Psaume 87 (88)

 

Lamentation et supplication dans un péril extrême

 

2 Seigneur, mon Dieu et mon salut,

dans cette nuit où je crie en ta présence,

que ma prière parvienne jusqu’à toi,

ouvre l’oreille à ma plainte.

 

Car mon âme est rassasiée de malheur,

ma vie est au bord de l’abîme ;

on me voit déjà descendre à la fosse,

je suis comme un homme fini.

 

Ma place est parmi les morts,

avec ceux que l’on a tués, enterrés,

ceux dont tu n’as plus souvenir,

qui sont exclus, et loin de ta main.

 

Tu m’as mis au plus profond de la fosse,

en des lieux engloutis, ténébreux ;

le poids de ta colère m’écrase,

tu déverses tes flots contre moi.

 

Tu éloignes de moi mes amis,

tu m’as rendu abominable pour eux ;

enfermé, je n’ai pas d’issue :

à force de souffrir, mes yeux s’éteignent.

 

Je t’appelle, Seigneur, tout le jour,

je tends les mains vers toi :

fais-tu des miracles pour les morts ?

Leur ombre se dresse-t-elle pour t’acclamer ?

 

Qui parlera de ton amour dans la tombe,

de ta fidélité au royaume de la mort ?

Connait-on dans les ténèbres tes miracles,

et ta justice, au pays de l’oubli ?

 

Moi, je crie vers toi, Seigneur ;

dès le matin, ma prière te cherche :

pourquoi me rejeter, Seigneur,

pourquoi me cacher ta face ?

 

Malheureux, frappé à mort depuis l’enfance,

je n’en peux plus d’endurer tes fléaux ;

sur moi, ont déferlé tes orages:

tes effrois m’ont réduit au silence.

 

Ils me cernent comme l’eau tout le jour,

ensemble ils se referment sur moi.

Tu éloignes de moi amis et familiers ;

ma compagne, c’est la ténèbre.

 

TRINITE1

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