Mediator : les nouveaux mensonges de Servier
Deux nouveaux témoignages viennent mettre à mal
la stratégie de défense du laboratoire Servier dans l'affaire du Mediator.
Selon deux chercheurs, celui-ci aurait falsifié des rapports d'experts afin de
faciliter la mise sur le marché du médicament.
Selon eux, le laboratoire aurait sciemment dissimulé les caractéristiques
de coupe-faim du médicament afin de le commercialiser sous forme
d'antidiabétique en 1973. D'après Le Figaro, le professeur jean Charpentier, neurochirurgien
ayant découvert le Mediator dans les années 1960, a avoué aux juges son
étonnement « de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car cela n'a
rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique. » De son
côté, le pharmacologue Jacques Duhault démontre que le produit est « un
puissant anorexigène » et regrette que le laboratoire « n'ait pas
arrêté le Mediator en 1999 au nom du principe de précaution. »
5 millions de
malades concernés
Ces deux témoignages ont été démentis par Me Hervé Temime, avocat de
Servier, sur Europe 1 ce mardi matin : « Les laboratoires Servier n'ont pas trompé les autorités en maquant le fait
que le Mediator était un coupe-faim, ce qu'il n'était pas ».
Le Mediator a été retiré du marché en novembre
2009 en raison des risques cardiaques encourus par les patients.
L'antidiabétique, largement prescrit comme coupe-faim, a causé 500 à 2.000
morts, selon plusieurs études. Cinq millions de malades l'ont utilisé.
La Dépêche 06/09/2011
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