Psaume 37 (38)
Supplication d’un pénitent
Seigneur, corrige-moi sans colère
et reprends-moi sans violence.
Tes flèches m’ont frappé,
ta main s’est abattue sur moi.
Rien n’est sain dans ma chair
sous ta fureur,
rien d’intact en mes os depuis ma faute.
Oui, mes péchés me submergent,
leur poids trop pesant m’écrase.
Mes plaies sont puanteur et
pourriture :
c’est là le prix de ma folie.
Accablé, prostré, à bout de
forces,
tout le jour j’avance dans le noir.
La fièvre m’envahit jusqu’aux moelles,
plus rien n’est sain dans ma chair.
Brisé, écrasé, à bout de forces,
mon cœur gronde et rugit.
Seigneur, tout mon désir est
devant toi,
et rien de ma plainte ne t’échappe.
Le cœur me bat, ma force
m’abandonne,
et même la lumière de mes yeux.
Amis et compagnons se tiennent à
distance,
et mes proches, à l’écart de mon
mal.
Ceux qui veulent ma perte me
talonnent,
ces gens qui cherchent mon malheur ;
ils prononcent des paroles
maléfiques,
tout le jour ils ruminent leur
traîtrise.
Moi, comme un sourd, je n’entends
rien,
comme un muet, je n’ouvre pas la
bouche,
pareil à celui qui n’entend pas,
qui n’a pas de réplique à la bouche.
C’est toi que j’espère, Seigneur :
Seigneur mon Dieu, toi, tu
répondras.
J’ai dit : « Qu’ils ne triomphent
pas,
ceux qui rient de moi quand je
trébuche ! »
Et maintenant, je suis près de
tomber,
ma douleur est toujours devant moi.
Oui, j’avoue mon péché,
je m’effraie de ma faute.
Mes ennemis sont forts et
vigoureux,
ils sont nombreux à m’en vouloir
injustement.
Ils me rendent le mal pour le
bien ;
quand je cherche le bien, ils
m’accusent.
Ne m’abandonne jamais, Seigneur,
mon Dieu, ne sois pas loin de moi.
Viens vite à mon aide,
Seigneur, mon salut !
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