DE GAULLE ET JEANNE D’ARC : TOUS LES UTILISENT
Le
personnage le plus cité pour faire triompher son parti (tous l'utilisent),
c'est De Gaulle... et voilà que maintenant Jeanne d'Arc arrive !
D’aucuns m’ont déjà dit – et j’en ai souri – qu’il est
allé en Lorraine pour récupérer des voix, même celles qu’a entendues sainte
Jeanne d’Arc.
Clairement, et plus sérieusement, on peut penser en relisant ici son discours du jour, qu’au-delà d’une réelle sympathie pour les héros
nationaux et d’une « certaine idée de la France », Nicolas Sarkozy
a tout simplement voulu couper l’herbe sous le pied des partis qualifiés
« d’extrême droite » et plaire à certains catholiques d’aujourd’hui
en redonnant à la Pucelle d’Orléans un visage plus… consensuel. Et pour
s’imposer à la place de ceux qui devraient être en tête de ces cérémonies, on
doit lui reconnaître une certaine habileté déjà évoquée ici.
Mais cette Jeanne d’Arc dépeinte par Sarkozy comme
sainte et laïcarde, fidèle au Roi et égérie de la
République, fait figure de passe-partout :
Si on écoute les paroles –
belles parfois – prononcées par le Chef de l’État, sainte Jeanne d’Arc est
réhabilitée aux yeux de la République. Peu me chaut, même s’il convient de
noter que ce discours fera date, étant le
premier d’un chef de l’État entièrement consacré à sainte Jeanne d’Arc.
Si on recherche ce qui manque
à ce discours, Jeanne d’Arc n’est plus cette catholique de France
partie se battre « au Nom de Dieu »
pour bouter l’Anglais et rendre la
France à son Roi, et le Roi à son Dieu.
Car c’est là une des forces de Nicolas Sarkozy utilisée encore aujourd’hui : neutraliser en les flattant a minima les atouts de ses ennemis pour qu’ils ne puissent plus les utiliser contre lui. Par contre, personne ne l'a vu à l'église Saint-Étienne-du-Mont pour la Fête de sainte Geneviève Patronne de Paris qui sauva Lutèce. Mais là pas de voix à prendre !
Mais sainte Jeanne d’Arc est bien plus que cette « résistante »
comparable à De Gaulle comme elle fut décrite aujourd’hui. Elle est et demeure celle qui appelle et mène au
combat pour le Règne du Christ. Et ni elle, ni ses rudes compagnons de guerre, ni ses
fidèles routiers, n’ont fait dans la demi-mesure, dans la
pseudo réconciliation, dans le consensus démocratique ou dans le calcul
électoral ; tous ont offert leur vie et se sont réellement battus pour
Dieu :
« Les hommes d’arme batailleront et Dieu donnera
la victoire ».
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