« Je ne veux pas être rééduqué »

Rédigé par Philippe Maxence

Le 30 janvier 2014 dans Éditorial, Homme Nouveau.

Le 21 janvier, en la fête de sainte Agnès, morte martyre en défense de sa foi et de sa virginité, et anniversaire de l’assassinat de Louis XVI, nos députés ont voté dans le soir parisien l’extension de l’avortement. Ces choses-là se font toujours nuitamment, histoire de ne pas voir la réalité de la détresse que l’on croit faire disparaître ainsi d’un coup de crayon législatif.

La novlangue à l’œuvre

Dans son édition du lendemain, Le Figaro publiait un précis éloquent de la novlangue socialiste à l’œuvre. Amusant et terrible ! Selon le nouveau langage utilisé par le gouvernement, on ne dit plus « être enceinte » mais « être en état de grossesse médicalement constaté ». Vos enfants n’iront plus à l’école maternelle, mais à « la première école ». Le gouvernement ne veut pas « détruire l’identité sexuée », mais « déconstruire les stéréotypes de genre ». Les couples homosexuels ne sont pas dans l’impossibilité de procréer mais nous sommes « confrontés à l’infertilité sociale ». Soixante-cinq ans après la parution de 1984 d’Orwell nous sommes en plein dedans : entre virtualisation au maximum et déconstruction massive. Les déclarations offensives sur l’absence de l’enseignement de la théorie du genre à l’école le montrent amplement.

Rééducation à grande échelle

Face à cette rééducation à grande échelle, les incantations générales sur les mauvais catholiques que nous serions ne suffisent pas. Que chacun voit dans son particulier avec son confesseur ! Mais soufflez sur les braises de notre foi appauvrie s’avère nécessaire pour que nous arrivions à incarner, même socialement et politiquement, les vérités naturelles et surnaturelles dont nous sommes les héritiers. Le temps de la tiédeur doit finir. Réveillons-nous !

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Commentaire de Marc Bergerot, le 31 janvier 2014

Ce que vous dénoncez avec vigueur, cher Philippe Maxence, se situe dans l’exacte continuité de la mystification sémantique entreprise dès avant 1789 par la propagande révolutionnaire; c’est même, au risque de me répéter, « son aboutissement », pour paraphraser Madame Taubira. Elle que l’on peut désormais appeler aussi légitimement que littéralement, au regard de l’ordre naturel par elle bafoué : sinistre de l’injustice J’assume en conscience ce simple constat.

Sachons dès lors, comme vous nous y invitez, profiter en effet de cette accélération – à reculons, certes- de l’histoire, pour appréhender sensiblement mieux que cela n’a jamais été fait, surtout par la frileuse catholicité, la source de tant de maux: les pseudo « philosophies des Lumières » qui inspirent et fanatisent tant Monsieur Peillon, sinistre auto proclamé, lui, de la rééducation nationale, comme il a tenu à le faire savoir sans ambiguïté dans son livre « La révolution française n’est pas terminée » (Ed. du Seuil 2008).

L’auteur qui, sans doute pressé d’accéder au râtelier écrivait : « il faut arracher les élèves à tous les déterminismes : familial, ethnique, social, intellectuel et religieux… »)

La théorie du genre -qui « n’existe pas ! »- ne constitue-t-elle pas le moyen le plus pervers et le plus accompli pour parvenir à cette fin ?

Aujourd’hui, sinistre est devenu plus « prudent », ou du moins plus soucieux de conserver l’accès, si « goutu », au râtelier, lui qui tente, un peu tard, de masquer ses noirs desseins en mentant tel un arracheur de dents comme au bon vieux temps où il fourguait ses saumons de contrebande (Wikipédia), à la gauche caviar. (ndlr)

Oui, face à de tels imposteurs et malfaisants, le temps de la tiédeur est terminé, car il en va des libertés et de l’avenir de nos enfants, si ce n’est de l’humanité même aujourd’hui si malmenée.

C’est pourquoi il convient en premier lieu de se garder d’accréditer les pièges grossiers de l’adversaire en affichant une fébrilité, si ce n’est une peur démesurée devant la menace qu’ils paraissent représenter.

Pièges qui ne peuvent se refermer sur nous qu’avec notre consentement : Voyons le naufrage actuel de ce qui tient lieu « d’opposition » sur les questions dites « sociétales ».

Les anathèmes et les caricatures nazifiants et fascisants ne doivent plus faire recette surtout lorsque l’on sait que le bon Professeur Lejeune en fut lui-même accablé pour avoir seulement, tenté en temps utile d’empêcher l’avènement de l’eugénisme d’état Remarquons au passage qu’il l’a fait sensiblement mieux que les députés se présentant comme « catholiques » qui ont eux unanimement voté la funeste Loi Léonetti, malicieuse première étape vers le « suicide assisté », en parfaite cohérence intellectuelle autant que sémantique avec toutes les autres menées anthropologiques transgressives: DPI,GPA et Gender… toutes visant à déstructurer l’homme pour mieux le réduire à l’état de matériau au service des tenants et aboutissants de la religion du « Progrès » contre l’humanité.

Car « l’idéalisme » d’un Peillon et ses petits amis, c’est enchanteur, bien sûr, mais ça ne suffit tout de même pas à nourrir tout ce beau monde doré sur tranche.

Alors oui, on comprendra qu’il est vain de se planquer chacun derrière son bénitier, de croire sauver son portefeuille ou son chalet à la neige, parce que l’on aura suffisamment hurlé avec les loups sur leurs thèmes, ou, pire que l’on se sera abondamment lavé les mains façon Ponce Pilate sur le malheureux qui aura osé tenter de démontrer, fût-ce, de manière choquante, l’inanité de la scandaleuse loi Gayssot. Celle-ci n’est-elle donc pas « intrinsèquement perverse » par nature, faut-il également le rappeler, bien que son existence, elle non plus, ne semble défriser personne, en premier lieu ceux qui n’auront plus « rien à lâcher » puisqu’ils se seront tiré dans le pied, la balle qu’il ne fallait surtout pas tirer ? Circulez, les Ludovine et autres Césarine, car vous avez, volens, nolens, accrédité qu’il est si simple de « troubler » le désordre public.

Enfin, plutôt qu’un confesseur, et malgré tout le respect que j’ai pour la charge en question, je conseillerais à priori un bon dictionnaire, à forte sensibilité juridique. Le recours au confesseur se fera volontiers après, une fois le devoir charitablement et loyalement accompli.

Si par malheur, il survenait une erreur de jugement, voire une, faute commise dans l’ardeur de la bataille, le confesseur ne manquerait pas de puiser dans l’insondable Miséricorde de Dieu.

Lui en a vu bien d’autres que les crimes dénoncés par les blanches colombes qui les suscitent, les provoquent, quand ils ne les commettent pas eux-mêmes.

Finissons-en avec la perpétuelle repentance, d’autant que, comme me disait un imposant prélat, pourtant de sage réputation, mais également praticien expérimenté, « il faut aussi savoir laisser sa part au diable ».

Ceci peut-être pris indifféremment, pour une forme d’humilité, voire de boutade, selon, mais il y a là un fond de prudent réalisme qui me paraît, sur ce coup, si pertinent.

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