Psaume
108 (109)
Appel à Dieu de son pauvre, calomnié et
maudit
Dieu de ma louange,
sors de ton silence !
La bouche de l’impie, la bouche du
fourbe,
s’ouvrent contre moi : *
ils parlent de moi pour dire des
mensonges ;
ils me cernent de propos haineux,
ils m’attaquent sans raison.
Pour prix de mon amitié, ils
m’accusent,
moi qui ne suis que prière.
Ils me rendent le mal pour le
bien,
ils paient mon amitié de leur haine.
« Chargeons un impie de
l’attaquer :
qu’un accusateur se tienne à sa droite.
À son procès, qu’on le déclare
impie,
que sa prière soit comptée comme une
faute.
Que les jours de sa vie soient
écourtés,
qu’un autre prenne sa charge.
Que ses fils deviennent
orphelins,
que sa femme soit veuve.
« Qu’ils soient errants, vagabonds,
ses fils,
qu’ils mendient, expulsés de leurs ruines.
Qu’un usurier saisisse tout son
bien,
que d’autres s’emparent du fruit de
son travail.
Que nul ne lui reste fidèle,
que nul n’ait pitié de ses
orphelins.
Que soit retranchée sa
descendance,
que son nom s’efface avec ses
enfants.
Qu’on rappelle au Seigneur les fautes
de ses pères,
que les péchés de sa mère ne soient pas
effacés.
Que le Seigneur garde cela devant
ses yeux,
et retranche de la terre leur
mémoire ! »
Ainsi, celui qui m’accuse
oublie d’être fidèle : *
il persécute un pauvre, un
malheureux,
un homme blessé à mort.
Puisqu’il aime la malédiction,
qu’elle entre en lui ; *
il refuse la bénédiction,
qu’elle s’éloigne de lui !
Il a revêtu comme un manteau la malédiction,
*
qu’elle entre en lui comme de l’eau,
comme de l’huile dans ses os !
Qu’elle soit l’étoffe qui
l’habille,
la ceinture qui ne le quitte plus !
C’est ainsi que le Seigneur paiera
mes accusateurs,
ceux qui profèrent le mal contre moi.
Mais toi, Seigneur Dieu,
agis pour moi à cause de ton nom. *
Ton amour est fidèle : délivre-moi.
Vois, je suis pauvre et
malheureux ;
au fond de moi, mon cœur est
blessé.
Je m’en vais comme le jour qui
décline,
comme l’insecte qu’on chasse.
J’ai tant jeûné que mes genoux se
dérobent,
je suis amaigri, décharné.
Et moi, on me tourne en dérision,
ceux qui me voient hochent la tête.
Aide-moi, Seigneur mon
Dieu :
sauve-moi par ton amour !
Ils connaîtront que là est ta
main,
que toi, Seigneur, tu agis.
Ils maudissent, toi tu bénis, *
ils se sont dressés, ils sont
humiliés :
ton serviteur est dans la joie.
Qu’ils soient couverts d’infamie,
mes accusateurs,
et revêtus du manteau de la
honte !
À pleine voix, je rendrai gâce au Seigneur,
je le louerai parmi la multitude,
car il se tient à la droite du
pauvre
pour le sauver de ceux qui le
condamnent.
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