ANGÉLUS DU DIMANCHE 17 MARS 2013
« La Miséricorde change
tout, elle change le monde »
Premier Angélus du pape
François Ier
ROME, dimanche 17 mars
2013 (ZENIT.org) - « Faire
l’expérience de la Miséricorde change tout. C’est la meilleure parole que nous
puissions entendre : elle change le monde », déclare le pape
François.
Le pape François a en
effet célébré son premier angélus, à 12h ce 17 mars 2013, depuis les
appartements pontificaux – la fenêtre du bureau du pape donnant sur la place
Saint-Pierre – en présence de quelque 300.000 visiteurs.
Une place Saint-Pierre
comble pour un temps de prière et de méditation durant lequel le pape s’est
montré très proche de la foule et a été applaudi à plusieurs reprises pour ses
traits d’humour.
Paroles du pape
François avant l’Angélus
Frères et sœurs,
bonjour !
Après la première
rencontre de mercredi dernier, aujourd’hui à nouveau je peux adresser mon salut
à tous ! Et je suis heureux de le faire un dimanche, le jour du Seigneur !
C’est beau et important pour nous chrétiens de nous rencontrer le dimanche, de
nous saluer, de nous parler comme maintenant, ici, sur cette place. Une place
qui, grâce aux médias, a les dimensions du monde.
En ce cinquième
dimanche de Carême, l’Évangile nous présente l’épisode de la femme adultère
(cf. Jn 8,1-11), que Jésus sauve de la condamnation à
mort. L’attitude de Jésus touche : nous n’entendons pas des paroles de mépris,
nous n’entendons pas des paroles de condamnation, mais seulement des Proles d’Amour, de Miséricorde, qui invitent à la
conversion. "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne
pèche plus !" (v. 11). Eh !, frères et sœurs,
le visage de Dieu est celui d’un Père Miséricordieux, qui prend toujours
patience. Avez-vous pensé à la patience de Dieu, la patience qu’Il a avec
chacun de nous ? C’est sa Miséricorde. Il prend toujours patience,
patience avec nous, nous comprend, s’occupe de nous, Il ne se lasse pas de nous
pardonner si nous savons revenir à Lui avec le cœur contrit. "Grande est
la Miséricorde du Seigneur", dit le psaume.
Ces jours-ci, j’ai pu
lire un livre d’un cardinal – le cardinal Kasper, un
théologien très bien, un bon théologien – sur la Miséricorde. Ce livre m’a fait
tant de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publicité pour les livres de
mes cardinaux ! Ce n’est pas cela ! Il m’a fait tant de bien, tant de
bien … Le cardinal Kasper disait que faire
l’expérience de la Miséricorde change tout. C’est la plus belle parole que nous
puissions entendre : elle change le monde. Un peu de Miséricorde rend le
monde moins froid et plus juste. Il nous faut bien comprendre cette Miséricorde
de Dieu, ce Père Miséricordieux qui a tant de patience … Rappelons-nous du
prophète Isaïe, qui affirmait que même si nos péchés étaient rouges comme
l’écarlate, l’Amour de Dieu les rendrait blancs comme la neige. C’est beau, la
Miséricorde !
Je me souviens qu’à
peine nommé évêque, en 1992, la Vierge de Fatima est
arrivée à Buenos Aires et l’on a fait une grande Messe pour les malades. Je
suis allé confesser, durant cette messe. Et, presqu’à la fin de la messe, je me
suis levé parce que je devais administrer une confirmation. Une dame âgée est
venue vers moi, humble, très humble, à plus de 80 ans. Je l’ai regardée et
je lui ai dit : "Grand-mère – parce que chez nous on s’adresse ainsi
aux personnes âgées : grand-mère – vous voulez vous confesser ?".
"Oui", m’a-t-elle dit. "Mais si vous n’avez pas péché …".
Et elle m’a dit : "Nous faisons tous des péchés …". "Mais
peut-être que le Seigneur ne les pardonne pas …". "Le Seigneur
pardonne tout", m’a-t-elle dit, assurée. "Mais comment le savez-vous,
madame ?". "Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait
pas". J’ai eu envie de lui demander : "Mais dites-moi, madame,
vous avez étudié à la Grégorienne ?" (L’université pontificale
confiée aux jésuites, à Rome, ndlr), parce que c’est la sagesse que donne
l’Esprit-Saint : la sagesse intérieure sur la Miséricorde de Dieu.
N’oublions pas cette
parole : Dieu ne se lasse jamais de pardonner, jamais ! "Eh,
père, quel est le problème ?". Eh, le problème est que nous, nous
nous lassons, nous ne voulons pas, nous nous lassons de demander pardon. Il ne
se lasse jamais de pardonner, mais nous, parfois, nous nous lassons de demander
pardon. Ne nous lassons jamais, ne nous lassons jamais ! Il est le Père
amoureux qui toujours pardonne, qui a un Cœur de Miséricorde pour nous tous. Et
nous aussi, apprenons à être miséricordieux avec tous. Invoquons l’intercession
de la Vierge qui a eu entre ses bras la Miséricorde de Dieu fait homme.
À présent prions tous
ensemble l’Angélus.
Après la prière de l’Angélus
(En italien)
J’adresse un salut
cordial à tous les pèlerins. Merci de votre accueil et de vos prières. Priez
pour moi, je vous le demande. J’embrasse à nouveau les fidèles de Rome, et vous
tous, qui venez de divers endroits de l’Italie et du monde, ainsi que tous ceux
qui sont unis à nous grâce aux moyens de communications. J’ai choisi le nom du
saint patron d’Italie, saint François d’Assise, et ceci renforce mon lien
spirituel avec cette terre, où sont – comme vous le savez – les origines de ma
famille. Mais Jésus nous a appelés à faire partie d’une nouvelle famille :
son Église, cette famille de Dieu, en cheminant ensemble sur le chemin de l’Évangile.
Que le Seigneur vous bénisse, que la Madone vous protège. N’oubliez pas :
le Seigneur ne se lasse jamais de pardonner ! C’est nous qui nous lassons
de demander le pardon.
Bon dimanche et bon
déjeuner !
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