Les
parlementaires voteront-ils pour l’exclusion des
personnes en situation de handicap
Mardi 28 juin, les sénateurs pourraient adopter une
proposition de loi dérogeant au principe d'accessibilité universelle.
Souhaiteraient-ils mettre des bâtons dans les roues aux personnes
handicapées ?
Sélectionné et édité par Daphnée Leportois
Qui accepterait au quotidien de ne pas pouvoir entrer
dans sa boulangerie, de passer par les sous-sols et les monte-charges pour
accéder à des services administratifs ou à des salles de spectacles ? Qui
accepterait d’être porté à bout de bras parce que quelques marches l’empêchent
d’avancer ? Qui accepterait de ne pouvoir prendre que certains transports
publics bien spécifiques ?
Qui accepterait de voir son autonomie, sa liberté de
circuler considérablement entravées ? Personne !
Accepter l’inacceptable, c’est pourtant ce que
certains décideurs attendent encore aujourd’hui des
personnes en situation de handicap !
En effet, une proposition de loi — la proposition de loi
Paul Blanc —, visant à améliorer le
fonctionnement des MDPH (maisons départementales des personnes handicapées),
revient sournoisement sur un acquis fondamental pour les personnes en situation
de handicap : l’obligation d’accessibilité.
Cette proposition de loi, votée en février 2011 en
première lecture au parlement, passe demain en 2nde lecture au Sénat. Elle
comporte des amendements inadmissibles introduisant et élargissant des dérogations à
l’accessibilité du cadre bâti neuf.
Une brèche dans l’application des principes
fondamentaux que sont l’accessibilité et la
conception universelles ! Une brèche ouverte par les parlementaires qui ont
ainsi cédé aux pressions des lobbies de l’immobilier et de l’hôtellerie.
Et des arguments fallacieux à la clé ! Rendre
accessible ? Les maîtres d'ouvrage (collectivités publiques, entreprises
privées, professions libérales, gérants d'espaces de loisirs et de sports...) n'y voient que des
normes et des coûts supplémentaires en oubliant d'une part l'objectif
initial de la loi, et d'autre part la possibilité de construire sans surcoût.
Ils sont devenus fous !!!
Une réaction parmi d’autres :
Élyane Lang a posté le
28-06-2011 à 09:34
Je suis
handicapée depuis 7 ans à la suite d'un AVC. À force de travail j'ai
réussi à sortir du fauteuil roulant et je marche difficilement avec une cane.
Comment imaginer qu'une loi moderne condamnerait les personnes en état de
handicap à passer par des communs de toutes sortes. Présidente d'un office de
tourisme je subis comme tous les services publics de nouvelles normes. Il y a
un coût mais il y a tant d’autres coûts parfaitement inutiles. Et pour les
constructions nouvelles il serait inadmissible de ne pas tenir compte des
moyens d’accès. J’espère que nos députés réfléchiront avant de voter cette
énormité.
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