SOUPÇONS D’EUTHANASIE À L’HÔPITAL DE BAYONNE

 

Un médecin urgentiste de Bayonne est soupçonné d'avoir euthanasié quatre personnes en fin de vie. Il a été placé en garde à vue et une information préliminaire a été ouverte.

Une nouvelle affaire pourrait bien relancer le délicat débat sur l'euthanasie. Un médecin urgentiste de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) est en effet soupçonné d'avoir mis fin aux jours d'au moins quatre patients considérés comme « en fin de vie ». Les faits se seraient produits entre le mois d'avril et début août.

C'est la mort suspecte d'une vieille dame de 92 ans qui a déclenché l'affaire, la semaine dernière. La patiente, admise au service des urgences du centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne le 2 août, était décédée le lendemain. Même si elle était en fin de vie, sa mort brutale a surpris le personnel soignant.

Depuis le mois d'avril

Ainsi, des aides-soignantes et des infirmières de l'unité d'hospitalisation de courte durée (adjacente au service des urgences) se sont étonnées de la mort prématurée de plusieurs personnes âgées. Quelques jours plus tard, elles ont donné l'alerte auprès de leur hiérarchie. Devant la gravité des faits, celle-ci a pris la décision de saisir les autorités judiciaires.

Les faits concernent des décès survenus au cours des cinq derniers mois. Une information préliminaire a été ouverte pour « homicide volontaire avec préméditation », a indiqué Stéphane Lambert, vice-procureur de la République de Bayonne, en précisant que la garde à vue du médecin - un urgentiste pourvu d'une « certaine ancienneté » dans son service - avait été prolongée jeudi matin dans l'attente d'une éventuelle mise en examen.

Tous les cas signalés concernent des personnes âgées ayant été admises aux urgences tout en étant classées en « fin de vie », dans l'attente d'un placement dans un service de soins palliatifs.

Le vice-procureur de Bayonne a précisé que les quatre décès considérés comme suspects avaient été constatés en avril dernier, puis en mai, en juillet et enfin le 3 août.

Hier, Xavier Bertrand, ministre de la Santé, a exprimé son soutien aux familles des personnes concernées. Il a indiqué souhaiter « que les équipes puissent continuer à travailler dans la sérénité pour l'intérêt et la sécurité des patients pris en charge dans cet établissement ».

L'hôpital de Bayonne a assuré de son côté avoir « pris contact avec les familles des personnes concernées » et souligné que « la direction, la communauté médicale et l'ensemble du personnel sont bouleversés par cette situation ». Une « cellule d'appui psychologique » a été mise en place pour le personnel du service.

Téléchargez en Word

Accueil / Home

 

--