Irradiation
des aliments :
Exigeons
l’interdiction en application du principe de précaution !
Le Collectif français contre l’irradiation des aliments met en garde contre
les décisions de l’Union européenne que pourrait impliquer l’avis que vient de
publier l’AESA/EFSA sur l’irradiation des aliments. En l’absence de recherches
sérieuses et indépendantes, le collectif exige l’application du principe de
précaution et l’interdiction de cette technologie pour le traitement de notre
alimentation.
Publié le 10 avril 2011 :
http://www.irradiation-aliments.org/20-2011-04-08-Irradiation-des.html
Communiqué de presse
Paris, 8 avril 2011
Collectif français contre
l’irradiation des aliments – c/o Action Consommation
21 rue Alexandre Dumas - 75011
Paris
En plein désastre nucléaire au Japon et malgré les récents scandales de
conflits d’intérêts la concernant [1], l’Autorité
européenne de sécurité des aliments (AESA/EFSA) a publié, le 6 avril 2011, en
anglais, un avis concernant l’irradiation des aliments [2], qui nous
interpelle et nous inquiète à plus d’un titre.
Certes, il mentionne des problèmes récents sur des chats ayant consommé des
aliments irradiés et l’incertitude concernant les causes et le mécanisme ayant
conduit à ces problèmes neurologiques (leucoencéphalomyelopathie)
ainsi que l’éventuelle pertinence de tels effets sur l’être humain [3]. Toutefois, les
experts de l’AESA ont conclu qu’aucun risque microbiologique n’est associé à
l’usage de cette technologie.
L’AESA indique que l’irradiation devrait être considérée comme l’un des traitements
sanitaires possibles pour les aliments, parmi d’autres, et notamment qu’elle
devrait ne représenter que l’un des éléments d’un programme de gestion du
risque intégré (bonnes pratiques de production agricole, de transformation et
d’hygiène) [4]. Malgré l’absence
de données récentes et fiables sur les contrôles effectués, elle signale par
ailleurs que les volumes actuellement commercialisés sont très limités.
Elle recommande que les décisions concernant l’autorisation de produits et
de doses pour le traitement par irradiation ne portent pas seulement sur des
catégories de produits mais aussi sur des facteurs comme : les bactéries
visées, le niveau de réduction bactériologique visé, si l’aliment est frais,
congelé/surgelé, sec/séché ou sa teneur en graisses ou en protéines. Elle considère
en outre que la liste de produits autorisés devrait également prendre en compte
la diversité de produits alimentaires aujourd’hui commercialisés, tels que les
aliments prêts-à-consommer.
Il faut noter par ailleurs que le dernier rapport disponible sur les contrôles
dans les Etats membres de l’Union européenne porte sur l’année 2007 [5]. Nous sommes donc
dans une complète incertitude sur la situation des contrôles et des éventuelles
fraudes sur les volumes irradiés et commercialisés à l’intérieur de l’Union
européenne, depuis plusieurs années. Nous savons en outre que ces contrôles
sont disparates, sans règle commune, peu fiables et ne permettent en aucune
façon d’informer les citoyens-consommateurs. Ceci rend d’autant plus dérisoire
la mention dans l’avis du fait que l’irradiation ne concerne que de petites
quantités d’aliments, ce qui mériterait d’être sérieusement démontré. Il
faudrait en outre pouvoir garantir que les volumes n’augmenteraient pas si la
réglementation actuelle devait être assouplie, ce que semble préfigurer cet
avis. Ce dernier ne précise pas comment la liberté de choix du consommateur
pourrait être efficacement assurée, notamment si l’obligation d’étiquetage
devrait être maintenue, accompagnée de contrôles cohérents et suffisamment
nombreux sur tout le territoire de l’UE, et de sanctions dissuasives en cas de
fraudes.
Nous considérons que cet avis confirme nos craintes – largement documentées
dans nos précédentes analyses. En effet, il ouvre un boulevard à la révision
des conditions théoriquement imposées par l’Union européenne à ses Etats
membres., Une telle révision pourrait aboutir à la banalisation de l’usage de
cette technologie [6] , dans le seul
but de ne pas entraver le commerce international de produits alimentaires et
pour se conformer aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé
(OMS) et du Codex alimentarius, véritable gendarme de
l’OMC.
Nous alertons nos représentants politiques et les citoyens en France et
dans l’Union européenne sur le danger que représente cet avis de l’AESA à
la fois pour la sécurité sanitaire de notre alimentation mais aussi pour l’environnement
et l’équilibre socio-économique dans les territoires de production, de
transformation et de consommation.
Depuis de nombreuses années, nous appelons nos représentants à engager ou
permettre des recherches indépendantes sur les effets à long terme de la
consommation d’aliments irradiés.
Aujourd’hui plus que jamais, compte tenu des incertitudes sanitaires et
des risques environnementaux et socio-économiques liés à cette technologie,
nous exigeons la conduite de recherches, sérieuses et indépendantes d’intérêts
économiques et idéologiques, sur les effets à long terme de la consommation
d’aliments irradiés.
En l’absence de telles recherches, nous exigeons l’application du principe
de précaution et l’interdiction de cette technologie.
Collectif français contre l’irradiation des aliments*
http://www.irradiation-aliments.org
c/o Action Consommation – 21 rue Alexandre Dumas 75011 Paris
Contacts presse : info@irradiation-aliments.org
Véronique Gallais (Action Consommation) :
vgallais@actionconsommation.org
– 06 86 89 78 89 Roland Desbordes
(CRIIRAD) :
roland.desbordes@criirad.org – 06 86 18 01 87
* Action Consommation, Adéquations, Agir Pour l’Environnement, Les Amis de
la Terre, Association Léo Lagrange pour la Défense des Consommateurs,
Association pour l’Information sur la Dénaturation des Aliments et de la Santé
(AIDAS), ATTAC France, Biocoop, Collectifs Bure-Stop,
Confédération Paysanne, CRiiRAD, Ecoforum,
Ekwo, Fédération Nature et Progrès, Food and Water
Europe, OGM Dangers, Générations Futures (MDRGF), RECit
(Réseau des écoles de citoyens), Réseau "Sortir du nucléaire"
Notes
[1] Cf. par exemple, en anglais, “Europe’s
pesticide and food safety regulators – Who do they work for ?”
by Claire Robinson
http://www.powerbase.info/images/e/ee/Eu_pesticidefoodsafety.pdf
[2] « EFSA assesses the
safety of food irradiation”
http://www.efsa.europa.eu/en/press/news/cef110406.htm
[3] Elle signale toutefois que des études complémentaires seraient
nécessaires…
[4] ce qui évoque les recommandations du Codex alimentarius,
notamment sa norme HACCP
[5] http://ec.europa.eu/food/food/biosafety/irradiation/index_fr.htm
Le rapport sur l’année 2008, après avoir été annoncé pour fin 2010, devait
être disponible avant fin mars 2011. Voir nos analyses sur
http://www.irradiation-aliments.org
[6] qui pourrait aller jusqu’à la suppression de l’obligation
d’étiquetage, potentiellement dissuasif pour le consommateur
Liste des
accidents de personnes liés aux usines d’irradiation industrielle
Publié le 15 octobre 2010 :
http://www.irradiation-aliments.org/Liste-des-accidents-de-personnes.html
11 janvier 1963 - Sanlian (Chine) - Irradiateur
de semences
Une source de cobalt 60 est trouvée dans une décharge, 6 irradiations, deux
personnes reçoivent environ 8 Sv et meurent dans les deux semaines.
Juin 1974 – Parsippanny, New Jersey (États-Unis)
Un employé reçoit une dose très élevée de cobalt 60 dans une usine Isomedix.
13 mai 1975 - Brescia (Italie) - Installation commerciale d’irradiation
Un soudeur intervient dans une installation d’irradiation industrielle [de
céréales]. La source de Cobalt 60 supposée être dans son dispositif de stockage
est en fait sortie. Pendant l’intervention, le visage est irradié à des doses
comprises entre 1 400 et 2 800 rads. La dose moyenne était de 1.200 rads,
87% de la moelle osseuse a reçu une dose supérieure à 800 rads et 13% entre 400
et 800 rads. L’évolution a été rapide, et la mort est survenue le 13ème jour.
23 septembre 1977 - New Jersey (USA) - Installation commerciale
Peu après minuit, un opérateur de production de 32 ans entre dans une
cellule réservée à l’irradiation de différents produits médicaux et chimiques.
Il pose des paquets sur la courroie du transporteur. Percevant une sensation de
fourmillement (hérissement des poils dû à l’électricité statique), il lève les
yeux : la source de 500.000 curies est en position "sortie" à
3 m de lui. Il sort précipitamment et rencontre deux autres travailleurs
qui s’apprêtent à entrer. La dose a été estimée à 200 rads. Le patient est
gardé en isolation dans un hôpital pendant un mois et demi. L’accident a été
causé par des manquements graves à la radioprotection (porte en acier démontée
et remplacée provisoirement par un contre-plaqué, verrouillage électrique
déconnecté, avertisseur lumineux masqué).
2 avril 1981 - Saintes (France)
Lors du chargement d’une source neuve de cobalt 60 de 137 TBq (3 700 Ci), trois opérateurs (un technicien chevronné,
son assistant et un chauffeur manutentionnaire) ont été gravement
exposés ; la source était restée coincée dans le conteneur de chargement
et la confusion entre la source réelle et une source fictive présente dans le
barillet de l’appareil de chargement pour son bon équilibrage a causé la chute
sur le sol de la source réelle. Le technicien, malgré ses vingt-cinq ans
d’expérience et sa connaissance des dangers, a immédiatement remis à mains nues
la source à sa place dans l’appareil. Son assistant, qui devait récupérer la
source fictive, a eu les deux mains fortement exposées, lors de leur contact
avec la tête de chargement, dans laquelle la source était restée coincée.
Septembre 1982 – Norvège
Un employé d’usine reçoit une forte dose d’irradiation au cobalt 60 lors
d’un travail de maintenance. Il meurt 13 jours plus tard.
Juin 1986 – Dover, New Jersey – États-Unis
Les dirigeants de l’entreprise « International Nutronics »
sont poursuivis pour avoir étouffé une fuite datant de 1982 dans leur usine de
cobalt 60. Après la fuite, les employés furent obligés de falsifier leur bilan
d’exposition à la radioactivité et de transporter de l’eau contaminée vers le
système public d’eau potable.
5 février 1989 – San
Salvador (El Salvador)
Trois employés d’une installation industrielle de stérilisation (source de
cobalt 60, 0,66 PBq) ont été irradiés alors qu’ils
tentaient de débloquer le porte-source (IAEA, 1990). L’irradiation n’a été
reconnue qu’avec l’apparition d’une brûlure trois jours après l’accident. Deux
semaines furent nécessaires pour que l’installation soit à nouveau sûre. Les doses
furent évaluées à 8, 4 et 3 Gy, avec une répartition
hétérogène ; chez le plus gravement atteint la dose en certains points
dépassait 10 Gy. Les trois victimes furent traitées par un facteur de
croissance (GM-CSF), dont l’efficacité n’a pu être prouvée. Les suites ont été
très graves pour deux des irradiés : chacun a dû être amputé d’une
jambe ; six mois plus tard, ils ont subi l’un l’amputation de l’autre
jambe et l’autre une intervention thoracique, qui a causé sa mort.
Juin 1990 – Israël
Un employé irradié au cobalt 60 meurt 36 jours après être entré dans la
salle d’irradiation et subit une exposition d’une minute.
13 aout 1991 - Forbach (France)
Les trois manutentionnaires d’un accélérateur linéaire utilisé pour
dépolymériser du Téflon ont été irradiés lors de leurs intrusions répétées dans
l’appareil, alors que la tension accélératrice était maintenue afin de gagner
du temps (Chanteur, 1992). Le débit de dose de l’émission résiduelle était
encore de quelques Gy par seconde. Les lésions cutanées furent attribuées à un
coup de soleil ; après plusieurs jours et devant l’évolution sévère
présentée par une des victimes l’origine radiologique des lésions fut reconnue.
Alors que deux d’entre eux étaient en mars 2007 encore dans un état de
santé très critique, le plus jeune gravement brûlé par des rayonnements
ionisants est décédé en 2006 à l’âge de 42 ans. Dans cet accident, on
constate que des conditions importantes à respecter en matière de sécurité
n’ont pas été respectées, à savoir l’interdiction de la mise sous faisceau
d’une salle d’irradiation tant que son évacuation n’est pas assurée, et l’arrêt
de l’installation en cas d’intrusion d’une personne dans la salle où un
faisceau de particules est émis.
Octobre 1991 – Biélorussie
Un employé irradié au cobalt 60 meurt 113 jours après être entré dans la
salle d’irradiation et avoir subi une exposition d’une minute.
1991 – Maryland (États-Unis)
Un employé ignore l’alerte sécurité et reçoit une dose de 5.000 rads d’un
accélérateur d’électrons. Il perd quatre doigts.
19 novembre 1992 – Xinzhou, province de Shenzi (Chine) - perte de source industrielle
Après vingt ans de fonctionnement, les sources de cobalt d’un irradiateur
industriel furent stockées dans un puits lors de la fermeture de l’installation
en 1980 (Wu De-Chang, 1993). Lors de l’ouverture d’un chantier de
construction, un ouvrier a trouvé un objet métallique et l’a ramené chez lui.
L’activité résiduelle de la source était de 400 GBq. La victime, son frère
et son père sont morts quinze jours plus tard. Ces décès ont alors été
attribués à une maladie infectieuse. Comme le malade était venu à l’hôpital
avec la source, environ cent personnes ont été irradiées : le personnel,
les visiteurs et les manutentionnaires qui transportaient la source jusqu’au
lieu de stockage des déchets. Ce n’est qu’après un mois que la cause réelle a
été évoquée. La source a été retrouvée plus de deux mois après son
détournement.
1998 – Istanbul (Turquie)
Deux sources de cobalt 60 sont vendus dans leur container maritime sont
vendus comme de la ferraille. Dix personnes doivent être soignées pour
irradiation aigue.
11 mars 2006 – Fleurus (Belgique) Un réparateur a pénétré dans
une cellule d’irradiation d’une installation industrielle utilisée pour la stérilisation
de matériels médicaux et de produits alimentaires, alors qu’il pensait que la
source de cobalt 60 était en position sûre. C’est lors de cette opération,
qui a duré une vingtaine de secondes, que l’employé a été exposé à la source de
cobalt 60 de 810.000 Ci qui n’était pas complètement descendue dans
sa piscine de stockage. Les premiers symptômes de la surexposition sont
rapidement apparus mais ont été attribués par le médecin consulté à des excès
de boisson datant de la veille au soir. Le diagnostic étiologique n’a été
évoqué que près de trois semaines plus tard par le médecin du travail, à la vue
d’une alopécie naissante. Au vu des premiers bilans hématologiques, la victime
a été transférée en France à l’hôpital Percy le 31 mars. La surexposition,
estimée supérieure à 4 Gy par les spécialistes de l’IRSN, a entraîné une
aplasie profonde.
Dans son rapport sur l’année 2009, l’IRSN constate une stabilité des
données par rapport à 2008 mais souligne que les gestionnaires de centrales
font désormais appel à des intervenants extérieurs et que le suivi médical, lié
à une entreprise, ne prend pas en compte la globalité de l’exposition
potentielle d’ouvriers précarisés qui cumulent des heures au sein de structures
différentes, s’exposant ainsi à des doses probablement bien supérieures à
celles observées.
Sources :
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/nuc_accident_travail.html
·
« Zapped ! Irradiation and the death of food » de W.
Hauter and Mark Worth. (page
161-162), Food&Water Watch, 200.
Publié le 28
novembre 2006, dernière mise à jour le 22
décembre 2009 :
http://www.irradiation-aliments.org/2006-11-28-L-irradiation-des.html
Collectif français contre l’irradiation des aliments
Communiqué de presse
28 novembre 2006
« Semaine internationale contre l’irradiation des
aliments » Le Collectif français dénonce une technologie de la
mondialisation Le Collectif français (1) contre l’irradiation des aliments
dénonce l’inertie des pouvoirs publics face à l’expansion de cette technologie
dans le monde, et dans nos assiettes à travers les importations de denrées
alimentaires non contrôlées.
L’irradiation des aliments (officiellement
« ionisation ») consiste à soumettre des produits à un rayonnement
gamma ou à un faisceau d’électrons de très haute énergie.
Souvent présentée comme moins nocive que d’autres modes de conservation industriels,
elle permet surtout un traitement multi-usages (conservation, décontamination,
ralentissement du mûrissement, inhibition de la germination), des déplacements
sur de longues distances et des stockages de longue durée. Ces « avantages »
en font une technologie idéale pour l’économie mondialisée et pour le
développement des échanges internationaux.
Alors que l’irradiation induit de nombreux risques sanitaires, environnementaux, socio-économiques, on constate une
évolution inquiétante et contrastée au niveau international, concernant les
pratiques, les réglementations et les contrôles des produits irradiés.
Dans l’Union européenne : une hausse des produits
frauduleusement irradiés L’étiquetage et le contrôle des produits irradiés sont
obligatoires dans l’UE. Or, en 2004, seuls
16 pays sur 25 ont effectué des contrôles (11 en 2003),
avec comme constat : une augmentation de produits irradiés non étiquetés.
En outre si la réglementation fixe une liste courte d’aliments autorisés
pouvant être irradiés (herbes aromatiques, épices, condiments alimentaires), de
nombreuses dérogations ont été accordées en 1999 à certains pays, dont la
France, dérogations qui n’ont jamais été remises en cause depuis lors.
En France : un laxisme persistant dans les contrôles à l’importation
En 2003, aucun contrôle à la commercialisation n’a été réalisé en France, et
seulement une soixantaine en 2004 (contre plus de 4.000 en Allemagne) ! En
fait, nul ne connaît les quantités d’aliments importées et commercialisées dans
notre pays.
Dans les pays du « Sud » : une véritable
explosion du nombre d’unités d’irradiation En Chine, le nombre d’installations
en capacité d’irradier des aliments est passé de 7 en 2003 à
50 en 2006 ! Plus de 140.000 tonnes d’aliments y ont été
irradiés en 2005 (contre 80.000 tonnes en 2003). On constate les mêmes tendances
partout : en Inde, 25 nouvelles installations d’irradiation sont
prévues dans les 5 prochaines années, au Mexique on se dotera d’ici 2008
de la plus grande installation d’irradiation du monde…
Un lobby puissant et des institutions internationales complices
Plusieurs réseaux internationaux s’attellent à la promotion de l’irradiation
des aliments :
Le programme mixte FAO / AIEA (2) des techniques
nucléaires dans l’alimentation promeut l’utilisation de technologies nucléaires
et encourage. L’AIEA soutient l’implantation de l’irradiation dans les pays en
développement (88% de ses aides y sont distribuées). L’Association
internationale pour l’irradiation, financée par l’industrie, a pour objet de promouvoir
toutes les techniques d’irradiation, à travers l’harmonisation des
réglementations, la défense de l’industrie face aux avancées de régulation… Le
Conseil international pour l’irradiation des aliments a pour objectif de faire
en sorte que les consommateurs, les décideurs politiques et les médias
acceptent l’irradiation comme mode de conservation des aliments. Des pays
soutiennent très directement la mise en place d’infrastructures pour
l’exportation de denrées irradiées. Ainsi, les États-Unis multiplient
actuellement les accords bilatéraux dédiés à favoriser les échanges de produits
alimentaires irradiés (des conventions sont en cours de finalisation avec la
Thaïlande, l’Inde et le Mexique). Une logique insidieuse de prolifération
mondiale L’irradiation des aliments obéit à une logique de développement des
pays du Sud par l’exportation massive de leurs matières premières et
productions agricoles.
À quoi sert de se lever contre l’implantation de nouvelles
installations d’irradiation en Europe si les aliments irradiés importés ont
déjà conquis les allées de nos supermarchés ou sont en passe de le faire ?
En nous imposant subrepticement l’irradiation des aliments, on cherche à
banaliser cette méthode de conservation que les consommateurs rejettent.
En conséquence, le Collectif français contre l’irradiation des
aliments maintient ses revendications :
·
Des contrôles significatifs par la
DGCCRF à l’importation et à la commercialisation.
·
La modification de la liste des
aliments autorisés en France (3), de telle façon que celle-ci se conforme à la
liste de l’Union européenne.
·
La mise en place d’une commission
d’enquête parlementaire sur les fraudes.
·
L’attribution de fonds pour une
recherche, indépendante et transparente, sur les effets pour la santé de la
consommation d’aliments irradiés.
Nous invitons les consommateurs à signer la pétition contre
l’irradiation des aliments (4) et à rester vigilants dans leurs achats :
·
en questionnant les producteurs,
commerçants et restaurateurs (y compris dans la restauration collective) ;
·
en privilégiant les fruits et
légumes de saison, les produits locaux, les produits issus de l’agriculture
biologique (pour lesquels l’irradiation est interdite)...
·
Cette campagne d’information
s’inscrit dans le cadre de la Semaine internationale contre l’irradiation des
aliments (du 23 au 30 novembre 2006).
Contacts presse : Véronique Gallais
– Action Consommation : 06 86 89 78 89 François Veillerette
– MDRGF : 06 81 64 65 58
1. : Membres du Collectif français contre l’irradiation des
aliments Action Consommation ; Agir Pour l’Environnement ; Les Amis
de la Terre ; Association Léo Lagrange pour la Défense des
Consommateurs ; Association pour l’Information sur la Dénaturation des
Aliments et de la Santé (AIDAS) ; ATTAC ; Biocoop ;
Collectifs Bure-Stop ; Confédération Paysanne ; CRIIRAD ; Ecoforum ; EKWO ; Fédération Nature et
Progrès ; Food and Water Watch Europe ; Mouvement pour les Droits et
le Respect des Générations Futures (MDRGF) ; Réseau Sortir du Nucléaire
2. : Organisation des nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture) / Agence Internationale de l’Énergie Atomique
3. : Pour plus d’information
voir le dossier de presse ci-joint
4. : http://www.actionconsommation.org/publication/spip.php
Contact presse : 01 48 05 86 81 - 06 86 89 78 89 - presseinfo@actionconsommation.org
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