UNIS POUR ANNONCER JÉSUS-CHRIST
À quelques semaines de ma
consécration épiscopale, il m’est donné de m’adresser à vous pour la première
fois dans le cadre de la revue diocésaine Église de Corse.
Les témoignages d’amitié
et d’encouragement que j’ai reçu ces jours-ci de la part de mes frères évêques
m’ont fait découvrir la fraternité épiscopale ; mais les mots employés par
eux – plus ou moins explicitement – m’ont aussi laissé entrevoir que la charge
serait lourde… Cela ne fait qu’augmenter en moi le désir de m’en remettre à la
grâce de l’Esprit-Saint. Je sais aussi, pour l’avoir expérimenté en tant que
curé de paroisse, que le pasteur n’agit pas seul. Même si nous n’avons pas tous
la même fonction dans l’Église, c’est ensemble, laïcs, personnes consacrées,
diacres et prêtres, et sous la conduite de l’Esprit-Saint, que nous ferons face
aux défis auxquels l’Église est confrontée en ce début de troisième millénaire.
Il est évidemment bien
trop tôt pour évoquer ici un quelconque programme. J’aurai à cœur avant tout de
découvrir la réalité de l’Église qui est en Corse, de vous écouter, de
comprendre la spécificité de votre histoire, de saisir vos attentes. Avec mes
collaborateurs les plus proches, et plus largement avec vous tous, nous nous
mettrons à l’écoute de l’Esprit-Saint pour discerner ce qu’il veut susciter
dans notre Église.
Il m’a été donné, au
cours des années passées, d’être le témoin émerveillé de la grâce de Dieu et de
voir de nombreuses conversions. J’aurai la grande grâce, à Pâques, de terminer
mon ministère de curé en baptisant sept adultes de ma paroisse. J’y vois un
signe du Ciel m’encourageant à annoncer Jésus-Christ avec audace et assurance.
Par bien des aspects, le monde d’aujourd’hui semble loin de l’Évangile et de
l’Église mais, n’en doutons jamais, le monde a soif de Dieu. À nous qui avons
beaucoup reçu, il est demandé de témoigner de l’Amour infini de Dieu. N’ayons
pas peur de le manifester, par nos paroles et par notre vie toute entière.
Cette annonce de la foi
est exigeante ; elle ne peut se faire sans travailler sans cesse à l’unité
entre nous. L’unité des croyants dans la charité n’est jamais faite une fois
pour toutes, elle demeure un défi, mais elle est aussi un don de Dieu à
accueillir dans la foi. J’aurai à cœur, en tant que pasteur de l’Église qui est
en Corse, d’être un artisan de paix et d’unité.
Pour être crédible,
l’annonce demande aussi de notre part une conversion permanente. Je n’oublie
pas que ma nomination a été officielle le 22 février. C’est certes le jour
de la fête de la chaire de Saint-Pierre, mais c’était aussi, cette année, le
mercredi des Cendres. J’y vois un appel à la conversion. La mienne, tout
d’abord, la nôtre ensuite. Dans l’Église de Jésus-Christ, rien ne se fait de
grand sans la capacité à se remettre en question et sans le désir de se
convertir toujours plus en profondeur.
La mission
d’évangélisation qui nous incombe demande de notre part humilité et assurance.
Humilité car nous annonçons un Évangile qui nous dépasse et que nous sommes
loin de vivre parfaitement ; assurance car notre parole s’appuie sur la
puissance de l’Esprit-Saint qui nous précède et passe à travers notre
faiblesse.
Cela a été une grande
joie pour moi d’apprendre que
Par elle, je demande au
Seigneur de vous bénir, ainsi que vos familles.
+ Olivier de Germay
Évêque nommé d’Ajaccio
Avril 2012
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