DONS AUX OEUVRES : LA GROSSE FARCE
LUNDI 30 MAI 2011
(À diffuser largement)
En ces temps de déclaration fiscale, nous voici
de nouveau devant une farce à la française, telle que le dirigisme on invente
sans arrêt. Ce sont les dons à « certains organismes d'intérêt
général ». Au départ, il semble d'un intérêt minime de s'en occuper. En
fait, à observer le système, il étend ses tentacules fort loin.
La paupérisation du peuple français réalisée, au fil des années, par les
pouvoirs de toutes obédiences, en est la base ; nos lecteurs savent fort
bien d'où provient cette paupérisation, à savoir principalement des impôts et
réglementations, ceci sur fond de cupidité des manipulateurs du sommet. Certes,
la plupart d'entre eux peuvent imaginer échapper à cette paupérisation, n'étant
pas à ranger dans la catégorie des pauvres. Bien que supportant l'écroulement
permanent de la richesse nationale, ils s'y habituent en la gérant plus ou
moins ; ils ne s'aperçoivent pas, par exemple, qu'eux-mêmes abandonnent
telle ou telle action généreuse à laquelle ils se livraient auparavant :
nous voici donc en plein dans le problème.
ASSISTANAT
Aux impôts et réglementations, s'ajoute pour nous ruiner l'assistanat, qui
se traduit par des sommes phénoménales souvent citées par nous. Cet assistanat
a une conséquence particulière ; les gens enregistrent que l'État prend en
charge les démunis et précisément avec les impôts qui les ruinent : les
voici débarrassés de l'idée charitable de secourir ces démunis !
Aux USA, immense continent sensiblement plus libre que la France et donc
plus riche, la générosité publique est bien plus développée que chez
nous : 5% du PIB américain est consacré à des actions charitables !
Voulant corriger les effets pervers de ses propres actions, le pouvoir a
donc imaginé la possibilité de déduire des impôts les dons en faveur « de
certains organismes d'intérêt général ». Le résultat inévitable est une
obscure usine à gaz.
LES DÉTAILS
En mars 2009, un palier nouveau fut franchi dans le nuage de l'usine à gaz.
Il y avait jusqu'alors 12 catégories d'associations bénéficiaires,
chaque catégorie ayant son régime particulier extraordinairement
complexe ; le reçu à envoyer comportait une demi-page ; depuis lors,
il comporte une grande page 21x24. À lire attentivement la raison, elle est
toute simple : les 12 catégories d'associations sont devenues 24.
Elles portent souvent des noms absolument obscurs : « entreprises
adaptées », « entreprises d'insertion » ou « entreprises de
travail temporaire d'insertion ». Une catégorie est assortie d’un nom qui
est bien trop long à citer : il y est question de la fondation du
patrimoine et d'un lien avec les propriétaires des immeubles.
Le chef-d’œuvre de la « bourreaucratie » se lit dans une petite
notice d’une demi-page. « Cette disposition fiscale concerne uniquement
les organismes qui satisfont aux critères définis par les articles 200,
238 bis et 885, etc. du code général des impôts ». Pour que les
victimes comprennent bien, ils leur est conseillé de s'assurer qu’ils répondent
aux critères visés ; ceux-ci se référent à un nombre d'articles
considérables du livre des procédures fiscales. Et même, s'ils ont des
insomnies, ils peuvent s'en rapporter au bulletin officiel des impôts dont la
lecture doit être particulièrement attrayante.
Nous gardons pour la fin le coup de fouet que nous citons en entier :
« si les organismes bénéficiaires de dons délivrent à tort des reçus
fiscaux, ils s'exposent au paiement d'une amende fiscale égale à 25% des sommes
indûment mentionnées sur ces documents (article 1740 du C.G.I.).
LES EFFETS
DESTRUCTEURS
Les effets destructeurs de cette farce bien française peuvent être
détaillés.
D'abord, l'incroyable surcharge administrative disséminée dans un grand
nombre de bureaux et dont personne ne peut connaître le coût total. Ensuite, se
trouve l'assèchement de la générosité privée déjà signalée plus haut. À citer
également l'expropriation du temps privé qui est un véritable esclavage et
n’est jamais mise en lumière. Chacun, selon les principes du droit naturel, est
propriétaire de son temps : le dirigisme vole aux gens leur temps en
imposant des démarches et formalités insupportables. Les dirigeants des
associations sont obligés de remplir ces formalités pour obtenir la maigre
consolation de permettre à leurs cotisants de déduire les cotisations de leurs
impôts : remplissage des reçus, envoi et classement. Le nombre d'heures
ainsi volées est absolument immense et compte à son tour dans la paupérisation
de la France.
La dégradation morale s'ajoute. Nous recevons tous des documents
d'associations réclamant à juste titre notre aide ; très souvent, dans ces
documents, il nous est dit que pour donner 100 euros nous ne dépenserons
que 34 euros ; dans la plupart des cas, c'est pur mensonge ; contraindre
les victimes à mentir est l'effet de cette usine à gaz.
Enfin, voici le degré suprême de la dégradation morale : les victimes,
à savoir les donateurs et les dirigeants d'associations, se réjouissent souvent
du système, ignorant que c'est une véritable farce remplie de mensonges et de
pièges. Convaincre les victimes de bénir leurs chaînes est le rêve de tous les
totalitarismes.
Bien sûr, personne n’en veut aux honnêtes fonctionnaires qui, à la base, se
livrent à ce travail destructeur. La responsabilité totale repose sur les élus
et leurs compagnons de route qui, depuis des décennies, s'activent pour
consolider cette arnaque et bien d'autres du même type.
Michel de Poncins
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