UNIS POUR ANNONCER JÉSUS-CHRIST

 

 

À quelques semaines de ma consécration épiscopale, il m’est donné de m’adresser à vous pour la première fois dans le cadre de la revue diocésaine Église de Corse. La Corse demeure pour moi une terre inconnue puisqu’à l’heure où j’écris ces lignes, je n’y ai pas encore mis les pieds. Comme vous pouvez l’imaginer, j’ai hâte de la découvrir et de faire votre connaissance. On m’a dit que les déplacements en Corse étaient longs parce que les routes étaient rarement en ligne droite et qu’en y circulant, on avait souvent envie de s’arrêter pour admirer le paysage… J’espère que cela ne m’empêchera pas de sillonner la Corse pour venir vous rendre visite, là où vous vivez ! L’appel et l’envoi en mission que j’ai reçus provoquent évidemment un grand bouleversement dans ma vie personnelle ; c’est cependant avec une grande confiance que j’ai dit oui. Depuis qu’il m’a appelé à devenir prêtre- ce fut aussi un appel soudain – le Seigneur ne m’a jamais déçu ; je sais pouvoir compter sur sa présence et sur sa grâce.

Les témoignages d’amitié et d’encouragement que j’ai reçu ces jours-ci de la part de mes frères évêques m’ont fait découvrir la fraternité épiscopale ; mais les mots employés par eux – plus ou moins explicitement – m’ont aussi laissé entrevoir que la charge serait lourde… Cela ne fait qu’augmenter en moi le désir de m’en remettre à la grâce de l’Esprit-Saint. Je sais aussi, pour l’avoir expérimenté en tant que curé de paroisse, que le pasteur n’agit pas seul. Même si nous n’avons pas tous la même fonction dans l’Église, c’est ensemble, laïcs, personnes consacrées, diacres et prêtres, et sous la conduite de l’Esprit-Saint, que nous ferons face aux défis auxquels l’Église est confrontée en ce début de troisième millénaire.

Il est évidemment bien trop tôt pour évoquer ici un quelconque programme. J’aurai à cœur avant tout de découvrir la réalité de l’Église qui est en Corse, de vous écouter, de comprendre la spécificité de votre histoire, de saisir vos attentes. Avec mes collaborateurs les plus proches, et plus largement avec vous tous, nous nous mettrons à l’écoute de l’Esprit-Saint pour discerner ce qu’il veut susciter dans notre Église.

Il m’a été donné, au cours des années passées, d’être le témoin émerveillé de la grâce de Dieu et de voir de nombreuses conversions. J’aurai la grande grâce, à Pâques, de terminer mon ministère de curé en baptisant sept adultes de ma paroisse. J’y vois un signe du Ciel m’encourageant à annoncer Jésus-Christ avec audace et assurance. Par bien des aspects, le monde d’aujourd’hui semble loin de l’Évangile et de l’Église mais, n’en doutons jamais, le monde a soif de Dieu. À nous qui avons beaucoup reçu, il est demandé de témoigner de l’Amour infini de Dieu. N’ayons pas peur de le manifester, par nos paroles et par notre vie toute entière.

Cette annonce de la foi est exigeante ; elle ne peut se faire sans travailler sans cesse à l’unité entre nous. L’unité des croyants dans la charité n’est jamais faite une fois pour toutes, elle demeure un défi, mais elle est aussi un don de Dieu à accueillir dans la foi. J’aurai à cœur, en tant que pasteur de l’Église qui est en Corse, d’être un artisan de paix et d’unité.

Pour être crédible, l’annonce demande aussi de notre part une conversion permanente. Je n’oublie pas que ma nomination a été officielle le 22 février. C’est certes le jour de la fête de la chaire de Saint-Pierre, mais c’était aussi, cette année, le mercredi des Cendres. J’y vois un appel à la conversion. La mienne, tout d’abord, la nôtre ensuite. Dans l’Église de Jésus-Christ, rien ne se fait de grand sans la capacité à se remettre en question et sans le désir de se convertir toujours plus en profondeur.

La mission d’évangélisation qui nous incombe demande de notre part humilité et assurance. Humilité car nous annonçons un Évangile qui nous dépasse et que nous sommes loin de vivre parfaitement ; assurance car notre parole s’appuie sur la puissance de l’Esprit-Saint qui nous précède et passe à travers notre faiblesse.

Cela a été une grande joie pour moi d’apprendre que la Corse avait été consacrée, il y a longtemps, à la Vierge Marie. Nous lui confions tous les habitants de cette île, les croyants comme les non-croyants, et tout spécialement ceux qui souffrent. Nous lui confions notre Église et sa mission d’évangélisation.

Par elle, je demande au Seigneur de vous bénir, ainsi que vos familles.

+ Olivier de Germay

Évêque nommé d’Ajaccio

Avril 2012

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