LES SÈME LA MORT NE DÉSARMENT PAS
Un pass-contraception pour les lycéens d’Ile-de-France
Permettre aux élèves de seconde, mais aussi aux
autres, d’accéder plus facilement à la conception, c’est
le but du pass-santé contraception dévoilé aujourd’hui en
Ile-de-France. Voici en exclusivité le dispositif.
HÉLÈNE BRY AVEC VINCENT MONGAILLARD
| Publié le 26.04.2011, 07h00
Le lycée… C’est là qu’ils
remplissent leur jeune cervelle de formules mathématiques et de littérature.
C’est là, bien souvent, qu’ils rencontrent leur premier amour. À partir
d’aujourd’hui, c’est au bahut » aussi
que les élèves franciliens, en priorité de seconde, mais également les autres,
se verront offrir la possibilité d’obtenir la pilule, l’implant, le stérilet, le
patch ou tout autre dispositif de contraception.
Histoire de ne pas vivre l’expérience traumatisante
d’un avortement à 15 ou 16 ans, un phénomène qui ne faiblit pas, puisque le
nombre d’IVG (interruption volontaire de grossesse) de mineures dépasse désormais
les 13.000 par an.
La mesure ne fait pas l’unanimité
Ce matin, Jean-Paul Huchon, le président (PS) de la
région Ile-de-France, viendra présenter les premiers exemplaires de son pass-santé contraception au lycée
polyvalent Élisa-Lemonnier dans le XIIe arrondissement de Paris. Il
devrait être accompagné de Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, mais pas de Xavier Bertrand,
ministre de la Santé…
Presque un an après le lancement, non sans polémique, d’un pass-contraception similaire en
Poitou-Charentes (d’ailleurs retoqué par Luc Chatel à l’époque…),
l’Ile-de-France suit, considérant que la région, chargée du quotidien scolaire
des lycéens, peut aussi s’immiscer dans leur vie privée. Une « intrusion » qui se matérialisera sous forme de cinq coupons
donnant droit à des visites gratuites chez le médecin ou le pharmacien, le tout
limité dans le temps et à usage unique, mais avec garantie de l’anonymat. 15.000 pass devraient être imprimés dans un premier temps.
Si Ségolène
Royal, présidente de Poitou-Charentes, se réjouit de
« voir que la région Ile-de-France prend le relais dans
la diffusion du pass-contraception », le
dispositif ne fait pas l’unanimité. La PEEP, fédération des Parents d’élèves de
l’enseignement public, n’y est pas favorable. « Il ne
faut pas se substituer
aux parents », insiste Claudine Caux,
présidente de la PEEP, qui
ne sait pas « s’il existe une solution idéale ». « Peut-être est-ce une relation de confiance
parents-enfants ? » s’interroge-t-elle.
Le Parisien
--