SILENCE COMPLICE…
Personne ne dénonce. Pas plus les médias que la communauté
internationale. Je suis écœurée. Leurs problèmes aujourd'hui, ce sont les
problèmes qui seront à nos portes demain....
PRIONS pour tous ces prêtres martyrs, PRIONS pour ces civils.
Butembo : Un
couvent des prêtres et une veillée mortuaire attaqués.
Le passage du Ministre de la Défense et du Chef d’État Major des Fardc à Ben-Lubero n’a rien
changé à la situation sécuritaire alarmante du pays des Nande.
En effet, un séjour de deux jours dans une région de la taille de Beni-Lubero ne peut suffire à lui
tout seul pour mettre hors d’état de nuire tous les hommes en armes et en
uniforme militaire qui sillonnent les villages, les cités, les villes, et les
régions minières de Beni-Lubero
depuis plusieurs mois déjà.
La Monusco dont le mandat serait de
sécuriser les civils n’est pas encore à pied d’œuvre comme on l’attendait.
Comme le gouvernement de Kinshasa, la Monusco
multiplie les visites, les conférences de presse sur un conflit armé qui
demande une action militaire de grande envergure. À cause de cet attentisme de
la Monusco, les mauvaises langues lui prêtent
l’intention de stabiliser l’occupation de l’Est du Congo.
En effet, pour que des hommes en armes et en uniforme
militaire tiennent toute la région en coupe réglée pendant des mois sans que
les armées de la RDC, du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi et les Forces
Onusiennes doublées de l’AFRICOM ne réussissent à attraper un seul de ces
bandits ou ne fut-ce que sécuriser quelques coins de la région, il faut que ces
hommes en armes et en uniforme militaire soient une émanation de toutes les
armées en présence. Les attaques de la semaine du 1er au 7 août 2010
démontrent une occupation militaire qui se cache derrière les opérations des
hommes en armes et en uniforme militaire. De plus en plus, ces hommes en armes
qui, selon les recoupements des témoignages des rescapés parlent le
Kinyarwanda, le Swahili de l’Afrique de l’Est, et un peu de Lingala,
s’attaquent aussi bien aux militaires et policiers congolais qu’aux civils. Les
militaires et policiers qui essaient de sécuriser les biens des citoyens sous
forme de gardiennage sont devenus des cibles privilégiés des malfrats. Le cas
du couvent des Prêtres du Sacré-Cœur et du Fardc congolais
abattu à Kabasha sont les deux exemples récents de ce
nouveau développement.
1. Le Noviciat des Pères Catholiques du Sacré-Cœur de KIRAGHO dans
la périphérie de Butembo a été attaqué et pillé de
ses biens pour la troisième fois en l’espace d’un mois.
Hier dimanche 8/8/2010, dans la soirée, les habitants aperçoivent
dans la brousse entourant le couvent, plusieurs hommes lourdement armés et en
tenue militaire. Les habitants ne se doutent pas de l’intention de ces
malfrats. Ils alertent la police affectée à la garde du couvent depuis les deux
dernières attaques. Une fois avertie, la police est la première à s’enfuir au
lieu de protéger la population. Ce qui devait arriver arriva. La Population des
environs ainsi que les religieux du Sacré-Cœur ont fui le couvent pour se
réfugier en ville. Le message passera aux radios de Butembo
vers 21h00. Les dégâts commis par les malfrats ne sont pas encore connus car
personne n’était encore rentré dans ce coin de la périphérie de Butembo. Le message des malfrats est passé : la police
locale ne peut vous protéger contre nous ! Aussi, vous n’avez aucun
recours. En effet, entre 18h00 et 21h00, il n’y a pas une descente militaire
sur le lieu pour en découdre avec les malfrats. Dossier à suivre !
2. Une veillée mortuaire attaquée à Mukuna,
Commune Bulengera, en ville de Butembo.
Dans la soirée du Samedi 07 au Dimanche 08 Août 2010, une veillée
mortuaire a été dispersée par des hommes en armes et en tenue militaire, au
Quartier Mukuna, Cellule Vutara,
dans la parcelle de Mr WISOMA. Les amis réunis pour consoler la famille
éprouvée ont été tabassés, leurs téléphones, argent, et biens de valeur ravis.
Avant de quitter le lieu presque vidé de pleureurs, les malfrats ont exigé au
bout du fusil tout le contenu de la caisse du deuil. Parmi les pleureurs qui
avaient fui l’attaque sous l’obscurité, il y en a qui ont des foulures et des
blessures au corps. Les veillées mortuaires sont devenues ainsi des cibles des
assaillants.
3. Dans la soirée du 07 au 08 / 08/2010, le président de la croix
rouge, Mr Kataliko, a été visité par des hommes en
armes aux environs de 20h au Q. de l’Évêché, cellule VISO. Une fois dans sa
parcelle, les malfrats ont ravi téléphone et argent auprès de tous les
habitants de la parcelle.
4. La nuit du 04 au 05 Août a été un cauchemar pour plusieurs
habitants de la ville.
- Au nord de la ville, la cellule Mihake
au Q. Kamesi Mbonzo, et la
cellule Hangi, au Q. Kalemire
en face de la triste colline de Kikyo, le quartier
Congo ya Sika, ont été au même moment attaqués par
les hommes en armes, qui procédaient au porte à porte pour rançonner les
habitants au bout du fusil. Le vacarme provoqué par des voisins avait
finalement mis fin à cette attaque qui démontre que les bandits n’ont pas du
tout peur d’opérer en toute quiétude non loin des camps militaires et des
commissariats de police. Attaquer trois quartiers voisins au même moment est un
signe qui en dit long.
Le même soir, et au même moment, c’est-à-dire vers 18h30 le
quartier Mutiri, cellule Kyavuyiri,
derrière la clôture de l’Auberge, c’est la parcelle du fils de l’opérateur
économique KISUMBA, nouvellement marié qui était la cible des malfrats. Sa
solide clôture faite des fils barbelés, et une porte métallique solide ont
empêché les malfrats d’accéder à l’intérieur de la maison pendant les 30
minutes de l’attaque. Dans la colère de ne pas atteindre leur cible, les
malfrats ont tiré plusieurs balles dans la porte du fils de Kisumba.
Le lendemain plusieurs douilles de balles ont été ramassées devant sa porte.
Le même soir vers 20h00, c’était le tour de l’opérateur économique,
bien connu à Butembo connu sous le nom de
PHOENIX-VODACOM de recevoir cette visite indésirable dans sa résidence du
Quartier Vungi B. Profitant d’une porte de la clôture
trouvée ouverte, les malfrats ont atteint leur cible, emportant une grande
somme d’argent dont le montant exact n’a pas été révélé et qui n’a pas réussi à
racheter complètement la vie de l’opérateur économique. En effet, après avoir
reçu une grosse somme d’argent, les malfrats ont poignardé Mr PHOENIX sur la
tête, l’abandonnant pour mort. Aujourd’hui, il lutte entre la vie et la mort
dans un hôpital de la place dont on tait le nom pour des raisons de sécurité du
rescapé.
Dans cette même semaine, au Q. Katwa,
cellule Vitsayi, une maison a été cambriolée par les
hommes en armes. Un garçon habitant la maison a été poignardé
et laissé pour mort. Sa petite sœur de 14 ans a été violée et laissée pour
morte dans un état d’inconscience.
Dans la nuit du 03 au 04 Août, au Quartier Vulema,
Cellule Irangya, un groupe des bandits a opéré avec
armes et machettes. Une femme a été découpée avec une machette et laissée pour
morte. Plusieurs biens de sa maison ont été emportés lors de l’attaque. Cette
infortunée lutte entre la vie et la mort dans un hôpital de la place.
- Au cours de la même nuit, Au Q. Kambali,
cellule Bel Air, une famille a été visitée. La maman propriétaire de la maison
visitée avait été ligotée jusqu’au grand matin. Tous ses biens de valeur et une
somme d’argent de 3.000 US$ ont été emportés.
En date du 05 Août, à Kanyihunga, vers Isale, 2 personnes ont été tuées par balles en pleine
journée par des hommes en armes et en tenue militaire Fardc.
Il s’agit de Mr Désiré (28 ans) et de son petit frère Bergson (18 ans). Un policier
et un agent de l’ANR du commissariat de Kanyihunga
ont été emportés comme otages par les malfrats vers la vallée de la Semliki. 15 autres civils de Kanyihunga
ont été faits transporteurs des biens pillés vers cette vallée que Kinshasa
déclarait avoir pacifié avec la mort d’un colonel ADF/NALU.
Sur la route Butembo-Beni,
au niveau de Kabasha, les coupeurs de route ont dans
la même soirée tué un militaire congolais FARDC qui
était dans un véhicule. Plusieurs civils ont été blessés et leurs biens emportés.
Les femmes qui roulaient à bord du même véhicule ont été violées en présence des
autres victimes de l’attaque. Les rescapés qui sont dispersés dans plusieurs
hôpitaux de Beni racontent leur calvaire avec des
larmes aux yeux.
La presse n'en parle pas, comme les associations style Amnesty
international.. etc.. ne dénoncent pas…
Dans la même semaine, la localité de Lubango a encore une fois été
visitée par les hommes en armes qui ont systématiquement pillé toutes les
boutiques et autres commerces du coin d’un montant de plus de 3.000 US $ sans
compter les biens de valeur emportés. Sur la route Butembo-Mangurejipa, un FARDC qui dérangeait en solo les habitants
de Q. Vutsundo, cellule Ngere,
a été tué par les habitants en colère pour être ainsi la deuxième victime de
l’opération « Kata Kichwa » (Coupe la Tête)
menée par des civils qui veulent se rendre justice depuis que les forces de
l’ordre se rendent coupables des tueries des paisibles congolais.
Les victoires militaires annoncées avec faste par Kinshasa n’ont
jamais produit le résultat escompté, à savoir, la paix ou tout simplement un
début de pacification. Si les opérations militaires en cours ont un plan qui
relève du secret d’État, les forces vives ne savent rien des tenants et des
aboutissants de ces opérations et encore moins de leur évaluation. C’est
pourquoi, vue la sécurité qui ne cesse de se détériorer après les annonces des
victoires des Fardc sur les malfrats, plusieurs voix
s’élèvent pour qu’il y ait concertation franche entre le régime de Kinshasa,
les commandants des opérations militaires, les autorités politiques et
administratives, les chefs des confessions religieuses, la société civile,
ainsi que toutes les forces vives de Beni-Lubero pour l’adoption d’un plan de sécurisation des
personnes et de leurs biens convenu et exécuté de commun accord. Autrement, la
crainte est que l’irréparable se commette pendant que le régime de Kinshasa
appelle au calme, à la patience, au sacrifice, en disant toujours qu’on n’est
pas loin du but. Plusieurs observateurs recommandent des véritables opérations
militaires à côté des visites, des réunions, des conférences de presse des
barbouzes du régime. Les civils devraient être associés à l’évaluation de ces
opérations militaires surtout par rapport aux stratégies de protection des
populations civiles. Vouloir régler le conflit par des réunions des militaires
et des policiers qui se sont déjà rendus coupables d’assassinats, des meurtres
des civils, et de pillage de leurs biens, et qui restent impunis quand ils sont
d’une certaine ethnie, c’est approuver tacitement leurs méfaits. Quand la
délégation militaire de Kinshasa est arrivée à Beni-Lubero pour 48 heures de travail, elle n’avait pas
rencontré la société civile locale. Est-ce une « pembenisation »
(une mise à l’écart) de la société civile congolaise de tout exercice du
pouvoir ? Cette mise à l’écart de la société civile serait regrettable
dans une région où des militaires et des policiers se sont disqualifiés comme
seuls agents de la sécurisation de la région. Les forces vives de la société
civile ainsi que les militaires doivent collaborer pour escompter isoler les
malfrats parmi eux et les mettre hors d’état de nuire.
Cet appel à l’implication de la société civile démontre bien que
les institutions citoyennes issues des élections de 2006 ne remplissent pas
bien leur rôle de contrôle de l’exécutif. Le peuple doit ainsi reprendre son
rôle de souverain primaire pour barrer la route à un régime issu bien des urnes
mais qui depuis son installation se distingue par des allures d’une dictature
militaire qui s’établit lentement mais sûrement sous les apparences d’une
démocratie électorale et représentative mais dont les représentants ont les
mains liées ou graissées(*).
©Beni-Lubero Online
Sur le même site, cliquer ici :
Conférence de Mumbere Vithi
à l’Amnistie Internationale de Saskatoon/Canada
Après avoir montré quelques photos des tueries atroces que les
rwandais, les ougandais, et leurs marionnettes congolais commettent à l’Est de
la R.D. Congo, Jacques Mumbere Vithi
a posé plusieurs questions aux membres de l’Amnistie Internationale de
Saskatoon/ Canada, entre autres :
- Pourquoi les pays champions des droits humains n’interviennent
pas en R.D.Congo pour empêcher ce que les évêques catholiques congolais ont
déjà appelé « génocide lent ». - Pourquoi 6.000.000 des morts
congolais ne provoquent pas une condamnation internationale des tueurs ?
- Pourquoi la R.D. Congo ne jouit pas de la même attention
internationale que le Darfour, le Koweït, le Kosovo, le Rwanda, etc. ?
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