Ô BIENHEUREUSE TRINITÉ
Ô
bienheureuse et béatifiante Trinité ! Vous êtes l’éternel foyer de la
Lumière et de l’Amour dont l’ardeur ne s’éteint jamais. Vous êtes le Feu
consumant dont la flamme s’étend partout. Vous êtes la Lumière au dessus de
toute lumière, le bien suprême et infini, la Beauté qui surpasse toute beauté.
Vous êtes la paix et le repos des âmes ! …
Vous êtes
l’Amour. Communier à la Trinité ! Quel honneur ! Quel bonheur !
Quelle ivresse ! Quel idéal de pureté ! Quel programme de vie !
Quel doux et ravissant mystère ! Passer sur la terre humble et silencieuse
comme la Vierge, crucifié avec le Christ, cloîtrée dans la Trinité en méprisant
le plaisir qui passe ; n’avoir dans son âme et dans son cœur qu’un seul
désir, qu’une pensée, qu’une ambition : celle de fixer sa vie au dessus de
tout ce qui passe… plus haut que ce qui meurt : dans l’Éternel Amour. (…)
Près de
l’Immensité symbolisant l’Éternité, qu’il fait bon de déposer sa dépouille
mortelle pour s’immerger dans la Divinité comme dans un océan sans rivage !
Cet abandon, qui fait de la volonté divine et de la nôtre une seule et même
volonté dans l’Amour, est le plus complet des actes de foi. Il met l’âme dans
un état de perfection, il la plonge dans un abîme de paix et de délices où elle
participe à l’immuable, à la parfaite tranquillité de Dieu, toujours calme et
toujours agissant. Ô mon Dieu, ô ma bien-aimée Trinité ! Qu’heureuse est
l’âme qui sans jamais sortir de vous peut vaquer à la féconde action de la
souffrance !
Marthe Robin
Journal
intime 21 juillet 1932
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