tout
le monde s’enfuit. Tout est en lutte autour d’elle. Partout je vois de grandes
misères, la haine, la trahison et le ressentiment, le trouble, l’abandon
et un aveuglement complet.
On
s’était
dans l’Église fabriqué un Christ à sa convenance, on l’avait revêtu de ses
utopies, en sorte qu’il ne lui restait d’autre grandeur que l’exacerbation de l’orgueil
de l’homme. Et l’on voit là, soudain, au plus fort du désastre, que ce Dieu ne
peut rien. Car celui-là
n’est plus le Christ
Je
vois d’un point central et ténébreux (et situé semble-t-il, à Rome même) partir des messagers
pour porter quelque chose en plusieurs lieux : cela sort de
leur bouche comme une vapeur noire qui tombe sur la poitrine des auditeurs
et allume en eux la haine et la rage.
Le contenu global de la vision prophétique nous parait
faire état d’une double crise : d’une part
une invasion étrangère venant du Nord; d’autre part une confusion sans exemple
dans le sein de l’Église. Mais l’Église demeure,
fût-ce au plus profond des catacombes : l’Église des opprimés.
Je
prie ardemment pour les opprimés. Sur des lieux où prient quelques personnes,
je vois descendre la lumière, sur d’autres d’épaisses ténèbres.
La situation est terrible. Combien j’ai prié.
VIENNE
J’ai
eu la vision d’une grande église avec une tour très haute et très artistement
travaillée, située dans une grande vile, près d’un large fleuve. Le
patron de l’église était saint Étienne, et je vis près de lui un autre saint
qui fut martyrisé après lui.
Auprès
de cette église, je vis beaucoup de gens de distinction, parmi lesquels
plusieurs étrangers, avec des tabliers et des truelles. Ils
semblaient envoyés là pour démolir cette église qui était couverte en ardoise
et sa belle tour. Toute sorte de gens du pays se réunissaient à
eux : il y avait là jusqu’à des prêtres et des
religieux.
Il
n’est trop clair qu’il s’agit là des attaques menées par
Je
vis ensuite cinq figures d’hommes entrer dans cette église (la cathédrale de
Vienne), trois qui semblaient prêtres étaient revêtus d’ornements
sacerdotaux pesants et antiques ; les deux autres
étaient des ecclésiastiques tout jeunes qui paraissaient appelés aux saints ordres. Il me sembla aussi que ceux-ci reçurent la sainte communion et qu’ils étaient destinés à
réveiller la vie dans les âmes.
Tout
à coup, une flamme partit de la tour, se répandit sur le toit et il semblait
que tout dût être consumé. Je pensai alors au large fleuve qui
longeait l’un des côtés de la ville, me demandant si on ne pourrait pas avec
son eau éteindre le feu. Mais les flammes blessèrent beaucoup de
ceux qui avaient mis la main au travail de démolition : elles
les chassèrent et l’Église resta debout. Cependant je vis qu’elle ne serait
ainsi sauvée qu’après le grand orage qui approchait.
Cet
incendie dont l’aspect était effrayant, indiquait en premier lieu un grand
danger, en second lieu une nouvelle splendeur de l’Église après la tempête.
Dans ce pays, ils ont déjà commencé à ruiner l’Église au moyen
des écoles qu’ils livrent à l’incrédulité.
Je
vis un grand orage venir du Nord. Il avançait en demi cercle vers la ville à la
haute tour et il s’étendit aussi vers le couchant (l’Italie et la
France ?).
Je vis au loin des combats et des raies de sang dans le ciel au-dessus de plusieurs
endroits, et je vis approcher des malheurs et des misères infinies pour l’Église.
Les protestants se mirent partout à attaquer l’Église.
Mais les serviteurs de l’Eglise sont si lâches ! Ils
ne font pas usage de la force qu’ils possèdent dans le sacerdoce. Je ne pus m’empêcher
de pleurer amèrement à cette vue. PARIS
Dans
un endroit, il me sembla qu’on minait en-dessous une grande ville où le mal
était à son comble. Il y avait plusieurs diables occupés à ce
travail. Ils étaient déjà très avancés et je croyais qu’avec tant et de
si pesants édifices elle allait bientôt s’effondrer. J’ai souvent eu, à propos
de Paris, l’impression qu’il devait être ainsi englouti : je vois tant
de cavernes au-dessous, mais qui ne ressemblent pas aux grottes souterraines de
Rome avec les sculptures dont elles sont ornées.
Ici, semble-t-il, se juxtaposent visions symboliques et
tableaux réels : les
menées souterraines des ennemis de
Je
vis une affreuse corruption, de grandes misères et des abominations horribles
dans la capitale (de
Quand
j’arrive dans un pays, je vois le plus souvent dans sa capitale, comme dans un
point central, l’état général de ce pays sous forme de nuit,
de brouillard, de froid ; je vois aussi
de très près les sièges principaux de la perdition, je comprends tout et
je vois en tableaux où sont les plus grands dangers. De ces foyers de
corruption, je vois des écoulements et des bourbiers se répandre à travers le
pays comme des canaux empoisonnés et je vois au milieu de tout cela
les gens pieux en prière, les églises où repose le Saint-Sacrement, les corps
innombrables des saints et des bienheureux, toutes les oeuvres de vertu, d’humilité,
de foi, exercer une action qui soulage, qui apaise, qui arrête le mal, qui aide
où il le faut. Ensuite j’ai des visions où des méchants comme des bons passent
devant mes yeux.
Je
vois planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes
qui les menacent de grands dangers ou même d’une destruction
totale. Je vois tel lieu s’enfoncer en quelque sorte dans la nuit : dans un
autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées en l’air, dans
les nuages.
Et
ces dangers, ces châtiments, je ne les vois pas comme des choses isolées, mais
je les vois comme des conséquences de ce qui se passe dans d’autres contrées où
le péché éclate en violences et en combats acharnés et je vois le
péché devenir la verge qui frappe les coupables.
Une
nuit (Anne-Catherine "voyageait" surtout la nuit) elle fut
transportée par toute la terre :
Je traversais la vigne (le diocèse) de saint-Ludger
(Munster) où je trouvais toutes choses en souffrance comme auparavant et je passais
par la vigne de saint-Liboire (Paderborn) où j’ai travaillé en
dernier lieu et que je trouvais en voie d’amélioration.
Il
s’agit de travaux mystiques accomplis dans la mystérieuse économie de
Je
passais par le lieu (Prague) où reposent saint Jean Népomucène, saint
Wenceslas, sainte Ludmile et d’autres saints. Il y avait beaucoup de saints,
mais parmi les vivants peu de prêtres Pie X et il me sembla que les
personnes bonnes et pieuses se tenaient cachées ordinairement.
J’allais
toujours vers le midi (après être montée au nord-est) et je passais devant la
grande ville (Vienne) que domine une haute tour et autour de
laquelle il y a beaucoup d’avenues et de faubourgs. Je laissais cette
ville à gauche et je traversais une région de hautes montagnes (les Alpes
autrichiennes) où il y avait encore ça et là, beaucoup de gens pieux,
spécialement parmi ceux qui vivaient dispersés : puis, allant
toujours au midi, j’arrivais dans la ville maritime (Venise) où j’ai vu
récemment saint Ignace et ses compagnons. Je vis, là aussi, une grande
corruption : je vis saint Marc et d’autres saints. J’allais dans la vigne
de saint Ambroise (le diocèse de Milan). Je me rappelle à ce
sujet beaucoup de visions et de grâces obtenues par l’intercession de
saint Ambroise, notamment l’action exercée par lui sur saint Augustin. J’ai
appris beaucoup de choses sur lui et, entre autres, qu’il avait connu une personne
ayant, à un certain degré, le don de reconnaître les reliques. J’eus des
visions ce sujet et je crois qu’il a parlé de cela dans un de ses
écrits.
J’arrivais
chez saint Pierre et saint Paul (Rome) et je vis un monde ténébreux plein de détresse, de
confusion et de corruption. J’ai vu sur cette
ville de terribles menaces venant du Nord.
Partant
de là, je traversais l’eau (
Son
maître (celui de l’Espagne) était vers le midi au-delà de la mer. Je vis ce
pays (il s’agit vraisemblablement de celui où se trouvait "le
maître") passablement tranquille en comparaison de la
patrie de saint Ignace où j’entrais ensuite et que je vis dans un état effrayant.
Je vis les ténèbres répandues par toute cette contrée sur
laquelle reposait un trésor de mérites et de grâces venant du saint
(saint Ignace). Je me trouvais au point central du pays. Je reconnus l’endroit
où, longtemps auparavant, j’avais vu dans une vision des innocents jetés dans
une fournaise ardente.
La
vision de la fournaise ardente est peut-être symbolique. Sans doute y faut-il
discerner le martyre d’innocentes victimes, prêtres, religieux et religieuses,
torturés, mis à mort, dans le déferlement contre l’Église
de la haine satanique.
Ici,
le Pèlerin rappelle :
Le
mois de mars d’auparavant, elle avait vu sous la figure d’une fournaise ardente
où l’on jetait des innocents, la condamnation de gens irréprochables
et la destruction de la foi et des bonnes moeurs dans la patrie de saint Ignace : sur quoi elle
fut informée que ceux qui chauffaient la fournaise, les satellites et les
juges iniques auraient un sort pareil à celui qu’ils préparaient maintenant aux
innocents.
Je
vis de nouveau les ennemis du dedans (il s’agit donc bien d’une guerre civile)
s’avançant de tous les côtés et ceux qui attisaient le feu jetés eux-mêmes dans
la fournaise.
Selon qu’il arrive fréquemment dans la vision
prophétique, les faits sont moins enchaînés chronologiquement
que reliés dans leurs causes et leurs effets.
Je vis
d’énormes abominations se répandrent sur le pays. Mon guide me dit : "Aujourd’hui,
Babel est ici". Et je vis par tout le
pays une longue chaîne de sociétés secrètes, avec un travail comme à Babel, et je vis l’enchaînement de
ces choses, jusqu’à la construction de la tour, dans un tissu fin comme une toile d’araignée, s’étendant à
travers tous les lieux et toute l’histoire : toutefois le produit suprême de cette floraison était Sémiramis, la
femme diabolique.
Et,
certes, s’étendant à tous les lieux et à toute l’histoire, quoique centrée sur
l’Espagne, la vision la déborde infiniment. Mais c’est
en Espagne que la crise universelle a pris consistance. C’est en Espagne que le
communisme et nazisme, ces deux pôles du mystère d’iniquité
avant que ne paraisse l’Homme dépêché, se sont mesurés pour
la première fois. Quelques années plus tard, au terme du gigantesque
affrontement, le Nazisme vaincu, le Communisme se dressa dans son
effrayante puissance. Et tandis que les vieilles nations chrétiennes, ébranlées
par le choc des deux géants, se désagrégeaient de l’intérieur, le Communisme
édifiait par toute la terre la cité terrestre dont l’emblème scripturaire nous
est figuré dans Babylone. Or, sur Babylone règne la reine de Babylone,
Sémiramis,
Je
vis détruire tout ce qui était sacré et l’impiété et l’hérésie faire irruption.
On
était aussi menacé d’une guerre civile prochaine et d’une crise intérieure qui
allait tout détruire.
C’est
donc bien en Espagne que
D’Espagne,
Anne-Catherine est transportée en Irlande :
De
ce malheureux pays (l’Espagne) je fus conduite par-dessus la mer, à peu près
vers le nord, dans une de où a été saint Patrice. Il n y avait
guère que des catholiques, mais ils étaient très opprimés : ils avaient
pourtant des rapports avec le Pape, mais en secret. Il y avait encore
beaucoup de bons dans ce pays parce que les gens étaient unis entre eux.
Et
maintenant, l’Angleterre :
De
l’île de Saint-Patrice, j’arrivais par-dessus un bras de mer (mer d’Irlande)
une autre grande île. Elle était sombre, brumeuse et froide.
Nous
savons comment il faut entendre cela : non dans un sens physique mais
symbolique.
Je
vis ça et là quelques groupes de pieux sectaires.
Pour Anne-Catherine, toute forme de christianisme qui n’était
pas catholique romaine était au moins entachée de
schisme, et donc constituait une "secte". Toutefois, ici, dans l’Église
anglicane, elle voit de pieux fidèles.
...du
reste tout y était dans une grande fermentation.
Dans
ce vieil Occident, rongé de toutes sortes de lèpres, l’orgueilleuse
Angleterre n’est pas la moins défigurée. Une sourde fermentation, en
vérité. Tout s y désagrège de l’intérieur. Moins atteinte
que les autres nations par les assauts de l’extérieurs, l’ordre moral qui se
corrompt y pourrit les bases de l’ordre social. Encore une fois, la vision nous
reporte au temps -notre temps- si nouveau pour la solide Angleterre où,
brusquement, elle se voit saisie dans le grand remous de la
décomposition universelle. Née sous Élisabeth, elle meurt sous Élisabeth.
Presque
tout le peuple était divisé en deux partis, et ils étaient occupés d’intrigues ténébreuses
et dégoûtantes. C’est sûrement une caractéristique de l’Angleterre d’être
divisée en deux partis ou deux fractions rivales ; en religion :
Le
parti le plus nombreux était le plus mauvais ; le moins
nombreux avait les soldats à ses ordres ; il ne valait
pas non plus grand’ chose, mais pourtant il valait mieux. Je vis une grande
confusion et une lutte qui approchait et je vis le parti le moins nombreux
avoir le dessus.
Ces
lignes semblent présager une révolution, peut-être une guerre civile.
Il
y avait dans tout cela d’abominables manoeuvres : on se
trahissait mutuellement, tous se surveillaient les uns les autres et
chacun aux temps passés : combien de
saints rois, d’évêques, de propagateurs du christianisme qui semblait être
l’espion de son voisin. Au-dessus de ce pays je vis une grande quantité d’amis
de Dieu appartenant étaient venus de là ‘en Allemagne
travailler à notre profit ! (Anne-Catherine parle ici en allemande).
Je vis sainte Walburge, le roi Édouard, Edgar et aussi sainte Ursule (tous saints
britanniques). J’ai vu beaucoup de misères dans le pays froid et brumeux :
j’y ai vu de l’opulence, des vices et de
nombreux vaisseaux.
De
là, j’allais au levant, par-delà la mer, dans une contrée froide où je vis
sainte Brigitte (de Suède), saint Canut (Knud : roi
de Danemark et patron de ce pays) et saint Éric (roi de Suède). Ce pays était plus tranquille et plus
pauvre que le précédent, mais il était aussi froid, brumeux et sombre. Il y avait beaucoup de fer
(les gisements de fer, d’un minerai très pur, en Suède centrale et en Laponie)
et peu de fertilité. Je ne sais ce que j’y ai fait ou vu. Tout le monde y était protestant.
Anne-Catherine décrit de façon fort claire la
Scandinavie :
De
là, j’allais dans une immense contrée (
Y eut-il jamais dans toute l’histoire un peuple comme le
peuple russe pour avoir fondé ses lois sur la haine de Dieu ?
Ils
bâtissaient de grandes églises et croyaient avoir la raison pour eux. Je vis qu’on
armait et qu’on travaillait de tous les côtés : tout
était sombre et menaçant. Je vis là saint Basile et d’autres encore. Je vis sur le château aux toits
étincelants (la cathédrale saint Basile sur la place Rouge) le malin qui se tenait aux aguets.
Je
vois planer sur certains lieux et certaines villes, des apparitions effrayantes
qui les menacent de grands dangers ou même d’une destruction totale. Je vois
tel lieu s’enfoncer en quelque sorte dans la nuit ; dans
un autre, je vois le sang couler à flots dans des batailles livrées en l’air, dans
les nuages, et souvent, il s’en détache un tableau séparé d’un aspect plus
frappant qui a sa signification propre. Et ces dangers, ces châtiments, je ne
les vois pas comme choses isolées,
mais je les vois comme des conséquence de ce qui se passe en d’autres contrées où le péché éclate en violences
et en combats acharnés, et je vois le péché devenir la verge qui frappe les coupables.
On remarque, en toutes ces visions, un constant mélange
de réalité et de symbolisme : ainsi de cette réalité d’aujourd’hui qui devait paraître
fort étrange aux yeux de l’extatique : la guerre des temps futurs
menée non plus sur terre, mais dans les airs !
Pendant
que tout cela sort comme un développement des tableaux ténébreux que je vois
sur la terre dans ces pays, je vois les bons germes lumineux qui son en eux
donner naissance à des tableaux placés dans une région plus élevée. Je vois
au-dessus de chaque pays un monde de lumière qui représente tout
ce qui s’est fait pour lui par des saints, enfants de ce pays, ce qu’ils
ont fait descendre sur lui par les mérites de Jésus-Christ des trésors de grâce
de l’église.
Je
vois au-dessus d’églises dévastées (sans doute moins ruinées matériellement que
spirituellement !) planer
des églises dans la lumière, je vois les évêques et les docteurs, les martyrs, les confesseurs, les voyants et tous les
privilégiés de la grâce qui ont vécu là ; j’entre dans des tableaux où
figurent leurs miracles et les grâces qu’ils on reçus, et je vois les visions,
les révélations, les apparitions les plus importantes qu’ils aient eues ; je
vois toutes leurs voies et leurs
relations l’action qu’ils ont exercée de près et de loin, l’enchaînement de leurs travaux et les effets
produits par eux jusqu’aux distances les plus éloignées. Je vois tout ce qui a été fait, comment cela a été anéanti ; et
comment toutefois la bénédiction
demeure toujours sur les voies qu’ils ont parcourues, comment ils restent toujours en union avec leur patrie et leur
troupeau par l’intermédiaire de gens pieux qui gardent leur mémoire et particulièrement comment leurs ossements, là où
ils reposent, sont, par suite d’un rapport intime qui les rattache à eux, des
sources de leur charité et de leur intercession.
Aussi bien, l’Ennemi qui sait, lui, où sont ses
adversaires les plus efficaces après la très redoutable
Vierge Marie, s’est-il acharné, par théologiens interposés, à abolir le culte
des saints et à vider les églises de leurs images et de
leurs reliques !
Sans le secours de Dieu, on ne pourrait pas contempler
tant de misères et d’abominations auprès de cette charité et de cette
miséricorde, sans en mourir de douleur.
Je
vis la terre comme une surface ronde qui était couverte d’obscurité et de
ténèbres.
Et
c’est là, sans doute, vision allégorique de la nuit spirituelle tombée sur le
monde et des ravages causés dans les âmes au terme de la grande
apostasie. Mais parallèlement, l’homme ayant maudit Dieu, la
malédiction impuissante contre Dieu, retombe sur l’homme et sur toute
la nature.
Dieu
avait fait don à l’homme pour qu’il la gouverne avec sagesse, de la création
tout entière. Son premier péché déjà la lui rendit, sinon hostile, à tout le
moins avare et dure.
Mais voilà qu’une chose toute nouvelle est pour lors en
train de se produire : l’homme
qui s’est spirituellement suicidé en
se coupant de Dieu, et comme pris d’une frénésie de meurtre est en train d’assassiner la nature !
Tout
se desséchait et semblait périr. Je vis cela avec des détails innombrables chez
des créatures de toutes espèces, telles que les arbres, les arbrisseaux, les
plantes, les fleurs et les champs. C’était comme si l’eau était
pompée dans les ruisseaux, les fontaines, les fleuves et les mers, ou
comme si elle retournait à sa source, aux eaux qui sont au-dessus du firmament et
autour du paradis. Je traversais la terre désolée et je vis les fleuves comme
des lignes menues, les mers comme de noirs abîmes où l’on ne voyait plus qu’au
centre quelques flaques d’eau. Tout le reste était une vase
épaisse et trouble dans laquelle je voyais des animaux
et des poissons énormes embourbés et luttant contre la mort. J’allais assez
loin pour pouvoir reconnaître le rivage de la mer où j’avais
vu autrefois noyer saint Clément. Je vis aussi des lieux et des hommes
dans le plus triste état de confusion et déperdition et je vis, à mesure
que la terre devenait plus désolée et plus aride, les oeuvres ténébreuses des hommes aller
croissant. Je vis beaucoup d’abominations dans un grand détail ; je reconnus Rome et je vis l’Église opprimée et sa décadence à
l’intérieur et à l’extérieur.
L’Église
était toute rouge de sang, et il me fut dit qu’elle serait lavée dans le sang.
50 OU 60 ANS AVANT L’AN 2000
Au
milieu de l’enfer était un abîme affreux : Lucifer
y fut précipité chargé de chaînes, une épaisse
fumée l’environnait de toutes parts. Sa destinée était réglée par une loi que
Dieu lui-même avait posée ; je
vis que cinquante ou soixante ans, si je ne me trompe, avant l’an 2000, Lucifer devait sortir pour quelques temps
de l’abîme.
Je vis plusieurs autres dates que j’ai oubliées, d’autres
démons devaient aussi être mis en liberté à une époque plus ou moins éloignée,
afin de tenter les hommes et de servir d’instruments à la justice
divine. Plusieurs de ces démons doivent sortir de l’abîme à cette époque-ci et
d’autres d’ici à peu de temps.
Je
vis que les apôtres furent envoyés dans la plus grande partie de la terre pour
y abattre partout le pouvoir de Satan et pour y apporter la bénédiction, et que
les contrées où ils opérèrent étaient elles celles qui avaient été le
plus fortement empoisonnées par l’ennemi.
Si
ces pays n’ont pas persévéré dans la foi chrétienne et sont maintenant laissés
à l’abandon, ça a été, comme je l’ai vu, par une sage disposition de la
providence. Ils devaient être seulement bénis et en quelque
sorte fumés pour l’avenir, et ils restent en friche afin qu’ensemencés
à nouveau, ils portent des fruits abondants quand les autres (donc ceux chez lesquels
la semence a levé, les nations chrétiennes) seront à leur tour laissés sans culture.
GLOIRE
CRÉPUSCULAIRE DE L’ÉGLISE
Alors
je vis rebâtir l’Église très promptement et avec plus de magnificence que
jamais.
Je vis une femme pleine de majesté s’avancer dans la grande
place qui est devant l’Église. Elle avait son ample manteau relevé
sur les deux bras et elle s’éleva doucement en l’air.
Elle
se posa sur le dôme et étendit sur toute l’étendue de l’Église son manteau qui
semblait rayonner d’or. Les démolisseurs venaient de prendre un instant de repos, mais,
quand ils voulurent se remettre à l’oeuvre, il leur fut absolument impossible d’approcher
de l’espace couvert par le manteau.
Puis
je vis, dans le lointain, s’approcher de grandes cohortes, rangées en cercle
tout autour de l’Église, les unes sur la terre, les autres dans le
ciel. La première était composée de jeunes hommes et de jeunes filles, la
seconde de gens mariés de toute condition parmi lesquels des rois et des
reines, la troisième de religieux, la quatrième de gens de guerre. En avant de
ceux-ci, je vis un homme monté sur un cheval blanc. La dernière troupe était composée de
bourgeois et de paysans dont beaucoup étaient marqués au front d’une croix
rouge.
Alors
la bataille s’engagea dans le ciel : Michel et ses anges
combattirent le Dragon. Celui-ci riposta, appuyé par ses Anges, mais
ils eurent le dessous et furent chassés du ciel. On le jeta donc, l’énorme Dragon !
J’ai
vu l’Église de saint Pierre : elle était
dénudée, à l’exception du choeur et du maître-autel. Puis
il vint de toutes les parties du monde des prêtres et des laïques qui refirent
les murs de pierre.
Pendant
qu’ils s’approchaient, des captifs et des opprimés furent délivrés et se
joignent à eux.
Tous
les démolisseurs et les conjurés furent chassés de partout devant eux et
furent, sans savoir comment, réunis en une seule masse confuse et
couverte d’un brouillard. Ils ne savaient ni ce qu’ils avaient fait,
ni ce qu’ils devaient faire, et ils couraient, donnant de la tête les uns
contre les autres, ce que je les vois souvent faire. Lorsqu’ils furent tous
réunis en une seule masse, je les vis abandonner leur travail de
démolition de l’église et se perdre dans les divers groupes.
Alors,
je vis rebâtir l’Église très promptement et avec plus de magnificence que
jamais : car les gens de toutes les cohortes se faisaient passer des
pierres d’un bout du monde à l’autre. Lorsque les groupes les plus éloignés s’approchèrent,
celui qui était le plus près du centre se retira derrière les autres,
C’était comme s’ils présentaient divers travaux de la prière et les groupe
de soldats les oeuvres de la guerre. Je vis dans celui-ci des amis et des
ennemis appartenant à toutes les nations. C’étaient purement des gens de guerre
comme les nôtres (la voyante veut dire comme les soldats de son temps) et
revêtus de même (c’est-à-dire d’uniformes).
Le
cercle qu’ils formaient n’était pas fermé, mais il y avait vers le nord un
grand intervalle vide et sombre : c’était comme
un trou, comme un précipice. J’eus le sentiment qu’il y avait là, une terre
couverte de ténèbres.
Je
vis aussi une partie de ce groupe (celui, semble-t-il, des gens de guerre)
rester en arrière : ils ne voulaient pas aller en avant
et tous avaient l’air sombre et restaient serrés les uns contre les
autres. Dans tous ces groupes, je vis beaucoup de personnes qui devaient
souffrir le martyre pour Jésus : il y avait
encore là beaucoup de méchants (ce qui implique que la conversion,
pour être générale n’était cependant pas totale) et une autre séparation devait
plus tard avoir lieu.
Cependant,
je vis l’Église complètement restaurée ; au-dessus d’elle, sur une
montagne, l’Agneau de Dieu entouré d’une
troupe de vierges tenant des palmes à la main, et aussi les cinq cercles formés
des cohortes célestes correspondant à ceux d’en bas qui appartiennent à la terre.
Je vis de grandes troupes venant de plusieurs pays se
diriger vers un point et des combats se livrer partout. Je vis au
milieu d’eux une grande tache noire comme un énorme trou ; ceux qui
combattaient à l’entour devenaient de moins en moins nombreux, comme si
plusieurs y fussent
tombés sans qu’on le remarquât.
Pendant
ce temps, je vis encore au milieu des désastres les douze hommes dont j’ai déjà
parlé, dispersés en diverses contrées sans rien savoir les uns des
autres, recevoir des rayons de l’eau vive. Je vis que tous
faisaient le même travail de divers côtés ; qu’ils ne
savaient pas d’où il leur était commandé et que quand une chose
était faite, une autre leur était donnée à faire. Ils étaient toujours
douze dont aucun n’avait plus de quarante ans. Je vis que
tous recevaient de Dieu ce qui s’était perdu et qu’ils opéraient le bien de
tous les côtés ; ils étaient tous catholiques. Je vis aussi,
chez les ténébreux destructeurs, de faux prophètes et les gens qui
travaillaient contre les écrits des douze nouveaux apôtres.
Comme
les rangs de ceux qui combattaient autour de l’abîme ténébreux allaient s’éclaircissant
de plus en plus, et comme pendant le combat toute une ville avait disparu, les douze hommes
apostoliques gagnaient sans cesse un grand nombre d’adhérents, et de l’autre
ville (Rome la véritable ville de Dieu) partit comme un coin lumineux qui entra
dans le disque sombre.
LES DEUX CITÉS
Je
vis dans deux sphères opposées l’empire de Satan et l’empire du Sauveur. Je vis
la ville de Satan et une femme, la prostituée de Babylone, avec leurs prophètes
et leurs prophétesses, leur thaumaturges et leurs apôtres. Là tout était riche,
brillant, magnifique, comparé à l’empire du Sauveur. J’y ai vu des rois, des
empereurs, des prêtres superbement vêtus et montés sur des chars. Satan avait un trône
magnifique.
En même temps je vis l’empire du Sauveur, pauvre et à peine
visible sur la terre, plongé dans le deuil et la désolation. L’Église
me fut présentée tout à la fois sous les traits de
MARIE, PROTECTRICE DE L’ÉGLISE
Je vis au-dessus de l’Église (Saint Pierre de Rome,
constante allégorie de l’Église en ces visions) fort amoindrie,
une femme majestueuse revêtue d’un manteau bleu de ciel qui s’étalait
au loin, et portant une couronne d’étoiles sur la tête.
J’aperçus
une sorte de large manteau qui allait toujours en s’élargissant et qui finit
par embrasser tout un monde avec ses habitants. En même temps, ce symbole
fut pour moi une image du temps présent, et je vis des prêtres faire des
trous dans ce manteau et regarder à travers.
Je vis dans une grande ville une église qui était la
moindre devenir la première.
Les
nouveaux apôtres se réunirent tous dans la lumière. J’ai cru me voir au premier
rang avec d’autres que je connaissais. Maintenant, tout
refleurissait. Je vis un nouveau Pape très ferme, je vis aussi le noir abîme se rétrécir
déplus en plus : à la fin, il était
arrivé à ce point qu’un seau d’eau
pouvait en couvrir l’ouverture.
En dernier lieu, je vis encore trois groupes ou trois
réunions d’hommes s’unir à a lumière. Ils avaient parmi eux des gens
de bien éclairés, et ils entrèrent dans l’Église (Il s’agit probablement
d’églises charismatiques rentrant dans le sein de l’Église catholique). Les eaux
abondaient de toutes part : tout était vert et fleuri. Je vis
bâtir des églises et des couvents.
Mais
je vis aussi le secours arriver au moment de la plus extrême détresse.
Je vis de nouveau la sainte Vierge monter sur l’Église et
étendre son manteau. Lorsque j’eus ce dernier spectacle, je ne vis
plus le Pape actuel. Je vis un de ses successeurs. Je le vis à la fois doux et
sévère. Il savait s’attacher les bons prêtres et repousser loin de lui les mauvais.
"Je
vis tout se renouveler et une Église qui s’élevait jusqu’au ciel.
LE COMBAT DE SAINT
MICHEL
Déjà
toute la partie antérieure de l’église était abattue : il n y restait plus debout que le sanctuaire avec le Saint-Sacrement. J’étais
accablée de tristesse et je me demandais toujours où était donc cet homme que j’avais vu autrefois
se tenir sur l’Église pour la défendre, portant un vêtement rouge et tenant une bannière blanche.
Je vis de nouveau l’église de saint Pierre avec sa haute
coupole. Saint Michel se tenait au sommet, brillant de lumière, portant
un vêtement rouge de sang et tenant à la main un grand
étendard de guerre.
Sur
la terre, il y avait un grand combat. Des verts et des bleus combattaient
contre des blancs, et ces blancs qui avaient au-dessus d’eux une
épée rouge et flamboyante, paraissaient avoir le dessous ; mais tous
ignoraient pourquoi ils combattaient.
L’Église
était toute rouge de sang comme l’ange, et il me fut dit qu’elle serait lavée
dans le sang.
Plus
le combat durait, plus la couleur sanglante s’effaçait de l’Église et elle
devint de plus en plus transparente. Cependant, l’ange descendit, alla
aux blancs et je le vis plusieurs fois en avant de toutes leurs
cohortes. Alors, ils furent animés d’un courage merveilleux sans qu’ils
sussent d’où ça leur venait ; c’était l’ange qui multipliait ses
coups parmi les ennemis, lesquels s’enfuirent de tous côtés. Le glaive de feu
qui était au-dessus du blanc victorieux, disparut alors.
Pendant
le combat, des troupes d’ennemis passaient continuellement de leur côté et une fois il en
vint une très nombreuse.
Au-dessus
du champ de bataille, des troupes de saints parurent dans l’air : ils
montraient, indiquaient ce qu’il fallait faire, faisaient des signes
avec la main : tous étaient différents entre eux,
mais inspirés d’un même esprit et agissant dans un même esprit.
Lorsque
l’ange fut descendu du haut de l’Église, je vis au-dessus de lui dans le ciel
une grande croix lumineuse à laquelle le Sauveur était attaché ; de ses plaies
sortaient des faisceaux de rayons resplendissants qui se répandaient
sur le monde. Les plaies étaient rouges et semblables à des portes
éclatantes dont le centre était de la couleur du soleil. Il ne portait pas
de couronne d’épine, mais de toutes les plaies de la tête partaient des rayons
qui se dirigeaient horizontalement sur le monde. Les rayons de ses mains, du
côté et des pieds avaient les couleurs de l’arc en ciel ; ils se
divisaient en lignes très menues, quelquefois aussi ils se
réunissaient et atteignaient ainsi des villages, des villes, des maisons sur
toute la surface du globe. Je les vis ça et là, tantôt de loin,
tantôt de près, tomber sur divers mourants et aspirer les âmes qui, entrant
dans un de ces rayons colorés, pénétraient dans la plaie du Seigneur. Les
rayons de la plaie du côté se répandaient sur l’Église placée au-dessous,
comme un courant abondant et très large. L’Église en était toute illuminée, et
je vis la plupart des âmes entrer dans le Seigneur par ce courant de
rayons.
Je
vis aussi planer à la surface du ciel un coeur resplendissant d’une lumière
rouge, duquel partait une voie de rayons blancs qui conduisaient dans
la plaie du côté...
...Et
une autre voie qui se répandait sur l’Église et sur beaucoup de pays...
...Ces
rayons attiraient à eux un grand nombre d’âmes qui, par le coeur et la voie lumineuse,
entraient dans le côté de Jésus. Il me fut dit que ce coeur était Marie.
J’eus
encore la vision d’une immense bataille. Toute la plaine était couverte d’une
immense fumée : il y avait
des taillis remplis de soldats d’où l’on tirait continuellement. C’était un lien bas : on voyait de
grandes villes dans le lointain. Je vis saint Michel descendre avec une nombreuse
troupe d’anges et séparer les combattants. Mais cela n’arrivera que quand tout
semblera perdu. Un chef invoquera saint Michel et alors la victoire descendra. ‘
Elle
ignorait l’époque de cette bataille. Elle dit une fois que cela arriverait en
Italie, non loin de Rome où beaucoup d’anciennes choses seraient
détruites et où beaucoup de saintes choses nouvelles (c’est-à-dire
inconnues jusqu’alors) reparaîtraient un jour.
Saint
Michel descendit dans l’église (démolie à l’exception du choeur et du
maître-hôtel) revêtu de son armure, et il arrêta en les menaçant de son
épée, plusieurs mauvais pasteurs qui voulaient y pénétrer. Il les
chassa dans un coin obscur où ils s’assirent, se regardant les uns les
autres. La partie de l’Église qui était démolie fut en peu d’instants entourée
d’un léger clayonnage, de manière à ce que l’on pût y célébrer
parfaitement le service divin. Puis il vint de toutes les parties du monde des
prêtres et des laïques, qui refirent les murs de pierre ; car les
démolisseurs n’avaient pas pu ébranler les fortes pierres des fondements.
Je
vis la fille du roi des rois attaquée et persécutée. Elle pleurait beaucoup sur
tout le sang qui allait se répandre et promenait ses regards sur une tribu de
vierges fortes qui devaient combattre à ses côtés. J’eus beaucoup
à faire avec elle et je la suppliais de penser à mon pays et à certaines
contrées que je lui recommandais. Je demandais pour les prêtres quelque chose
de ses trésors ; elle me répondit : "oui,
j’ai de grands trésors, mais on les foule aux pieds." Elle portait un
vêtement bleu de ciel.
Là-dessus,
je reçus de mon conducteur une nouvelle exhortation à prier moi-même et à exciter tout
le monde, autant que possible, à prier pour les pêcheurs et en particulier pour
les prêtres
égarés. "De bien MAUVAIS TEMPS vont venir", me dit-il.
Les
non-catholiques séduiront bien des gens et chercheront par tous les moyens imaginables à
tout enlever à l’Église. Il s’ensuivra une grande confusion.
J’eus
une autre vision où je vis comment on préparait l’armure de la fille du roi.
Une multitude de personnes y contribuaient. Et ce qu’elles apportaient
consistait en prières en bonnes oeuvres, en victoires sur
elles-mêmes et en travaux de toute espèce. Tout cela allait de main en
main jusqu’au ciel, et, là, chaque chose, après avoir subi un travail
particulier, devenait une pièce de l’armure dont on revêtait
Je
vis la bataille. Les ennemis étaient infiniment plus nombreux mais la petite
troupe fidèle abattait des rangs entiers. Pendant le combat,
APRÈS L’ORAGE, la foi se rétablira.
Cependant,
de l’autre côté, ceux qui rebâtissaient se mirent à travailler avec une
incroyable activité. Il vint des hommes d’un très grand âge,
importants, oubliés, puis beaucoup de jeunes gens forts et
vigoureux, des femmes, des enfants, des ecclésiastiques et des
séculiers, et l’édifice fut bientôt restauré entièrement.
Je
vis alors un nouveau Pape venir avec une procession. Il était plus jeune et
beaucoup plus sévère que le précédent. On le reçut avec une grande pompe. Il
semblait prêt à consacrer l’Église (saint Pierre de Rome) mais j’entendis
une voix disant qu’une nouvelle consécration n’était pas nécessaire,
que le très Saint-Sacrement y était toujours resté.
On
devait alors célébrer très solennellement une double fête : un jubilé
universel et la restauration de l’Église. Le Pape avant le commencement
de la fête, avait déjà disposé ses gens qui repoussèrent et renvoyèrent
de l’assemblée des fidèles, sans trouver aucune contradiction, une foule de
membres du haut et du bas clergé.
Je
vis qu’ils quittèrent l’assemblée en murmurant et pleins de colère. Le Pape
pris à son service toutes autres personnes, ecclésiastiques et même
laïques. Alors commença la grande solennité dans l’Église de
saint Pierre.
Les
hommes au tablier blanc continuaient à travailler à leur oeuvre de démolition
sans bruit et avec circonspection, quand les autres ne les
voyaient pas : ils étaient craintifs et leurs yeux guettaient.
À
la fête de
"J’ai
vu ces jours-ci, des choses merveilleuses touchant l’Église. L’Église de saint Pierre
était presque entièrement détruite par la secte : mais les
travaux de la secte furent aussi détruits et tout ce qui leur appartenait, ses
tabliers et son attirail furent brûlés par le bourreau sur une place marquée d’infamie. C’était
purement du cuir de cheval et la puanteur en était si grande qu’elle
m’a rendue malade. J’ai vu dans cette vision
L’Époux
célèbre son mariage, c’est à dire son indissoluble union avec l’Église, comme
se renouvelant constamment, et pour la présenter à Dieu le Père, pure et
sans tache dans tous ses membres, il verse incessamment des torrents
de grâce. Mais chacun de ses dons doit être porté en compte, et, parmi ceux qui
les reçoivent, un petit nombre seulement pourrait se trouver
en règle pour cette reddition de comptes, si l’Époux de l’Église ne préparait
pas à toutes les époques des instruments qui recueillent ce que
d’autres laissent perdre, qui font valoir les talents que d’autres enfouissent,
qui paient les dettes contractées par d’autres.
Avant
de s’être manifesté en chair dans la plénitude des temps pour conclure dans son
sang le nouveau mariage, il avait, par le mystère de l’Immaculée Conception,
préparé Marie pour être le type primordial et éternellement immaculé
de l’Église.
II
y a vingt ans maintenant que mon fiancé m’a conduite dans la maison nuptiale et
m’a mise sur rude lit de fiancée où je suis encore gisante.
Tout
ce qui touche l’Église lui est montré en visions d’une simplicité et d’une
profondeur merveilleuses dans les chambres de
Elle
devait faire pénitence pour la trahison, l’abandon des biens et privilèges de l’Église,
la lâcheté se mettant au service du monde, les caresses faites
à l’esprit de l’époque du côté des serviteurs de l’Église.
Je
me trouvais dans
Elle
avait sur la tête une couronne, sur la poitrine beaucoup de bijoux, trois
chaînes et trois agrafes
de clinquant auxquelles étaient suspendues une quantité d’instruments,
défigures représentant des écrevisses, des
grenouilles, des crapauds, des sauterelles, et aussi de petites cornes, des anneaux, des sifflets, etc. Son
vêtement était écarlate. (Ne serait-elle pas amenée par la révolution ?).
Sur son épaule s’agitait un hibou, lui
parlant à l’oreille, tantôt à gauche,
tantôt à droite : il semblait
être son esprit familier.
Cette
femme, avec toute sa suite et de nombreux bagages, entra pompeusement dans la maison de
noces et en chassa tous ceux qui s y trouvaient.
Les
vieux messieurs et les ecclésiastiques eurent à peine le temps de ramasser
leurs livres et leurs papiers, tous furent obligés de sortir, les uns
plein d’horreur, les autres pleins de sympathie pour la courtisane. Quelques
uns allèrent à l’Église (probablement de petits noyaux
restés fidèles, minuscules églises du silence), d’autres dans diverses
directions, marchant en groupes séparés.
Elle
renversa tout ce qui était dans la maison, jusqu’à la table et aux verres qui
étaient dessus.
Il
n y eut que la chambre où étaient les habits de la fiancée et la salle que j’avais
vu se transformer en une église consacrée à
Chose
remarquable, la courtisane, tout son attirail et ses livres fourmillaient de
vers luisants, et elle avait l’odeur infecte de ce scarabée
brillant qui sent si mauvais. Les femmes qui l’entouraient étaient des
prophétesses magnétiques : elles prophétisaient et la soutenaient.
Mais
cette ignoble fiancée voulait se marier et, qui plus est, à un jeune prêtre pieux et éclairé. Je
crois que c’était un des douze que je vois souvent opérer des oeuvres
importantes sous l’influence de l’Esprit-Saint. Il s’était
enfui de la maison devant cette femme. Elle le fit revenir en
lui adressant les paroles les plus flatteuses.
Quand
il arriva, elle lui montra tout et voulait tout remettre en ses mains. (La
partie purement, mais aussi fort clairement symbolique, a donc
cessé pour aborder un thème plus étroitement prophétique). La courtisane
donnera-t-elle à ce point le change qu’un saint se laisserait surprendre par
ses artifices ? Quel est ce prêtre, apôtre des
derniers temps ? Il serait vain
de chercher à en percer le mystère, tant il est vrai -tant il est raisonnable
et nécessaire- qu’une prophétie ne doive s’ouvrir que dans l’heure
opportune.
Il
s’arrêta quelques temps (donc il entra dans l’église de la courtisane !) :
mais comme elle se montrait avec lui pressante et sans retenue, et qu’elle
employait tous les moyens imaginables pour le porter à la
prendre pour femme, il prit un air très grave et très imposant : il la
maudit ainsi que tous ses manèges, comme étant ceux d’une infâme courtisane, et se retira. (Sans doute ce jeune
prêtre jouira-t-il d’une autorité considérable, soit par sa sainteté, soit par le rang qu’il occupera dans l’Église
-Pape, peut-être ?- soit par les
deux choses ensemble. L’on comprend alors combien la courtisane attend de lui confirmation de la doctrine de perdition qu’elle a
introduite dans
Alors
je vis tout ce qui était avec elle s’enfuir, céder la place, mourir et noircir.
Toute
Alors,
quand tout fut réduit en poussière et que le silence régna partout, le jeune
prêtre revint et avec lui deux autres dont l’un, qui était un
homme âgé, semblait envoyé de Rome. (
Il
(le vieillard) portait une croix qu’il planta devant
Il
s’éleva un orage impétueux qui passa à travers la maison et il en sortit une vapeur
noire qui s’en alla au loin vers une grande ville où elle se
partagea en nuages de diverses grandeurs. (Cette vapeur noire : les doctrines
détestables qui avaient obscurci l’Église. Le tout, hier,
hideusement cohérent, se sépara en hérésies distinctes (en petites chapelles)
qui trouvèrent refuge dans une ville lointaine ?)
Quant
à la maison, elle fut de nouveau occupée par un nombre choisi parmi les anciens
habitants (les prêtres et les fidèles qui avaient résisté à l’infâme
séduction). On y installa aussi quelques-uns de ceux qui étaient venus avec l’impure
fiancée et qui s’étaient convertis. TOUT FUT PURIFIÉ ET COMMENÇA À PROSPÉRER, Le
jardin, les peuples, les diocèses aussi
redevint en son premier état.
L’ÉGLISE DE PHILADELPHIE
Je vis une grande fête dans l’Église qui, après la victoire
remportée, rayonnait comme un soleil.
Je
vis un nouveau Pape très austère et très énergique.
Je vis avant le commencement de la fête, beaucoup d’évêques
et de pasteurs chassés par lui parce qu’ils étaient mauvais.
Je vis
alors tout près d’être exaucée, la prière "QUE TON RÈGNE VIENNE !"
Le
27 décembre, jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste, elle vit l’Église
romaine BRILLANTE
COMME UN SOLEIL. Il en partait des rayons qui se répandaient sur le monde entier "Il me fut dit que cela se
rapportait à l Apocalypse de saint Jean, sur laquelle diverses personnes dans l’Église doivent recevoir
des lumières et cette lumière tombera tout entière sur l’Église.
Pendant
que le combat s’achevait sur la terre l’église et l’ange, qui disparut bientôt,
étaient devenus blancs et lumineux. La croix aussi s’évanouit et
à sa place se tenait debout sur l’église une grande femme brillante
de lumière qui étendait au loin au-dessus d’elle son manteau d’or
rayonnant.
Ap
3,12
Celui
qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en
sortira plus ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et
le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui
descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau.
Je
ressentis une profonde impression de l’approche du royaume de Dieu. Je sentis
une splendeur et une vie supérieure se manifester dans toute la
nature, et une sainte émotion s’emparer de tous les hommes, comme
au temps où la naissance du Seigneur était proche, je sentis tellement l’approche
du royaume de Dieu que je me sentis forcée de courir à sa rencontre et
de pousser des cris de joie.
J’ai
eu déjà le sentiment de l’avènement de Marie dans ses premiers ancêtres. Je vis
leur souche s’ennoblir à mesure qu’elle approchait du point où elle produirait
cette fleur. Je vis arriver Marie ; comment
cela, je ne puis l’exprimer ; c’est
de la même manière que j’ai toujours
le pressentiment d’un rapprochement du royaume de Dieu. Je ne puis le comparer
qu’à cet autre sentiment dont je parlais. Je l’ai vu s’approcher, attiré par l’ardent
désir de beaucoup de chrétiens, pleins d’humilité, d’amour et de foi ; c’était
le désir qui l’attirait.
LE RENOUVEAU DE L’ÉGLISE
Dans
l’Église, on vit s’opérer une RÉCONCILIATION accompagnée de témoignages d’humilité.
Je vis des évêques et des pasteurs s’approcher les uns des autres et échanger leurs livres : les sectes
reconnaissaient l’Église à sa merveilleuse victoire et aux clartés de la révélation
qu’elles avaient vues de leurs yeux rayonner sur elle.
J’étais
dans le jardin de
Je
vis plusieurs saints revêtus d’antiques habits sacerdotaux qui nettoyaient
diverses parties de l’église et enlevaient les toiles d’araignées. La
porte était ouverte, l’Agisse devenait de plus en plus lumineuse. C’était
comme si les maîtres faisaient le travail des domestiques : car ceux qui
étaient dans
Il
y avait pourtant là un grand mouvement. Il semblait qu’ils dussent entrer quand
l’église serait tout à fait remise en état: mais quelques-uns alors devaient
être chassés et mis de côté.
Pendant
que l’église devenait de plus en plus belle et plus lumineuse, il jaillit tout
à coup dans son enceinte une belle source limpide qui répand de
tous côtés une eau pure comme du cristal, sortit à travers les
murs et, coulant dans le jardin, y ranima tout.
À
l’effusion de cette source, tout devint lumineux et plus joyeux (le Paraclet
étant le dispensateur de la joie) et je vis au-dessus d’elle un
autel resplendissant comme un esprit céleste, comme une manifestation et
une croissance future.
Il
semblait que tout allait toujours croissant dans l’église, murs, toits,
décorations, corps de l’édifice, enfin tout ; et les
saints continuaient à travailler et le mouvement était de plus en plus grand
dans
Alors
j’eus une nouvelle vision. Je vis la sainte Vierge au-dessus de l’Église (il s’agit
toujours ici de Saint-Pierre de Rome, constant symbole de l’Église en
ces visions), et autour d’elle des apôtres et des évêques.
Je vis au-dessous (en ce monde-ci) de grandes processions et des
cérémonies solennelles.
Je
vis de grandes bénédictions répandues d’en haut et beaucoup de changements. Je
vis aussi le Pape ordonner et régler tout cela. Je vis surgir des hommes
pauvres et simples dont plusieurs étaient encore jeunes. Je vis beaucoup
d’anciens dignitaires ecclésiastiques qui, s’étant mis
au service des mauvais évêques, avaient laissé en oubli les intérêts de l’Église,
se traîner sur des béquilles, comme boiteux et paralytiques (et, cette, l’image
est symbolique) ; ils furent amenés par deux
conducteurs et reçurent leur pardon.
Toutefois :
Je vis
une quantité de mauvais évêques, qui avaient cru pouvoir faire quelque chose d’eux
mêmes et qui ne recevaient pas pour leurs travaux la force du Christ par l’intermédiaire
de leurs saints prédécesseurs et de l’Église, chassé et remplacés par d’autres.
Les ennemis qui
avaient pris la fuite dans le combat ne furent pas poursuivis ; mais ils
se dispersèrent de tous côtés.
Je vis
le sacerdoce et les ordres religieux se relever après une longue décadence. Il
me semble qu’une masse de gens pieux avait surgi et que tout sortait d’eux et
se développait.
Je vis
dans l’Église de saint Pierre, à Rome, une grande fête avec beaucoup de
lumières et je vis que le saint Père, ainsi que beaucoup d’autres, a été
fortifié par le Saint Esprit.
Je vis
aussi en divers lieux du monde, la lumière descendre sur les douze hommes que
je vois si souvent comme douze nouveaux apôtres ou prophètes de l’Église.
LE PAPE FUTUR
Je le
vis à la fois doux et sévère. Il savait s’attacher les bons prêtres et
repousser loin de lui les mauvais. Je vis tout se renouveler et une église qui
s’élevait jusqu’au ciel.
Je vis
un nouveau Pape très ferme.
Il y a eu dans l’Église
spirituelle une fête d’action de grâces ; il y avait là une gloire
splendide, un trône magnifiquement orné, Saint Paul, Saint Augustin et d’autres
saints convertis (serait-il, ce futur Pape, un converti ?) figuraient là d’une
manière toute spéciale. C’était une fête où l’Église triomphante remerciait
Dieu d’une grande grâce qui ne doit arriver à sa maturité que dans l’avenir (la
vision est du 27 janvier 1822, jour où l’on fêtait dans le diocèse de Munster,
J’ai vu aussi dans cette vision beaucoup de
chrétiens rentrer dans l’Église. Ils entraient à travers les murs de l’Église.
Je vis
que ce Pape doit être sévère et qu’il éloignera de lui les évêques tièdes et
froids. Mais beaucoup de temps doit encore s’écouler jusque-là.
Je le
vis (ce futur Pape) en bas dans l’église entouré d’autres hommes pieux :
il avait été lié avec ce vieux prêtre que j’ai vu mourir à Rome, il y a quelques
jours.
Le jeune homme
était déjà dans les ordres et il semblait qu’il reçut aujourd’hui (2 janvier
1822) une dignité. Il n’est pas Romain mais italien,
d’un endroit qui n’est pas très éloigné de Rome, et il appartient, je crois, à une pieuse famille princière.
LE LIVRE AUX SEPT SCEAUX
Il
y eut une grande solennité dans l’Église et je vs au-dessus d’elle une nuée
lumineuse sur laquelle descendaient des apôtres et de saints évêques
qui se réunissaient en choeurs au-dessus de l’autel. Je vis parmi eux
saint Augustin, saint Ambroise et tous ceux qui ont beaucoup
travaillé à l’exaltation de l’Église.
C’était une grande
solennité ; la messe fut célébrée, et
je vis au milieu de l’église un grand livre
ouvert où pendaient trois sceaux du côté le plus long et deux sceaux à chacun
des autres côtés. Je vis aussi en
haut l’apôtre saint Jean et j’appris que c’étaient des révélations qu’il avait eues à Patmos. Le livre était placé
sur un pupitre dans le choeur. Avant
que ce livre fût ouvert, il était arrivé quelque chose que j’ai oublié. C’est dommage qu’il y ait cette lacune dans la
vision.
Le
27 décembre, jour de la fête de saint Jean l’Évangéliste, je vis l’Église
romaine brillante comme un soleil. Il en partait des rayons qui
se répandaient sur le monde entier.
Il
me fut dit que cela se rapportait à l Apocalypse de saint Jean, sur laquelle
diverses personnes dans l’Église doivent recevoir des lumières et
cette lumière tombera tout entière sur l’Église.
Le
sixième sceau nous parait donc indiquer le moment venu de la consommation. Cependant
tout se prolonge encore, puisqu’il reste un septième sceau. Mais n’este
pas retrouver là, en ce déroulement eschatologique, le profond, l’unique
mystère de la "forme" même du temps ? Dieu n’acheva-t-il
pas son oeuvre en six jours, nous laissant le septième, non pour ajouter
à la création mais pour l’assumer ?
Nous
allons, une fois encore, retrouver cette secrète et mystique nécessité dans la sixième Trompette. Quand elle sonne, c’est le signe que les temps sont
accomplis, puisque le livre est
ouvert Cependant le septième sceau n’est pas brisé.
Comment
accorder cette apparente contradiction addiction ? Or, il y a le
livre fermé, scellé de sept sceaux. Et nul autre que l’Agneau ne
les peut rompre. Mais voici, la sixième trompette ayant
retenti, qu’un "petit livre", et "ouvert",
est présenté à Jean, qu’il doit avaler.
Peut-on croire qu’il n’existe nul lien entre ce premier
Livre à l’échelle de Dieu dans le fils de
l’homme, et cet autre à la mesure humaine remis au "fils du
Tonnerre" ? Le
petit Lire étant ouvert, n’est-ce pas donner à entendre que
LE RETOUR A L’UNITÉ CHRÉTIENNE
Mais quelle est donc cette chose qui advint avant que le
Livre ne soit ouvert et qu’Anne Catherine dit avoir
oubliée ? Ne serait-ce pas,
précisément, la rupture du sixième sceau?
Or,
le Pape n’était pas dans l’Église. Il était caché
S’il était caché, c’est qu’un autre peut-être, avait
usurpé sa place ?
Je
crois que ceux qui étaient dans l’Église (ceux qui
faisaient encore partie de la véritable église
par leur attachement secret au Pape invisible ?) ne savaient
pas où il était. Je ne sais plus s’il priait ou s’il était mort, mais je vis
que tous les assistants, prêtres et laïques, devaient
poser la main sur un certain passage du livre des Évangiles et que sur beaucoup
d’entre eux, descendait comme un signe particulier, une lumière que
leur transmettaient les saints apôtres et les saints évêques. Je vis
aussi que plusieurs ne faisaient cela que pour la forme.
L’Église d’iniquité
enfin vaincue (selon l’assurance mille fois donnée qu’elle le sera), l’Église restaurée rassemble ses fidèles. Mais
tant et tant, séducteurs ou séduits dans l’église des mauvais jours, se
rallieront-ils si facilement ?
Car, hélas ! On
le sait, l’iniquité se dressera une dernière fois dans l’apogée de la suprême
Abomination de la désolation aux jours de l’homme de péché. Combien, parmi les
ralliés, seront-ils à faire amende honorable que pour ne point perdre une place ?
Je
vis beaucoup d’anciens dignitaires ecclésiastiques qui s’étant mis au service
des mauvais évêques, avaient laissé en oubli les intérêts de l’Église,
se traîner sur des béquilles, comme boiteux et paralytiques ; ils
furent amenés par deux conducteurs et reçurent leur pardon.
Au
dehors, autour de l’Église, je vis arriver beaucoup de juifs qui voulaient
entrer, MAIS QUI NE LE POUVAIENT PAS ENCORE.
Or, c’est Israël tout entier (Israël en tant que peuple)
qui doit enfin reconnaître et adorer Celui qu’il a crucifié.
Et là, peut-être, ne se donneront-ils
pas, demain, d’un élan unanime, à l Antéchrist qui, lui, sera le maître du monde ?
À
la fin ceux qui n’étaient pas entrés au commencement arrivèrent, formant une
multitude innombrable :
mais je vis alors le livre se fermer tout à
coup, comme sous l’impulsion d’un pouvoir
surnaturel.
Tout
au fond, dans le lointain, je vis un sanglant et terrible combat et je vis
spécialement une immense bataille du côté du nord et du couchant.
Ce
fut une grande vision très imposante. Je regrette beaucoup d’avoir oublié l’endroit
du livre sur lequel on devait mettre le doigt.
Qui
sont ceux-là qui entrent à la fin ? Les juifs ?
Mais comment à eux seuls, formeraient-ils une multitude innombrable ? Les dernières églises séparées ? D’autres peut-être ? Ou bien serait-ce l’annonce du Royaume, par delà les
dernières terreurs purificatrices ? Mais si le livre ici se ferme, n’ayons pas la témérité de le vouloir
ouvrir.
J’ai
appris, par une vision, que vers la fin du monde, une bataille sera livrée
contre l’Antéchrist, dans la plaine de Mageddo.
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