Manuel Valls déclare la guerre aux catholiques

Il se préparait pour sa visite à Rome

Manuel Valls, ministre de l’Intérieur – et des cultes – a déclaré dans Le Monde du 23 janvier que « les intégristes de l’ultra-droite catholique, rejoints par une partie de la droite » sur le discours de l’avortement représentent une des premières menaces pour la République.

Une première menace vient, selon les propos du ministre de toutes les polices (et donc de la pensée), de « l’ultra-droite catholique, rejointes par une partie de la droite » lors des débats sur l’avortement. Dans son discours, les catholiques sont à mettre au même plan que les intégristes islamistes, évoqués par le doux mot de banlieue. Cet expert de la communication et de la manipulation sémantique renvoie donc dos à dos « intégristes catholiques » et « intégristes musulmans » (il ne les nomme pas mais on a bien compris que, concernant les banlieues, il n’évoque pas les agissements des adeptes ultras du culte druidique celte). Faute de succès dans la poursuite des voyous encagoulés, notre ministre semble décidé à faire la chasse aux soutanes : plus facile, sans doute ! En tout cas, cette analogie arbitraire relève tout simplement de la construction de fausses fenêtres.

Être opposé à l’avortement et à sa banalisation suffit désormais pour recevoir l’infamante qualification et être mis dans le même sac que ceux qui veulent imposer la charia en France.

Les socialistes appliquent le processus qui consiste à pousser hors du débat tout ce qui s’oppose à leur projet sociétal. Ce qui était modéré hier sera donc mécaniquement extrémiste demain.

Une pétition a été lancée par l’Observatoire de la christianophobie et demande au président de la République de désavouer les propos de Manuel Valls.

En effet, la façade bien symétrique que notre esthète de la place Beauvau veut nous imposer correspond-elle bien à la réalité ? A-t-on vu nulle part dans le monde de ces fameux « catholiques intégristes » s’entourer le torse d’explosifs cachés sous leur loden et aller se faire sauter dans un lieu public ? A-t-on vu des moines fous, tout de bure vêtus, détourner un avion pour détruire un immeuble et des milliers de vies ? Plus anecdotique, le port du foulard Hermès (pas toujours) dans une église peut-il être assimilé (oh, le vilain mot !) au port du voile intégral ? Évidemment non.

Alors, qu’est-ce qui permet à M. Valls, adepte de la laïcité intégrale, de qualifier que tel groupe de catholiques serait intégriste ? A-t-il une compétence particulière, outre sa fonction de ministre des Cultes, qui lui permettrait de juger du degré d’intégrisme de telle ou telle communauté catholique ? Qu’est-ce, du reste, qu’un catholique intégriste ? Il me semble que, selon les critères socialistes, on le devient très vite. Être opposé à l’avortement et à sa banalisation suffit désormais pour recevoir l’infamante qualification et être mis dans le même sac que ceux qui veulent imposer la charia en France. Adeptes de la génuflexion : attention, geste douteux ! Une loi, peut-être ?

C’est pourquoi je ne saurais trop recommander aux catholiques, disons « bon teint », et même, soyons charitables, aux catholiques « de progrès » de ne pas tomber dans le piège de cette diabolisation orchestrée des soi-disant catholiques intégristes. Les socialistes appliquent le processus révolutionnaire qui consiste à pousser hors du débat tout ce qui s’oppose à son projet sociétal mortifère. Cette évacuation s’effectue par la porte située à l’extrême droite de l’édifice. Ce qui était modéré hier sera donc mécaniquement extrémiste demain et donc à éliminer, toujours par la même porte et ainsi de suite. Et après ?

Si dans ce processus totalitaire, ils peuvent aller jusqu’à nous embarquer les prétendus catholiques de Golias, pourquoi pas… À toute chose malheur est bon.

Georges MICHEL

Colonel en retraite

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