SUIS-JE UN GLAND ?
Je reviens d’un
voyage en train ; j’ai pu bavarder avec un voisin de compartiment, il se
trouve que c’était un conducteur de train à la retraite; il m’a affirmé qu’il
était impossible que ces boulons de 35, vissés à la machine avec des rondelles
spéciales auto bloquantes aient pu se dévisser en même temps ; la SNCF
sait pertinemment qu’il s’agit d’un attentat, mais il ne faut pas affoler les
touristes en cette période de vacances
C’est pourquoi je transmets
volontiers le message qui suit :
JB
Simple citoyen, je
suis donc un con !
Mais je n'aime pas
qu'on me le fasse remarquer, ça me déprime.
Or, un train
déraille à Brétigny.
À la télé
« On » me dit que :
*(1) Les rails de
la gare de Brétigny ont été vérifiés le 4 juillet.
Neuf jours après,
six gros boulons, boulonnés très fort qui tenaient une éclisse sautent, juste
après le passage d'un autre train, qui n'a rien remarqué. Les quatre boulons
bien longs ont gentiment tourné sur eux-mêmes, avec leurs rondelles de serrage.
Tous seuls.
Tous les quatre en
même temps.
En quelques minutes !
Braves gros
boulons.
*(2) L'éclisse une
fois déboulonnée, pèse dix kilos mais ne tombe pas sur le côté… non, non, non !
Avec ses petits
mollets vaillants elle enjambe le rail, et va s'installer plus loin, juste au
milieu de l'aiguillage, là où ça fait dérailler les trains.
Coquine, va !
Des boulons
derviches-tourneurs, une éclisse sauteuse : c'est nouveau, ça vient de
sortir.
*(3) Quand les
flics arrivent, ils se trouvent « en présence d'un groupe de ‘jeunes’ qui
semblent porter secours aux victimes » mais les policiers se rendent
compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et
notamment les premiers cadavres.
Juste après
l'accident, des projectiles sont lancés vers un camion de pompiers qui arrive
pour porter les premiers secours.
* Ben quoi ?
Les ‘jeunes’, après avoir renversé le gros gros
cageot en métal, ils étaient tranquillement en train de ramasser les fruits sur
le quai de la gare : pourquoi on vient les déranger ?
C'est vrai quoi,
même les pompiers s'y mettent, y'a plus d'respect.
* Juste après, on
me dit dans la télé que les gens y z'ont été formidables,
qu'on est ému, très ému.
* Et moi j'me dis
dans ma p'tite tête que ça s'rait p't-être bien les ‘jeunes’
délogés par la police qui ont joué à l'attaque de la diligence.
Comme à la télé
mais en mieux, parce qu'y a que les passagers qui ont été tués, pas les
indiens.
Six morts, pour
quelques portefeuilles, quelques portables ?
Pas possible !
« Les cons, ça
ose tout, c'est à ça qu’on les reconnaît (Michel Audiard) ».
Boucle-là, pose pas
d'questions, pense pas aux boulons et va aux Champs-Élysées, où y'a un beau
défilé militaire, avec la musique.
* Circulez !
Et là encore des
sifflements et des drapeaux algériens !
Exactement aussi
comme sur la route du Tour de France !
Sifflements, doigts
d'honneur sur le passage du peloton de gendarmerie (les gendarmes restent
stoïques et baissent plutôt la tête)…
* Alors je me dis
« mais... suis-je encore en France ? »
J'ai dû louper
quelque chose et je reste là sans rien faire comme tous les bons citoyens
lambda !
Mais que faire face
à un gouvernement qui vend son pays aux « minorités agissantes » pour
faire semblant d'avoir la paix ?
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