Parvenu à cent jours de pouvoir et rentrant
de vacances, le nouveau président se trouve, selon la presse, devant des
dossiers brûlants. En fait, ce ne sont que les calamités qu'il a créées ou
amplifiées, et les solutions en préparation ne feront que les aggraver.
La « République Fromagère » (R.F.
pour les intimes), repose sur des principes fondateurs. L'un d'entre eux est le
principe des calamités dont voici l'énoncé : « Quand les Hommes de
l’État ont créé, par leurs agissements, une calamité trop visible, ils en créent
une deuxième pour la corriger, sans évidemment jamais y parvenir ».
Retenons seulement, parmi d'autres, trois
dossiers signalés par la presse avec avidité : la panne de croissance, le
chômage et le pouvoir d'achat. Ils sont, certes, imbriqués l'un dans l'autre
mais les distinguer facilite l'analyse.
Le pouvoir, à juste titre, verse des larmes
sur la croissance perdue.
Elle est si basse que personne ne la voit
plus sous le tapis ! Tout en pleurant, il fait le nécessaire pour la tuer.
C'est, notamment, par le Tsunami fiscal dont les nouvelles sont chaque jour
imprécises et changeantes. C'est comme si le nouveau pouvoir voulait « se
tirer une balle dans le pied ».
La chasse contre les riches, contre les entreprises
et contre les pauvres aussi est ouverte perpétuellement. Aux 7 milliards
officiellement annoncés, s'en ajoutent d'autres. La destruction de l'économie
est aggravée par deux faits. Le supplice fiscal dure
depuis des mois, il a commencé dès la précampagne de l'élection présidentielle.
La bougeotte fiscale est permanente, personne ne sait comment il sera taxé, les
médias annonçant sans cesse de nouvelles mesures. L'idée folle de taxer les
entreprises qui auraient l'audace de verser des dividendes a été lancée !
La bougeotte dans les idées annonce les fabuleuses usines à gaz
administratives.
Dans cette ambiance, il est clair que les
entreprises, seules vraies créatrices de richesse, mettent en veilleuse leurs
projets attendant que l'orage passe : pourquoi investir si personne ne
sait si l'on tirera parti des efforts consentis ? Il en est de même des
particuliers dont les choix ont beaucoup d’importance pour la croissance.
Le pouvoir, conscient du problème, imagine
alors des encouragements divers ; or, ils ne font qu'aggraver les choses :
par exemple, les investissements sont baptisés mensongèrement
« d'avenir », dans le cadre du mythique grand emprunt !
Le prophète Jérémie pleurait sur le malheur
des temps mais ne le créait pas lui-même. Les lamentos publics sur le chômage
ne cessent pas, et ne sont pas près de cesser, à mesure que les mauvaises
nouvelles déferlent. Comme pour la croissance, ces lamentations sont d'autant
plus fortes qu'elles proviennent de ceux-là mêmes qui créent le drame, tout en
veillant avec soin à y échapper personnellement.
Les chiffres varient chaque jour et le
total doit être de 3 millions de chômeurs ; toutes les catégories de la
population sont touchées mais surtout les jeunes et les seniors. Le phénomène
est ancien ; les pouvoirs socialisants que nous subissons depuis longtemps
ont lancé des plans successifs sans aucun succès.
François Hollande agit de même.
En réalité, trois causes principales
émergent : la fiscalité en folie que l'on retrouve ici, le code du travail
et l'immigration sauvage. Pour un patron de PME, chaque décision d'embauche
répond à un challenge : produit nouveau, marché à l'extérieur, concurrent
agressif, acquisition d'une licence, opportunité à saisir.... Le risque est
toujours important. Il est très grand pour l'entreprise personnelle ou
familiale, car le patrimoine du patron est souvent dans la balance.
Les solutions existent avec, comme pour la
croissance, un armistice fiscal ; Il faudrait enlever de l'inextricable
code du travail les mesures dirigées directement contre l'emploi et réguler
l'immigration.
Au lieu de cela, le pouvoir a donné un coup
de pouce au SMIC, ce qui envoie à coup sûr des travailleurs au chômage et
simultanément il se lance dans la comédie bureaucratique des emplois d'avenir.
Un autre dossier se trouve sur la table à
la fin de ces cent jours : celui du pouvoir d'achat. Que dire de plus ?
Écraser les gens d'impôts, les envoyer au chômage ne peut que créer de la
pauvreté. Ces politiques détestent tant les riches qu'ils fabriquent des
pauvres à tour de bras.
Les politiciens échappent à la rigueur
organisée pour les autres. La paupérisation est manifeste et se traduit,
notamment, par des salaires tirés vers le bas et par la prospérité inattendue
des restos du cœur.
Le président voulait le pouvoir et l'a eu
dans sa totalité d'une façon étonnante. Tout seul à la manœuvre, il pouvait et
peut encore libérer le peuple français et l'engager sur la voie de la
prospérité. Sans attendre un 2013 lointain, il faudrait, par une deuxième loi de
finance rectificative, corriger fermement la calamité de la première.
Bien sûr, un ouragan d'économies serait
nécessaire. Il ne faudrait pas chercher des idées du côté de l'administration.
Si le président avouait en être dépourvu, nous connaissons les adresses où il
en trouverait à foison.
Pour emprunter ainsi la route de la
liberté, il faudrait qu'il quitte le rafistolage médiocre. En est-il capable ?
Les pessimistes répondront qu'il est
prisonnier de son idéologie et des intérêts financiers de ses amis avides de se
partager le fabuleux butin étatique. Une excuse se trouve dans la quasi absence de la prétendue opposition : elle se
trouve engluée dans sa philosophie étatiste.
Les optimistes peuvent observer que la
réalité va le rattraper et le contraindre à agir dans le sens du bien commun
avant l'écroulement final.
Soit, mais dans quel délai et avec quel
fracas ?
Michel de Poncins
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