LETTRE OUVERTE AUX ACADÉMICIENS à propos du mot mariage Union Nationale des Écrivains de France |
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Coordination Défense de Versailles |
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8, rue d’Anjou, 75008 Paris |
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Le Président |
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Lettre Ouverte |
Mesdames et Messieurs les Académiciens |
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Académie Française |
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23, Quai de Conti, 75006 Paris |
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Philippe Beaussant, Jean-Denis Bredin,
Gabriel de Broglie, Hélène Carrère d’Encausse, François Cheng, Jean Clair,
Jean-Loup Dabadie, Claude Dagens, Alain Decaux, Florence Delay,
Michel Déon, Assia Djebar,
Jean d’Ormesson, Michael Edwards, Dominique Fernandez, Marc Fumaroli, Max Gallo, René Girard, Valéry Gicard d’Estaing, Jules Hofmann,
François Jacob, Amin Maalouf, Jean-Luc Marion, Pierre Nora,
René de Obaldia, Érik Orsenna,
Yves Poulinquen, Angelo Rinaldi,
Pierre Rosenberg, Jean-Marie Rouart,
Jean-Christophe Rufin, Danièle Sallenave,
Michel Serres, Simone Veil, Frédéric Vitoux,
François Weyergans.
Objet : Saisine de l’Académie Française sur la fausse
définition du mot mariage de l’article 1 du projet de loi Taubira-Hollande (cf. lettre du 24 février
2013 à Madame le Secrétaire perpétuel ou ici en PDF)
Versailles, ce 2 avril
2013
Mesdames et Messieurs
les Immortels,
« Il ne suffit pas
de connaître la vérité, il faut encore la proclamer ! », ne
cessait de répéter Louis Pasteur.
Dans la guerre de
Civilisation totale dont la France et sa langue sont aujourd’hui la cible, de la part de l’axe
anglo-saxon, l’État se réduit désormais trop souvent à n’être qu’une simple
courroie de transmission coloniale, comme vient de l’illustrer tragiquement le
projet de loi Fiaroso, du nom du ministre poussant la
provocation jusqu’à prétendre que « la meilleure arme de la francophonie parfois [serait] paradoxalement de faire des cours en anglais » !
En réponse à ce coup de
force hégémonique de l’anglais, le 22 mars 2013, dans une déclaration de ses
membres, « L'Académie Française, fidèle à sa vocation de gardienne de la langue et de son évolution », a demandé « instamment au législateur de renoncer à (…) une disposition portant atteinte au statut de la langue française dans
l'Université », à« valeur symbolique » « d’autant plus
grande qu’elle serait plus vague ». Nous l’en remercions.
Mais en revanche,
paradoxalement, pourquoi l’Académie Française n’a-t-elle pas agi de même contre la loi Taubira-Hollande ? Pourquoi n’est-elle pas allée jusqu’au bout de sa réponse très argumentée à notre saisine du
24 février 2013, nous assurant :
1) Que « la langue ne se décrète
pas » ;
2) Qu’en aucun cas l’Académie
ne modifiera sa définition légale du « mot » mariage, le nouveau dictionnaire ne sortant d’ailleurs que dans
15 ans !
3) Que pour faire
entendre sa voix « l’Académie poursuit sa réflexion à la lumière des informations que [nous] lui avons
apportées ». Pourquoi, forte de ces
certitudes et ces évidences, l’Académie Française, pourtant gardienne de l’évolution de la langue, n’a-t-elle toujours pas demandé au législateur de renoncer à sa fausse définition du mariage, violant les règles certaines de notre langue obligeant tous les français et son
usage, logiquement impossible car auto-contradictoire et grammaticalement inacceptable, car présentant comme une définition de
mot « arbitraire » ce qui relève substantiellement, depuis toujours, d’une définition de chose soumise en
l’espèce à la réalité biologique.
Alors que la situation
du pays est dramatique, « Dans l’actuel bras de fer opposant la Nation et le Président de la
République voulant lui imposer une fausse définition du mariage, le silence de l’Académie Française ne
saurait durer ! » Nous nous adressons donc à chacun d’entre vous, personnellement, au regard
de l’honneur dont vous vous prévalez d’être les Immortels de l’Académie
Française, des honneurs qui vous sont rendus au titre de votre pouvoir souverain dont
témoigne votre épée, et, en contrepartie, du devoir qui vous incombe de remplir pleinement votre mission de défense de la langue
française, pour vous demander
solennellement de mobiliser toute votre intelligence, toute votre volonté et
toute votre autorité souveraine pour obtenir du législateur qu’il renonce à la fausse définition du mot mariage de l’art. 1 du projet
de loi Taubira-Hollande, comme contraire aux règles
certaines de la langue française dont vous êtes les gardiens, illogique,
impossible et inacceptable logiquement et grammaticalement.
Au titre de
l’art. 2 de la Constitution, faisant obligation à tous de respecter la
langue française, il ne saurait y avoir
deux langues antagonistes sur l’étendue de la République, celle du Peuple souverain respectant la
grammaire et celle du Gouvernement, hors la loi. Molière ne disait-il pas d’ailleurs que,
« fondement de toutes les sciences, la grammaire qui sait régenter
jusqu’aux rois et les fait la main haute obéir à ses lois » ?
Dans sa situation
d’incrédulité et de stupéfaction de voir un Gouvernement violant la loi suprême de la Vérité de la
langue, la France – devant ce
nouvel attentat à sa souveraineté du faux mariage « gay » en
provenance de l’axe anglo-saxon – attend de l’Académie Française et de chacun de ses
membres voués à l’Immortalité de la langue française, qu’ils fassent leur devoir avec la
dernière énergie.
Les Immortels en sont
redevables devant l’Histoire, tant au Peuple souverain qu’à la fidélité à leur Mission de Défense de la
langue française, conférée par Richelieu sous le portrait duquel ils siègent et
qui est leur raison d’être, qu’aux futures générations.
En face du mépris
d’affichage d’un groupuscule gouvernemental, frappé d’impopularité à 69 % alors qu’à
son élection, la popularité de son candidat était de 61%, mais n’en prétendant
pas moins persister à violer le sens immémorial – scientifiquement incontestable ! – du mot mariage ; dans cette entreprise de Salut public, l’Académie Française – qui n’a pas assez bien communiqué
sur l’impératif grammatical du neutre lors de l’offensive de
féminisation des titres et des fonctions – est aujourd’hui assurée du soutien profond de la
Nation toute entière !
Lors de sa réception au
sein de la Compagnie des Immortels, le 18 mars 2010, Simone Veil, qui s’est illustrée depuis en
manifestant – hélas silencieusement – contre la fausse définition du mariage, inhérente à l’art. 1 du projet Taubira-Hollande, avait associé l’honneur qui lui était
fait d’occuper le siège de Racine, l’auteur de la passion amoureuse entre
hommes et femmes, et celui de la Résistance. C’est en effet dans la Résistance à
l’ennemi, hautement proclamée et actée, que s’acquiert la gloire et les honneurs mérités au combat et non dans les
salons.
Pour l’Académie
Française, pour tous les Académiciens comme pour tous les amoureux de la langue
française, la Résistance à l’oppression contre la forfaiture d’un Gouvernement
microscopique prétendant violer le sens légal du mot mariage contre la volonté de
son Peuple : « C’est maintenant ! »
Dans cette attente, en
vous adressant copie ci-jointe, de notre lettre de saisine adressée à votre
Secrétaire perpétuel, pour que vous ne puissiez jamais dire « Nous ne savions
pas ! », nous vous prions d’agréer, Mesdames et Messieurs les Immortels,
l’assurance de notre haute considération.
Pierre CHARIE-MARSAINES |
Arnaud-Aaron UPINSKY |
Président d’honneur, Commandeur de
la Légion d’Honneur |
Président |
cc. Président de la République, protecteur de l’Académie Française
Secrétaire perpétuel de l’Académie Française
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