Annonciation

 

Bulletin d’information, d’analyse et de réflexion sur le monde d’aujourd’hui

Contact : claude.berchoud@orange.fr

N° 21                                                             + + +                                25 mars 2010

 

Je vous salue, Marie

 

En ce jour du 25 mars, nous fêtons cet événement merveilleux qu’est l’Annonciation, ce moment discret, humble qui va cependant, dans ses conséquences incalculables, bouleverser l’histoire de l’humanité pour toujours.

Évènement qui survient le plus souvent en plein Carême comme un baume apaisant au milieu des rigueurs de la pénitence.

Comment ne pas vous remercier, Très Sainte Vierge, de votre acceptation de la demande formulée par l’Archange Gabriel, messager de Dieu ? Comment, précisément, vous prouver notre reconnaissance sinon par la prière, en vous offrant celle qui vous est la plus chère à votre cœur ?

Vous le savez bien, très Sainte Vierge ; nous l’avouons avec honte. Réciter ces prières n’est pas toujours enthousiasmant. Il faut s’y mettre, s’y appliquer et s’y accrocher, veiller à ne pas se laisser distraire. Enfin, pas trop !

Et que dire du chapelet ! De votre chapelet. Cinquante Ave Maria, plus le reste. On comprend pourquoi, dans vos apparitions, vous insistez tant auprès des enfants, que ce soit ceux de La Salette ou ceux de Fatima : « Mais priez donc, mes enfants » ou encore : « Récitez votre chapelet ». C’est que vous savez bien qu’il faut nous faire violence, nous tous et pas seulement les petits enfants.

Eh oui ! réciter ses prières est fastidieux, pénible. Rabâcher tout le temps les mêmes mots, les mêmes paroles en regardant discrètement notre montre et en se disant au fond de nous-mêmes que dans dix minutes, cinq minutes, on en aura fini.

Mais prier ! C’est autre chose.

Tenez, justement, prenons l’Ave Maria. Le début nous rappelle quelque chose. Ce sont ces paroles de l’Archange Gabriel venu vous demander d’accepter de devenir la Mère du Messie. Avant même que vous ayez eu le temps de revenir de votre surprise, il s’incline devant vous, lui, l’Archange venu d’auprès de Dieu : « Je vous salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous ». Quelle femme n’en serait pas étonnée et au fond d’elle-même un peu fière ? Et il insiste, le bon ange : « Vous êtes bénie entre toutes les femmes ». Bien sûr, combien de femmes ont entendu ce genre de propos, mais cela venait d’hommes peut être un peu trop intéressés, pas d’un ange venu du Ciel.

Alors nous reprenons ce compliment à notre compte et nous le répétons jusqu’à cinquante trois fois dans le chapelet, nous rappelant vaguement que c’est un compliment, une marque de déférence et d’amour délicats.

« Et Jésus, le fruit de vos entrailles est béni ». Ce n’est pas l’Archange qui a dit cela ; ces paroles se rapportent aux propos de votre cousine Élisabeth lorsque vous êtes arrivée chez elle, sans doute pour que n’oublions pas de qui vous êtes la Mère.

Mais que dire de la seconde partie ?

 

Résurrection

 

 

« Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous ». Quelle audace ! Eh oui ! nous vous demandons, à vous la Mère de Dieu de prier pour nous. Comme si ce n’était pas à nous de le faire. Mais on se permet de vous le demander parce que vous êtes notre Mère ; c’est votre Fils, Jésus, qui l’a dit du haut de la Croix ; et on sait bien qu’on peut tout demander à une mère, mais quand même ! Eh bien non ! on vous le demande tranquillement, nous qui sommes de « pauvres pécheurs ». On vous le rappelle aussitôt pour que vous nous preniez en pitié. Et nous ne nous en tenons pas là. Pas du tout ; on vous demande de prier pour nous « maintenant ». Pas la semaine prochaine, pas demain, ni dans une heure, pas quand vous aurez le temps. Non : maintenant, tout de suite avec un aplomb qui offusquerait n’importe qui et qui nous ferait passer pour le plus insupportable des importuns.

Et pour couronner le tout, nous vous demandons de prier « à l’heure de notre mort ». Ah, oui ! on sait bien pourquoi. On craint tellement qu’à ce moment-là on ne puisse plus prier qu’on ne souhaite qu’une chose : c’est que quelqu’un prie à notre place et pas n’importe qui. Vous précisément. Vous à qui iront nos premières paroles quand on sera de l’autre côté et à qui nous dirons d’une toute autre manière : « je vous salue, Marie, pleine de grâce » car à ce moment-là nous verrons que vous êtes vraiment pleine de grâce et peut être regretterons-nous de ne pas vous l’avoir dit plus souvent et avec plus d’ardeur quand on était sur terre.

Et nous découvrirons pleinement que nous sommes vos enfants, des enfants gourmands comme le sont tous les enfants.

Alors habituez-nous à prier en dégustant comme des bonbons chaque phrase, chaque mot des prières que nous avons apprises ; apprenez-nous à les savourer comme des confiseries que la langue promène d’un coin de la bouche à l’autre, retardant au maximum le moment où ne subsistera plus dans le palais que le souvenir du parfum.

Pour que le souvenir des mots reste dans notre cœur.

Alors nos prières ne seront plus pesantes ni fastidieuses ni assommantes pour nous, ni désolantes pour vous, mais légères et paisibles.

Qu’il en soit ainsi. Avec votre aide bien entendu ; vous voyez bien, on ne peut pas s’en passer !

 

Claude Berchoud

 

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