Monsieur le
Président,
Nous, croyants et
incroyants, choqués par les récents événements survenus à Bagdad, nous avons
entendu l'appel au secours lancé par les chrétiens d'Irak. Face à un tel
déferlement de violence, nous ne pouvons rester insensibles.
La France, patrie des
droits de l'homme, attachée à la diversité culturelle, ne saurait oublier cette
communauté frappée par une cruauté aveugle et menacée désormais d'éradication
pure et simple.
Nous prenons acte
avec satisfaction de la profonde préoccupation que vous avez exprimée à cette
occasion et du geste humanitaire de notre gouvernement. En accueillant des
blessés et des réfugiés, la France a su honorer sa tradition d'hospitalité.
Mais ce geste reste
insuffisant. Notre devoir est de tout mettre en œuvre pour permettre aux
chrétiens d'Irak de rester dans ce pays qui a toujours été le leur, et d'y
vivre en paix, dans une coexistence harmonieuse avec toutes les communautés
locales.
Nous vous demandons
donc solennellement d'intervenir auprès de tous les chefs d'Etat, dans le cadre
de l'Union européenne, du G20 dont vous assurez la présidence, et des Nations
unies, pour obtenir une prise de parole commune en faveur des chrétiens d'Irak.
En outre, sur le plan
politique, la France doit fermement encourager le gouvernement irakien à
garantir de façon efficace et durable la protection de cette communauté comme
celle des autres minorités religieuses.
Monsieur le
Président, agissez ! Demain, il sera trop tard.
Nous vous prions de
recevoir, M. le Président de la République, l'assurance de toute notre
considération.
Bruno de Vergeron
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